John, une source d’énergie pour son équipe
C’est sous la chaleur tempérée des pluies qu’Hommes de Polynésie rencontre John Terorotua à Fare Rata. Le temps d’échanger quelques mots et il se confie à nous, sur son passé, sur son parcours et ses valeurs. Nous nous envolons donc sur les tapis de l’oiseau jaune pour s’abandonner à une part de son histoire, écho d’un message d’avenir.
Timbre et enveloppe, une question de famille
La Poste ou Fare Rata, quel que soit son nom désormais, John en a toujours fait partie d’une certaine manière.
« Ma mère était postière et petit déjà je collectionnais des timbres, c’est elle qui m’a donné la flamme. »
Polynésien né entre terre et mer, passionné de pêche et de culture, il nous dépose sur son bureau une image de sa jeunesse lorsqu’il était naguère facteur.
« De 85 à 95, j’étais facteur, puis agent de cabine. Dans le même temps, j’ai passé des concours et des formations pour monter en grade. »
Son ascension et son assiduité sont récompensées par son poste en tant que responsable en section courrier tri et acheminement, qu’il tient passionnément depuis 10 ans désormais.
« J’ai beaucoup appris avec ce métier, autant avec les personnes de l’extérieur que les collègues de travail. »
Et bien que son activité soit parfois complexe, le contact avec les autres est une source d’énergie qui le motive lui et ses collègues.
« Ce qui me plaît ici, c’est le contact avec les gens, le travail d’équipe. »
Amour, joie et partage sont le rythme ambiant que l’on peut ressentir dans les locaux. Une animation aux mélodies des colis déballés et des rires fraternels.
La force d’une équipe
Fare Rata, c’est sa deuxième famille, ce sont des personnes avec qui il s’est construit et a appris à connaître. C’est un lieu de rencontre et de partage entre les services mais surtout un secteur au service des Polynésiens.
« Dans un premier temps c’est manager l’équipe, s’occuper de la distribution du courrier ordinaire sur Papeete, boîte postale ou distribution à domicile. »
Ses objectifs en tant que responsable sont multiples mais nous retenons ici son message d’optimisme pour les années à venir.
« J’aimerais laisser un héritage riche pour les jeunes de demain. J’ai cette volonté de faire passer cette connaissance et d’apporter un maximum de soutien. »
En cohésion avec son travail et son équipe, John réalise au mieux ses missions pour répondre aux besoins de la clientèle.
« Il faut être à l’écoute de nos clients et voir ce qu’ils attendent. C’est important que l’on soit performant. »
Porteur d’idées innovantes et modernes, comme un message entrevu dans un rêve, John souhaite développer de nouveaux processus en évolution avec le Fenua.
Famille, valeurs et tradition
Homme dévoué à son entreprise depuis des années, il s’en détache toutefois pour réserver du temps précieux avec sa famille.
« Je leur donne maintenant du temps et on peut dire qu’aujourd’hui, mes enfants sont ma passion. »
Et c’est dans le partage de la culture et des traditions que l’éducation se construit, comme il a pu l’apprendre avec ses parents.
« Tahiti c’est aussi le lien avec la mer, avec la nature. D’un côté avec ma mère je pêchais, de l’autre avec mon père, je partais chasser. C’est un vrai héritage qu’on nous a laissé. »
Entre voyages et valeurs, c’est pris au dépourvu que John songe en mots ce qu’il souhaite partager dans l’éducation de ses enfants.
« Il y a tellement de choses que j’ai envie de leur transmettre. Mais avant tout, j’aimerais leur transmettre les liens qu’on a, les ancrages sur ces terres. »
Respectueux et soucieux de nos traditions, notre avenir serait dans un monde où les langues polynésiennes seraient épanouies. Pourtant, conscient de cette perte identitaire, John fait de son mieux pour suivre ses enfants du mieux qu’il peut.
« C’est leur donner le bagage nécessaire pour ensuite les lâcher vers leur propre voie. »
Manutea Rambaud
Rédactrice
©Photos : Manutea Rambaud pour Hommes de Polynésie
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