Un (scoot)’air de liberté
Impossible que ces scooters jaune vif ne vous aient pas tapé dans l’œil. Depuis quelques mois, ils ont fait leur apparition dans les rues de Papeete et autour de l’Université. Ils sont en libre accès, à la demande, via une application. Et l’homme à l’origine de cette idée n’est autre qu’Arthur Ceccaldi, Polynésien d’adoption plein d’idées et d’envie. Hommes de Polynésie vous emmène en balade avec lui.
Trouver l’effet waouh !
Dans la famille d’Arthur, la transmission n’est pas un vain mot. Petit, il grandit en région parisienne. Ses parents l’incitent à être toujours fier de ses actions. Une culture qui s’accentue avec la pratique du rugby, dans le club créé par son père et ses frères.
« Sur le terrain, c’est « dernier passeur, premier soutien ». L’idée c’est que ce que tu crées, tu le transmets. Et ce doit être du positif, pas question de refiler une « patate chaude ». »
Avant de poser ses valises en Polynésie il y a tout juste un an et demi, Arthur est expert en transformation digitale. Suite à ses études de commerce, il exerce auprès de négociants en vin avant de devenir consultant. Il accompagne alors des entreprises dans la digitalisation de leurs procédures.
« J’ai pu m’intéresser à de nombreux domaines, apprendre beaucoup… Mais je n’avais pas la main complète sur ces projets, je n’imposais pas le rythme. »
« Je voulais qu’il y ait un effet waouh ! La location de scooters m’intéressait mais pas le côté papier carbone, contrats, vérification des pleins d’essence… Je voulais moderniser tout ça ! »
Des scooters électriques partagés, rechargés à l’énergie solaire
« J’avais l’idée. Mais pas évident de la mettre en œuvre quand on est à 15 000 kms de chez soi et qu’on ne connaît personne… Il a fallu que je m’imprègne de l’écosystème polynésien, pour importer le projet sans l’imposer. »
« Les transports routiers représentent 79% de la consommation de carburant en Polynésie, largement devant les transports aériens ou les importations[1]. Et les gens sont bien conscients que 70 % de la production électrique provient des hydrocarbures. »
« Le recrutement n’était pas simple car il fallait une équipe capable de travailler sur un concept novateur, un logiciel spécifique et avec un rapport particulier au client (location à distance, animation de communauté…). Pourtant, nous avons eu de nombreux retours : 150 candidats en 48 heures. »
« L’aspect délicat est de trouver un équilibre entre le nombre d’utilisateurs et le nombre de scooters déployés. Le COVID ne nous aide pas en cela. Mais si l’on relève le défi durant cette période, c’est que le pari aura été gagné ! Car notre cible, c’est avant tout les Polynésiens. »
La famille comme ressource
« Je suis tombé amoureux de Maria et je l’ai suivie dans sa volonté de rentrer au fenua. Après ses études de médecine, elle voulait absolument venir soigner ses proches. C’était nécessaire à son épanouissement et je la soutiens à 100% dans cette démarche. Je n’ai pas hésité 30 secondes. Pour moi, un médecin, c’est essentiel. »
« C’est pour cela qu’apporter une dimension environnementale à Hello Scoot était primordiale. Le prisme écologique est présent à tous les niveaux : pour le recrutement, les achats, le choix des partenaires… »
¹ Bilan énergétique de Polynésie Française, Observatoire polynésien de l’énergie – Ademe.
Marion BOIS
Rédactrice web
© Photos : Barefoot Studios Tahiti et Manu’a Vecker-Sue Photography et Marion BOIS pour Hommes de Polynésie
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