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Portrait

Adrien : l’ébénisterie et le VTT, par amour de la nature

Publié le 31 octobre 2020

Bienvenue dans l’univers d’Adrien Bernadat, fait de bois, de finesse et de nature. Hommes de Polynésie vous présente un ébéniste émérite, mais également un champion de VTT, en quête constante de perfection, de nature et d’adrénaline.

Inspiré par LA NATURE

Adrien vient au monde en 1990 à Reims. Il a 3 ans quand ses parents décident de s’installer en Polynésie.

« J’ai grandi à Punaauia, dans une grande propriété isolée, au milieu des sapins, avec toute la montagne comme terrain de jeux. Nous avions des chevaux, des chiens, un chat… jouer avec des jouets ne m’intéressait pas, je préférais la nature, les animaux, les plantes. »

Avec de telles aspirations, s’intégrer dans le système scolaire est vécu comme une épreuve.

« A l’école je me sentais malheureux et comme en prison. Alors c’est essentiellement chez moi, avec mes parents, que j’ai appris la lecture, le calcul et presque tout ce que je connais. »

Ses parents vont jusqu’à l’inscrire au CNED pour passer son bac, avec des cours particuliers à domicile, mais leurs efforts sont vains. Adrien est attiré par l’apprentissage concret aux côtés des jardiniers, plombiers, électriciens, plutôt que par la théorie enseignée à l’école.

« Ils n’ont pas réussi à me convaincre que mon avenir était dans les livres. Je suis donc parti à 17 ans pour apprendre le métier du bois, et plus particulièrement l’ébénisterie. »

L’ébénisterie, par amour de la finesse

« Enfant, je fabriquais des cabanes avec des palettes recupérées au bord des routes et faisais des parcours de VTT avec des obstacles, sauts, etc. »

Le travail du bois entre très tôt dans la vie d’Adrien, mais prend forme au cours d’un stage dans une entreprise de charpente à l’âge de 16 ans.  

« J’aimais  déjà beaucoup le contact avec le bois. J’ai cependant préféré l’ébénisterie à la charpente, de par la finesse et la précision qu’elle implique. »

Adrien suit un CAP d’ébénisterie en Alsace, et l’obtient au bout de deux ans de formation en alternance aux côtés d’un artisan, meilleur ouvrier de France.

«  Il était extrêmement exigeant, et ne supportait pas la moindre imperfection. J’ai donc appris à être rigoureux, persévérant et très patient, car l’ébénisterie demande beaucoup de minutie. »

En 2011, il s’inscrit au concours du meilleur apprenti de France, contre les conseils de son Maître d’apprentissage.

« Il m’a clairement fait savoir que je n’avais pas le niveau et que je me ridiculiserais en me présentant à ce concours. »

Mais Adrien travaille sans relâche et passe ses soirées et week-ends sur l’ouvrage qu’il présentera.

« Comme je m’étais inscrit à la dernière minute, il fallait faire vite, mais que ce soit parfait. J’avais envie de prouver à tout le monde que j’étais capable d’y arriver. »

Et il y arrive. Il obtient le diplôme et le titre de Meilleur apprenti de France.

« L’ébénisterie est en train de disparaître, car nous sommes dans une société de consommation. Il faut acheter vite, pas cher, pour pouvoir jeter et changer. Un meuble fabriqué par un ébéniste prendra du temps à la fabrication, aura un certain coût, mais il sera également unique et durable. Cela n’est apparemment plus dans l’air du temps…. »

LE VTT, par amour de l’aventure

La première fois qu’Adrien monte sur un VTT, c’est à l’âge de 3 ans, avec son grand-père en Alsace.

« À 80 ans, il faisait encore 100 km par jour à vélo ! »

Car chez les Bernadat, le VTT est une histoire de famille !

« J’avais 11 ans la 1ère fois que nous sommes partis en famille en Nouvelle Zélande, pour des vacances exclusivement en vélo. Nous faisions chaque jour des étapes de 60 à 120 kms. Ce sont des souvenirs inoubliables, tant par la découverte de nouveaux paysages, que par les galères. »

Amoureux de nature, Adrien enchaine les ballades en montagne, mais également les compétitions, avec l’AS Tamarii Punaruu Cyclisme.

« J’aurais souhaité développer le VTT à Tahiti, en créant des parcours bien balisés afin que cette discipline soit abordable à plus de monde. Actuellement, les pistes existantes sont assez dangereuses et réservées aux experts. »

Aujourd’hui, Adrien consacre tout son temps à ses créations dans son atelier à Papara, mais dès qu’il a un moment, il ressort son vélo pour se reconnecter à sa deuxième passion.

« J’encourage tous les jeunes à s’investir dans ce qu’ils aiment et à aller jusqu’au bout de leur passion. Même sans avoir fait de grandes études, je suis heureux et épanoui dans ce que je fais, et il ne faut pas dénigrer les métiers dits « manuels ». Je ne remercierai jamais assez mes parents de m’avoir laissé réaliser mes rêves et de continuer à m’encourager dans ce que je fais. »

Lubomira Ratzova
Rédactrice web

© Photos : Adrien Bernadat

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