Yannick, responsable pièces de rechange pour le groupe SOPADEP
Yannick travaille chez SOPADEP depuis vingt ans, la société polynésienne d’automobiles et d’engins de transport, où il gravi les échelons au fil des années. Il gère maintenant le groupe et nous accueille aujourd’hui au magasin de pièces de rechange de Tipaerui. Hommes de Polynésie est allé visiter ce lieu, centre névralgique de la société Sopadep pour les pièces détachées automobiles.
Tahiti, paradis du surf pour Yannick
Pour comprendre comment Yannick est arrivé chez Sopadep, il faut revenir quelques années en arrière. Jeune homme, il voyage un peu partout en Europe, puis fait ses classes à Fréjus pour son service militaire. Il arrive major de promotion de son régiment et peut alors choisir son affectation.
« Je ne souhaitais pas faire mon service militaire en métropole et j’étais passionné de surf. Donc je me suis posé la question, comment concilier les deux ? »
Yannick choisit alors Tahiti et y reste 18 mois, avant de rentrer en France à la fin de son service. Mais sa vie en Polynésie reste présente dans son esprit et après quelques mois de travail dans un bureau d’études dans l’aéronautique, il décide de revenir poser ses valises à Tahiti.
« Le surf, le ressenti que j’avais par rapport à ce pays, à sa population, à ce que j’avais vécu ici… C’est indescriptible ! »
Yannick arrive avec une formation initiale en microtechnique : de la petite mécanique pouvant aller des grosses pièces de précision dans l’aéronautique à l’horlogerie. Mais travailler dans ce domaine ne l’intéresse pas. Il passe alors une formation de gestionnaire de stock de quelques mois à la CCISM, à l’issue de laquelle il effectue un stage chez Sopadep, société dans laquelle il restera et évoluera tout au long de sa carrière.
« Je n’ai de breton que le nom et les origines. C’est ici que je suis resté le plus longtemps, je suis ici depuis 1995. Donc ça fait 23 ans en Polynésie. »
Gravir les échelons dans le groupe SOPADEP
Après son stage, Yannick commence par un CDD, puis un CDI chez Sopadep. Ses premières expériences ? Dépoter les conteneurs, faire de la manutention… Ensuite, il acquiert certaines responsabilités dans différents secteurs du magasin.
« Avec le temps, des opportunités et beaucoup de travail, j’ai maintenant la direction des pièces détachées de Sopadep. »
Yannick a plus d’une casquette et gère plusieurs équipes. Coordonner ses salariés, manager, gérer les stocks et les approvisionnements… Pour lui, son poste est spécifique à la Polynésie.
« En métropole, quand tu as un magasin de pièces détachées, tu commandes ta pièce auprès de n’importe quel constructeur, elle arrive très rapidement. Tu n’as pas besoin de stocker tes pièces. »
Avec plus de 40 000 références de pièces détachées, le stock à gérer est énorme en raison de l’isolement géographique de Tahiti : une pièce met cinq à six jours en express, contre quelques heures en métropole.
Le magasin de pièces de rechange de Tipaerui
Ouvert depuis 2000, il s’agit du magasin central pour les pièces de rechange de Sopadep. L’entrepôt centralise les pièces, qui sont ensuite livrées dans les différents ateliers de Sopadep en fonction des besoins, et un maximum de services proposés aux clients.
Une équipe de quatre personnes est dédiée aux approvisionnements, six magasiniers s’occupent des stocks avec une responsable inventaire. L’équipe est aussi composée d’une standardiste, d’une caissière, de deux livreurs, de cinq vendeurs comptoirs, d’un vendeur dédié au magasin de peinture automobile, d’un vendeur itinérant et de trois personnes dédiées à la cellule téléphonique pour répondre aux questions des clients (prix, disponibilité des pièces, conseil…).
« On a un système de livraison autour de l’île, tous les jours, qui est gratuit. Il y a beaucoup de petits professionnels, comme les garagistes, qui travaillent seuls ou à deux, ça leur évite de quitter leur lieu de travail pour aller chercher des pièces. »
D’autres magasins détachés sur l’île permettent d’approvisionner les différents ateliers avec des pièces provenant de plus de dix marques automobiles différentes : Peugeot, BMW, Mitsubishi, Hyundai, Isuzu, BMW, Mini ou encore Chevrolet.
Parmi ses milliers de références, le magasin central propose des pièces pour véhicules particuliers, poids lourds, engins élévateurs et de manutention… Afin de répondre à tous les besoins des particuliers et des professionnels du territoire. En tant que concessionnaire, Yannick et ses équipes travaillent directement avec les constructeurs automobiles et doivent s’adapter à la demande polynésienne.
L’humain au cœur du travail de Yannick
Pour Yannick, les clients qui viennent chez le concessionnaire recherchent du conseil et un accueil agréable, que les équipes du magasin offrent aux clients avec le naturel inné de la population polynésienne. Livraison, réactivité, qualité… Le service et la satisfaction client font partie intégrante de son travail et il motive ses équipes à identifier les besoins précis du client. Pour lui, il s’agit avant tout d’un métier humain.
« En tout, je dois avoir environ 35 personnes à gérer. Ils attendent de moi que j’apporte des solutions à leurs besoins professionnels. »
Il voit ses équipes comme une grande chaîne où chaque personne est un maillon et chaque maillon a son importance. Son rôle : contrôler la totalité de cette chaîne au niveau de la qualité, de l’approvisionnement, des stocks, de la satisfaction client, etc.
« Il n’y a pas de maillon plus faible qu’un autre. Par exemple, un magasinier qui va se tromper d’un chiffre sur une référence, ça peut se répercuter par la suite sur toute la chaîne. »
Depuis vingt ans qu’il travaille dans le secteur automobile, Yannick y a vu une forte évolution, qu’il anticipe déjà pour les prochaines années. Une évolution qui fait de son métier une profession intéressante, qui nécessite de se tenir à la page en permanence et de se remettre en question chaque jour.
« On ne travaille plus comme quand je suis arrivé. Parfois, ils passaient les commandes par courrier ! On passe aussi de véhicules thermiques à électriques, hybrides… »
Aujourd’hui, Yannick pratique moins le surf mais apprécie toujours autant sa vie polynésienne. Ses enfants, ados, le poussent à les accompagner parfois sur les vagues de Tahiti, moments qu’il vit avec un grand plaisir.
« C’était du loisir, mais passionné. Tout ce que je fais, je le fais avec passion. C’est pareil pour le boulot, tu y vas à fond. »
Plus d'informations
Sur la page Facebook Sopadep
Sur le site web www.sopadep.pf
Et sur la fiche Sopadep de Zuckoo.pf
Camille Lagy
Rédactrice web
© Photos : Hommes de Polynésie, Yannick Salaün