Hommes de Polynésie Retrouvez nous sur
Site de Femmes de Polynésie Hommes de Polynésie

Je passe
d'un site à l'autre

  • Mini-leçon de langues polynésiennes: Les vêtements

Art & Culture

Chouchou, offrir un monde en couleurs

Publié le 14 janvier 2022

Etienne Siquin, dit Chouchou, est de ceux qui voient la vie en rose. Personnage atypique, il peint, élève des poissons, jardine et s’occupe de sa maman, âgée de 105 ans. Il a longtemps été coiffeur et couturier. Aujourd’hui à la retraite, il peut enfin mettre toutes ses qualités à profit pour embellir son environnement. Il cultive l’authenticité, fuit le surfait et n’aime pas trop qu’on parle de lui. Mais Hommes de Polynésie l’a convaincu de nous dévoiler un petit bout de sa vie…

Amour inconditionnel

Du matin au soir, avec l’aide de sa sœur Nita, Etienne s’occupe de sa mère. Ce matin-là, il a préparé le pâté au porc préféré de sa maman. Âgée de 105 ans, Leona Siquin se déplace désormais en chaise roulante, elle a quelques difficultés d’élocution, mais toujours beaucoup d’appétit. D’ailleurs, l’autre plat favori de mama Leona, c’est le filet-o-fish avec des frites. Pour Etienne, hors de question de délaisser la femme qui l’a élevé. Toujours franc, souvent râleur mais le cœur sur la main, Chouchou n’a plus rien à prouver au monde, sauf à sa maman.

« On ne va pas laisser maman, on a le temps et les moyens de s’en occuper. Ce n’est pas quand elle sera partie qu’il faudra pleurer. »

Tous les jours, il l’emmène se promener dans le jardin, qu’il a lui-même créé et dont il prend grand soin chaque jour. Un véritable jardin d’éden où se mêlent bassins, poissons, plantes et fleurs en tout genre – une bouffée d’oxygène au cœur de la servitude Ah Woun à Punaauia. Leurs maisons sont facilement repérables, avec les plantes grasses longeant les murs colorés.

« J’aime dire que j’enjolive les choses. J’ai envie de faire rêver. Ça fait vivre. »

Une vie d’artiste

40 ans que Chouchou est épris de passion pour la peinture. 24 toiles datant de 1995 sont néanmoins restées inachevées, signe du traumatisme des manifestations1 qui l’ont particulièrement marqué cette année-là. Etienne Siquin a exposé huit fois à Tahiti et signé d’innombrables tableaux et autres créations, symbolisant souvent des phallus – libre à chacun de les interpréter, dira-t-il. C’est sa façon d’immortaliser toute la beauté du monde.

« Les gens sont souvent tristes, il y a toujours un problème. Moi, j’aime faire rire, voir les choses autrement. »

Chouchou puise son inspiration dans l’authenticité et l’intensité. Une philosophie de vie qui l’a toujours guidée, sans jamais le trahir. Chinois de Tahiti, aussi extravagant qu’authentique, plein d’humour, cigarette au bec et bagues aux doigts, il nous raconte son amour d’ici.

« Tahiti est un paradis. On n’a pas besoin de grand-chose pour vivre heureux. »

Ancien coiffeur de renom formé pendant 3 ans à Paris, il a longtemps sublimé les chevelures dans son salon nommé « Chouchou », devenu son surnom. Aujourd’hui retraité, il vit heureux et veille à répandre cette énergie positive tout autour de lui. « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » dit-on. Est-ce un des secrets de sa superforme ? Peut-être… Car derrière ce corps svelte et ce dynamisme à toute épreuve, se cache Etienne Siquin, 75 ans. Une longévité qui semble se transmettre de mère en fils !

1 Le 6 septembre 1995, des émeutes éclataient à l’aéroport de Faa’a puis dans la ville de Papeete. Ces évènements étaient une réponse à la reprise des essais nucléaires à Moruroa et Fangatau.

Mereini Gamblin

Rédactrice

©Photos : Mereini Gamblin pour Hommes de Polynésie

À découvrir également :

Partagez Maintenant !

Newsletter

Abonnez-vous à notre newsletter pour recevoir du contenu de qualité

* En cliquant sur VALIDER, nous attestons que l'adresse mail ne sera utilisée que pour diffuser notre newsletter et que vous pourrez à tout moment annuler votre abonnement.