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Évasion

Roger, poussé par les vents d’ici et d’ailleurs

Publié le 4 février 2022

Un entrepreneur enthousiaste et énergique doté d’une passion communicative pour la voile. Voilà qui pourrait résumer la personnalité de Roger Dupont-Teikivaeoho. Pour Hommes de Polynésie, cet enfant du fenua aux racines multiples nous livre les détails de son parcours. Depuis son enfance itinérante jusqu’à son retour aux sources, le fil conducteurréside dans son lien à la mer. 

ENFANT DU FENUA

En 1976, Roger voit le jour en Tunisie. Mais c’est pourtant à Nuku Hiva, l’île natale de sa mère que ses parents se rencontrent. Pour Roger, les Marquises font figure d’ancrage familial et culturel. Il y est immergé dès sa petite enfance, revenant s’y ressourcer en famille chaque année pour les vacances. 

« C’était important pour ma mère de revenir régulièrement à Nuku Hiva. Le travail de mon père l’avait éloignée de son île mais elle y est toujours restée profondément attachée. »

CITOYEN DU MONDE

Initialement officier de marine sur les frégates maritimes qui l’ont mené jusqu’à la Terre des Hommes, le père de Roger travaille ensuite dans le domaine de l’extraction pétrolière. Son poste l’amène à voyager dans diverses régions du monde. C’est ainsi que Roger avec ses parents et ses deux sœurs s’installent successivement en Tunisie, Algérie, Angola, sur l’île de Ré puis à Paris. 

« Ces voyages m’ont enrichi bien que les déménagements n’aient pas été toujours faciles à vivre.

Mon père qui était très sportif m’a initié tout jeune à la planche à voile. C’est devenu ma passion, au-delà de toute frontière. »

PASSION NAVIGATION

C’est du haut de ses 9 ans que Roger découvre les joies de la planche à voile. Il reste alors à jamais mordu ! Au club nautique Elf de Luanda en Angola, il fait ses premiers pas sur une planche d’adulte. Puis à l’île de Ré, en compagnie de son père et de deux amis, il continue son apprentissage et sa progression. 

« Je ne me suis jamais vraiment engagé dans la compétition mais j’ai grandi dans une période où la planche à voile avait le vent en poupe. Je passais énormément de temps sur l’eau. C’était addictif et cela m’a naturellement mené vers la voile !  »

DÉTOURS ET FORMATION

Après un passage par l’ISTOM¹ où il étudie l’agro-développement international, Roger vire de bord pour revenir à sa passion initiale. Il obtient le BNSSA² de moniteur de voile ainsi que le Brevet d’état de voile habitable et voile légère en 2003. Il travaille ensuite comme chef de base à l’île de Ré puis pour la Société des régates rochelaises où il enseigne la voile habitable sur class 8³.

« Finalement, j’ai eu envie de revenir me fixer aux Marquises. Je voulais y planter de la vanille. J’ai aussi tenté d’y monter un club de voile, mais cela n’a pas fonctionné. »

À Nuku Hiva, avec Teupo, sa maman.

RETOUR AUX SOURCES ET À LA VOILE

Sachant rebondir, en 2005 Roger est finalement engagé à plein temps au Yacht Club d’Arue comme moniteur permanent. Pour suivre ses rêves, il passe le BC2004­, se forme à la mécanique et skippe des bateaux de charter. Il renoue alors avec la culture polynésienne en s’engageant dans la restauration d’une pirogue traditionnelle Va’a motu, avec laquelle il gagne la course du Heiva en 2011 face au légendaire Teraupo Richmond.

« Aujourd’hui, ce type de pirogue traditionnelle des années 50 a complètement été éclipsé par les Holopuni qui associent rames, voile et double balancier. Je rêve de construire une nouvelle pirogue Va’a Motu pour les remettre au goût du jour. »

L’AVENTURE MAVEMAI SAILING

En attendant, ses expériences diversifiées apportent à Roger une grande polyvalence. Fort de son expertise, il lance finalement sa propre entreprise : Mavemai Sailing, qui se positionne sur trois axes différents : le charter, la formation professionnelle et l’école de croisière.

« Mon expérience du charter m’a donné envie de démocratiser la voile hauturière en Polynésie de telle manière qu’on puisse naviguer en toute liberté sur les grands espaces. Je travaille pour l’instant avec deux moniteurs skipper, un monocoque pour l’école et un catamaran pour le charter. »

¹ ISTOM : Ecole supérieure d’agro-développement international formant des ingénieurs.

² BNSSA : Brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique.

³ Le First Class 8 est un monocoque de 7,85m de longueur utilisé pour la formation des équipages en régate.

4 Brevet de capitaine 200.

Lise Colchide

Rédactrice

©Photos : Lise Colchide pour Hommes de Polynésie

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