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Sport

Naël Roux, l’espoir de la natation polynésienne

Publié le 7 octobre 2024

Il a représenté la Polynésie en France, en Australie, en Nouvelle-Zélande, aux Iles Salomon : Naël Roux est le nageur du fenua à suivre. Ce jeune homme de 18 ans vient de finir le lycée à Tahiti et part pour l’Hexagone afin de poursuivre ses études et ses défis sportifs. Hommes de Polynésie a pu le rencontrer avant son départ, pour évoquer ses défis, ses projets, et sa passion : la nage.

Passion natation

Après une enfance à Saint-Raphaël, dans le sud de la France, Naël Roux arrive à Tahiti à l’âge de 10 ans avec ses parents. Son père est entraineur de natation et directeur technique de la Fédération Tahitienne de Natation, sa mère, responsable de formation dans le sport. Naël, ses parents et sa petite sœur retrouvent en Polynésie la grand-mère maternelle, originaire des Tuamotu. Le jeune homme nage déjà et son père deviendra son coach. 

« Je fais de la natation depuis tout petit, c’est un hobby, une passion, ce que je fais tous les jours. Mon père voulait juste que j’apprenne à nager, pas que j’en fasse mon sport. »

Pourtant Naël brille en natation et intègre rapidement le Centre de Performance Polynésien : il partage son temps entre les cours au lycée La Mennais et ses dix entrainements hebdomadaires. Il nage tous les jours, sauf le dimanche.

« Je prends parfois une semaine de repos et je réalise que nager me prend beaucoup de temps. Mais on n’a rien sans rien. Et ça me manque de nager ! J’adore cette sensation de glisser sur l’eau, de retrouver mes appuis. C’est addictif ! »

Il voyage beaucoup afin de représenter la Polynésie aux Jeux du Pacifique, aux championnats de France, ou pour s’entrainer, par exemple avec Philippe Lucas[1]. Le nageur pousse la recherche technique pour profiter pleinement des sensations. 

« Arrivé à un certain niveau, la natation, c’est plutôt un sport de sensation. Je pense que cela nécessite un rapport exceptionnel avec l’eau. Tu dois la sentir, ne faire qu’un avec elle. »

Des défis relevés pour le champion polynésien

Naël est connu dans le monde de la natation en Polynésie pour ses prouesses tant en mer qu’en piscine. Il détient le record pour la traversée Tahiti- Moorea – 24km en 5h38 !

 « À notre arrivée en Polynésie, on habitait chez un ami qui avait vue sur Moorea. Je regardais l’ile et je me disais : « Un jour, j’irai là-bas à la nage3. Je l’ai fait à 17 ans. J’ai eu assez peur quand j’ai vu un requin-tigre et une baleine, mais seulement pendant cinq minutes. Quand tu arrives, tu es fier de toi, t’as un sentiment de travail accompli. »

Régulièrement, le jeune homme concourt à la Raiatea Channel Race et arrive à rallier Tahaa à Raiatea en 1h06.

En piscine, il rafle également les médailles : sur cette saison, à deux reprises, il a emporté 11 titres sur 18 aux Championnats de Polynésie, avec trois médailles d’or.

 « L’épreuve que je préfère, c’est le 400 mètres nage libre [2]. C’est la pire, avec le 400 mètres 4 nages [3]. En gros, t’as mal de partout à la fin !

Sur le 400 mètres nage libre, aujourd’hui, je suis premier au ranking national français 18 ans avec 3 minutes 58 secondes et 28 centièmes. »

Cette réussite ne lui monte pas à la tête et nous sommes ravis de rencontrer un jeune homme modeste, mature et qui insiste sur l’importance du travail et l’envers du décor.

« Tout le monde voit les résultats, les trois médailles aux jeux, les médailles au championnat de France, les titres aux championnats de Polynésie… Mais la réalité du sport, c’est l’entrainement, la régularité. 99% du temps, tu t’entraines ! C’est un mode de vie. Le sport n’apporte pas que des médailles, pas que des résultats. Ça t’apprend la vie, surtout quand tu es jeune : discipline régularité, persévérance, positivité, estime de soi. »

Le grand départ

Ayant obtenu son bac, Naël prend la direction de Saint-Raphaël pour ses études de STAPS : il rejoint le CAF[4], le CREPS [5] et le club de Saint-Raphaël avec son coach Yannick Cadillac. Il emporte un peu de son fenua avec lui.

« Ce qui me manquera le plus, c’est le lycée, les amis. Ceux avec qui je ne parle pas que de sport. C’est important pour moi de garder le lien avec Tahiti, parce que c’est là que j’ai grandi, où je me suis construit. Toutes les fois où je suis parti avec la natation, je représentais la Polynésie. Je pars dans un club français mais je souhaite avoir une couverture médiatique en France qui dit que je suis là et que je représente la Polynésie. »

Et notre ambassadeur, qui fera rayonner la Polynésie dans le monde du sport, compte bien revenir et relever d’autres défis dans le Pacifique :

 « Je reviendrais si j’ai l’accord du coach, au moins pour les traversées de cette année : Tahaa-Raiatea et Tahiti-Moorea. Un jour, je ferai l’aller-retour entre Tahiti et Moorea ! »

[1] Entraineur de natation français ; il a entrainé Laure Manaudou de 2000 à 2007

[2] 400 mètres en crawl

[3] 400 mètres répartis entre quatre nages : papillon, dos, brasse, crawl

[4] Centre d’accession à la formation pour les sportifs de haut niveau

[5] Gère la réussite scolaire des sportifs de haut niveau

Marie Lecrosnier–Wittkowsky

Rédactrice

©Photos : Marie Lecrosnier–Wittkowsky pour Hommes de Polynésie et archives personnelles de Naël Roux.

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