Adrien pour l’efficience de la production de votre punu pua’atoro
À 27 ans, le jeune responsable de la maintenance des machines à la COPA aura rendu sa présence essentielle au sein de l’entreprise. Grâce à sa vision sur l’efficience des machines et à son assiduité, les rendements sont meilleurs et les journées moins longues pour tous. Hommes de Polynésie rencontre Adrien et son équipe de choc.
Rurutu
C’est souriant et humblement qu’Adrien nous présente son poste de responsable de la maintenance. Rien que ça…
« Je m’occupe de l’entretien de l’usine, de l’atelier et de toutes les machines de la COPA. Que ce soit mécanique, électrique, électronique, pneumatique, hydraulique. »
Pourtant, c’est loin des machines et des usines qu’il a grandi. D’après lui, la vie est belle à Rurutu et il nous donne envie d’y être.
« J’ai grandi avec mon grand-père, pêcheur et agriculteur et ma tatie qui tient un petit magasin à Avera. La vie est moins stressante et il y a beaucoup de choses à faire comme la pêche et le travail dans les champs de manioc, taro et café. »
Le thazard, le mahi mahi et le thon font partie des pêches préférées d’Adrien. Mais le savoir ancestral, il l’a aussi acquis.
« Mon grand-père m’a appris comment confectionner l’hameçon traditionnel en bois pour la pêche au Uravena. »
Pour beaucoup d’enfants des îles, continuer les études, c’est avant tout quitter son île, sa famille.
« Après le collège, j’ai été contraint de venir à Tahiti pour les études car il n’y a pas de lycée aux Australes. J’ai commencé avec un CAP de maintenance, puis terminé avec un BTS dans le même domaine. »
Dans les machines
Dans le domaine de la maintenance, Adrien trouve très vite du travail. En septembre 2016, Adrien commence à la COPA en tant qu’assistant technicien. Il est promu technicien puis peu de temps après, chef technicien. En 2019, il prend le poste de responsable maintenance. Il gravit les échelons rapidement mais les responsabilités, il les connaît bien car dans le métier, il faut mettre la main à la pâte et faire ses preuves.
« Je fais en sorte de minimiser les pannes et les pertes de production. C’est de l’entretien, de la maintenance mais surtout de la veille. »
Quant aux résultats, Adrien ne dépérit pas car le rendement s’est amélioré et les pannes sont moins fréquentes.
« Quand il y a une panne, c’est toute l’équipe qui est affectée. Dans certains cas, cela veut dire qu’ils resteront plus tard ou que l’entreprise risque des pertes financières. »
À l’occasion de la production de nouveaux produits, de nouvelles machines sont exploitées et Adrien se forme.
« Notre nouveauté, le poulet mariné, ça veut dire de nouvelles machines et surtout un nouveau procédé de production qu’on doit comprendre pour optimiser la maintenance des machines et améliorer le rendement. Il y a beaucoup de documents à lire et à comprendre mais il est crucial de vraiment assimiler le plus d’informations. »
Et ce qu’il apprécie le plus dans son métier c’est la polyvalence que son poste lui apporte. C’est avec son équipe que chaque jour, il maintient les machines de production dans le meilleur des états possibles.
Un héritage culturel
Pupu tuha’a pae, Adrien le prononce avec l’accent de Rurutu et quand il pense à sa chère île, il parle de danse, son visage s’illumine.
« J’aime la danse. Avec Pupu tuha’a pae j’ai dansé au Heiva et avec des danseurs de toutes les îles des Australes. »
Avec la troupe, le jeune danseur, s’épanouit dans sa culture qu’il vit, respire et présente fièrement sur scène.
« C’est comme garder ce lien avec mon île natale. »
Rurutu lui manque, mais dans l’immédiat le jeune responsable et son équipe continueront à améliorer le rendement des machines de l’usine à Arue. Grâce à eux, pas d’heures supplémentaires pour le personnel de l’usine et les objectifs de production sont atteints.
« Pour moi la clef, ça a été de toujours vouloir en apprendre plus sur ce que je fais. C’est comme cela que j’ai développé une certaine polyvalence. Et ce trait de caractère, je le dois beaucoup à mon grand-père. C’est lui qui m’a inculqué tout cela. »
Niuhiti Gerbier
Rédacteur
©Photos : Niuhiti Gerbier pour Hommes de Polynésie