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La chaudronnerie avec le Chantier naval du Pacifique sud

Publié le 19 février 2021

Il est 8 heures du matin, l’odeur du métal chaud se mêle à celle du café, les ouvriers sont déjà à leur poste et les soudures raisonnent dans le grand atelier. C’est dans cet univers industriel que Simon Moriclet, le nouveau Directeur Technique Adjoint du Chantier Naval du Pacifique Sud emmène  Hommes de Polynésie à la découverte de la chaudronnerie1, ce métier aux connotations médiévales, une activité phare du CNPS2.

« Sur un coup de tête. »

Simon naît et grandit à Saint Nazaire, au Sud de la Bretagne.

« Je pense qu’il y a beaucoup de similitude entre les bretons et les polynésiens. Notamment notre attachement à la mer. »

Il fait ses études à Angers et Aix en Provence, et sort diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Métiers, l’ENSAM, une des meilleures école d’ingénieurs de France.

« j’ai appris la mécanique et tous ce qui est lié au processus industriel. À l’issue de mes études, je suis revenu à Saint Nazaire, où j’ai travaillé pendant quelques années aux Chantiers de l’Atlantique. Mais voilà… »

Mais voilà, comme tout breton qui se respecte, l’appel de l’aventure retentit, et dans le cas de Simon cet appel vient d’une île tropicale à environ 20 000 km,  à l’autre bout du monde.

« Ma compagne et moi avons préparé nos sacs à dos et on est partis…  On est partis sur un coup de tête. On avait quelques craintes mais l’appel était bien trop fort. »

En 2014 tout juste arrivé à Tahiti, Simon trouve du travail chez Poly Diesel, une société qui fit partie, pendant plus de 20 ans, du même groupe familial que le CNPS.

« La petite anecdote c’est que j’avais déposé mon cv chez CNPS, car je voulais travailler dans un milieu que je connaissais déjà bien. Le fondateur, Christian PEREZ, avait une autre société qu’il avait vendue : Poly Diesel. Comme il n’avait pas d’ouverture au chantier naval, j’ai donc intégré Poly Diesel. »

Pendant 6 ans Simon travaille chez Poly Diesel puis rentre au CNPS mi-2020 suite à une demande grandissante de l’activité de chaudronnerie. Comme un petit pas dans le passé :

« C’était comme un retour aux sources, même si je n’avais jamais travaillé au CNPS (rires). »

Une pluriactivité entre mer et terre

« Ce n’est pas souvent un réflexe chez les gens de se dire que le chantier naval ne fait pas que des bateaux. En réalité on fait beaucoup de travaux pour le terrestre. »

Les résultats prennent de multiples formes : tuyauteries, cuves, coffrages pour béton aux formes complexes, passerelles… Le CNPS se diversifie, au-delà de ses activités classiques telles que la construction et la réparation navales, il met un pied à terre.

« on essaye de toujours trouver de nouveaux projets pour le développement de l’entreprise. En l’occurrence, tout ce qui est du ressort de notre activité industrielle, terrestre ou navale, les possibilités sont nombreuses. »

Avec les carénages de la flotte de commerce, les différents travaux sur les navires de pêche et ceux de la Marine Nationale, le secteur terrestre complète le calendrier.

Désormais en période de passation, Simon reste très positif quant à l’avenir de l’entreprise familiale, aujourd’hui dirigée par Stéphane PEREZ, le fils du fondateur.

« Je suis l’adjoint de Daniel CARRIOU, l’actuel Directeur Technique du CNPS, durant 1 an ou 2, il me forme avant de partir à la retraite. Ça se passe très bien, j’apprends beaucoup de son expérience. Daniel a tout vu depuis les débuts de l’entreprise. »

En effet, Daniel est au CNPS depuis le commencement en 1990, et le lancement de l’activité de construction neuve (30 navires construits entre 1991 et 2005).

Avec la Polynésie dans le cœur

Maintenant père, Simon projette le futur de sa famille ancrée en sécurité dans les eaux Polynésiennes.

« Durant mon année sabbatique, en 2019, nous avons fait un petit tour du monde avec ma compagne et mon fils. Environs 25 pays visités. Et là, on se rend compte qu’on a vraiment quelque chose d’unique en Polynésie. On se sent privilégiés. »

Pour Simon, la beauté des paysages et la gentillesse des polynésiens sont des ressources remarquables qu’il ne troquerait pour rien au monde.

« Je suis content de savoir que mes fils vont grandir ici. »

Les métiers du secteur industriel sont souvent boudés par la jeunesse, qui se dirige le plus souvent vers des métiers intellectuels.

« Les métiers manuels ou du secteur industriel sont des métiers d’avenir. Je pense qu’une grande partie des jeunes diplômés se voient vite désenchantés quand ils arrivent sur le marché du travail. On aura toujours besoin d’une maison pour dormir, donc on aura toujours besoin de constructeurs. Il n’est jamais trop tard pour se réorienter. »

1La chaudronnerie est le corps de métier qui consiste à fabriquer des équipements, à partir de métaux comme l’acier, l’inox, l’aluminium, etc…

2 Chantier Naval du Pacifique Sud 

Niuhiti Gerbier
Rédacteur web

© Photos : Niuhiti Gerbier pour Hommes de Polynésie

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Sponsorisé par le Chantier Naval du Pacifique Sud

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