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Société

Thierry Daniel, double receveur d’organes

Publié le 10 juillet 2024

À l’occasion de la Journée nationale du don d’organes, Hommes de Polynésie a rencontré Thierry Daniel, qui a reçu deux greffes de rein. Avec émotion, il nous raconte sa première greffe dans l’Hexagone, et sa seconde à Tahiti. Surtout, il nous livre la surprise qu’il a eue lors de la découverte de son second donneur… « En ouvrant la porte du bureau pour rencontrer la personne qui me donnait son rein, j’ai découvert Christine, ma sœur. »

Double receveur

À la suite de la découverte de sa maladie en 1997, Thierry doit quitter le fenua où il vit depuis l’âge de deux ans. Il commence la dialyse en novembre 1997, mais, très vite, il devient nécessaire de réaliser une greffe. Ainsi, en 1998, il est envoyé dans le sud de la France pour attendre un donneur, car la greffe de rein n’est pas encore pratiquée en Polynésie française.

« Dès qu’ils t’appellent, dans l’heure qui suit, tu dois être à l’hôpital pour recevoir ton greffon.» 

Thierry souligne qu’à son départ, comme tous les patients, il n’avait pas la garantie de trouver un donneur. Il lui faudra attendre deux ans et demi avant d’être greffé et de rentrer à Tahiti retrouver sa famille.

En 2021, il a de nouveau besoin d’une greffe de rein. Cette fois-ci, il est pris en charge à Tahiti, puisque, depuis octobre 2013, le CHPF (Centre hospitalier de Polynésie française) réalise ces gestes.

« Ici, on a tout. On n’a rien à envier à la France. La greffe fonctionne très bien : il y en a eu 153 en Polynésie depuis dix ans, avec les mêmes technologies et le même suivi.

Les gens ont peur parce que cela se fait à Tahiti, mais non, au contraire ! On est bien suivi, c’est même rassurant d’être ici. On a beaucoup de chance de pouvoir faire la greffe sur place. »

Thierry est toujours actif après ses deux greffes.

Le don et la surprise

Pour sa deuxième transplantation, Thierry choisit de rester à Tahiti. Un jour, l’hôpital l’appelle pour lui annoncer qu’un donneur a été trouvé et qu’il doit venir effectuer les derniers tests de compatibilité. C’est en ouvrant la porte du bureau qu’il découvre son donneur.

« C’est ma sœur qui m’a donné un rein. Je n’étais pas au courant. Elle a fait toutes les démarches en secret, et c’est seulement au dernier moment que j’ai su. J’ai ouvert la porte et elle était là. C’est ma sœur. C’était incroyable.

C’est toujours émouvant d’en parler. Ça fait trois ans, mais c’est toujours pareil. C’est comme si c’était hier. »

Thierry nous parle avec beaucoup de douceur de Christine, et nous raconte qu’elle, qui craignait tant les piqûres, a su tout surmonter pour lui.

Le don, et après…

Après ses deux greffes, Thierry, qui a aujourd’hui 57 ans, continue de travailler. Les interventions chirurgicales lui ont permis de retrouver une vie normale que la dialyse menaçait.

« Une fois que tu es greffé, tu revis comme avant. La dialyse, c’est bien, ça te permet de vivre, mais ce n’est qu’une alternative. C’est très fatigant. »

Il a repris le sport : le vélo, la course à pied, et il a même participé et terminé le trail Aito Sport.

Christine, quant à elle, vient d’avoir 60 ans. Elle dansait pendant que nous interviewions son frère.  Elle est donc la preuve que l’on peut mener une vie normale avec un seul rein, et que le don d’organes doit être encouragé.

Christine et Thierry lors de la journée du Don d'organes en juin 2024.

Le don, et après…

Thierry nous confie que rester à Tahiti pour sa deuxième opération a été un véritable atout, car il a pu être accompagné par sa famille.

« C’est formidable de pouvoir faire la greffe ici. Avant, on était obligé de partir, on laissait toute la famille. C’était dur. »

Aujourd’hui, Thierry est venu avec sa sœur et nous raconte même que tous les deux continuent de se chamailler :

« Elle me dit : ‘Fais attention à mon rein !’
Et je lui réponds : ‘C’est plus à toi, c’est à moi maintenant !’ »

Cette rencontre avec Thierry est l’occasion de souligner l’importance du don d’organes en Polynésie. Actuellement, 150 personnes sont en attente d’un don de rein. Et, bien que 154 patients aient pu bénéficier d’une greffe depuis octobre 2013, le besoin de dons reste crucial.

Marie Lecrosnier–Wittkowsky

Rédactrice

©Photos : Marie Lecrosnier–Wittkowsky pour Hommes de Polynésie

Pour plus de renseignements

Association Un Don De vie :

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