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Société

Taro Haumani, un air musical à L’OPH

Publié le 24 février 2022

Pour Hommes de Polynésie, Taro ouvre les portes d’un service peu connu, mais essentiel au bon fonctionnement de l’OPH. Au-delà des difficultés quotidiennes, le service de recouvrement, c’est avant tout l’assurance du bon déroulement des contrats de location. Malgré le stress que l’exercice de ses fonctions engendre, Taro a su poser sa pierre à l’édifice en mêlant sa passion inconditionnelle pour la musique avec l’adversité de sa profession.

Des métiers, une entité, une vie

L’histoire de Taro à l’Office Polynésien de l’Habitat commence au FEI1 en 2004. Loin de son bureau au siège, c’est sur les engins qu’il débute.

« J’étais chauffeur poids lourd et chargé de la manutention. »

Il va exercer dans le domaine pendant près d’une décennie. Car en 2013, l’OPH absorbe le FEI.

« À ce moment-là, je voulais changer d’activité. J’ai été affecté à la gestion du patrimoine, en tant qu’aide-assistant. Au quotidien, cela consistait à prendre les réclamations des locataires, pour ensuite pouvoir déployer une équipe d’entretien. »

C’est en 2016 que Taro rejoint l’équipe de recouvrement, dans les bureaux où il nous reçoit.

« C’est un métier qui demande de l’esprit, car les conséquences de tes choix affectent beaucoup de personnes. On ne prend pas les décisions à la légère. D’autant plus que le recouvrement de dettes n’arrive qu’après un long procédé où des solutions alternatives sont proposées. »

Le recouvrement n’est pas un travail facile. Sur le plan humain, les situations peuvent vite se compliquer. Et avec la crise sanitaire, synonyme de perte de revenus et d’activité pour certaines familles, le contexte se dégrade. En matière de loyers, Taro déplore une augmentation des impayés.

« Tu ne sais jamais à quoi t’attendre. Il nous arrive d’accueillir des gens qui deviennent agressifs. Généralement, nous parvenons à éviter ces situations en restant à l’écoute et en trouvant des solutions adaptées. »

Car fort de maintes formations et des années lui apportant l’expérience escomptée, Taro développe des habitudes indispensables dans son quotidien et pour son équipe. L’une d’elles lie passion et profession, formant ainsi, une solution qui transcende les problèmes : la musique.

« Avant de démarrer la journée de travail, nous nous réunissons parfois avec certains collègues pour chanter ensemble. »

Un moment collégial, de partage et de force qui soude une équipe et qui sublime la journée.

« Sans la musique, il y a longtemps que j’aurais perdu la tête. »

La musique, une histoire de vie

À 8 ans d’existence, la curiosité mène Taro à apprendre la musique sur son instrument de prédilection, le piano.

« La musique est venue naturellement à moi. Je n’ai jamais décroché depuis. C’est un peu une addiction, la meilleure qui puisse exister. Aujourd’hui, je joue de tout. De la guitare, de la basse, de la batterie… »

Pour Taro, la musique rend la vie meilleure et ses adeptes sont transportés par les mélodies et les sensations qu’elle offre. Elle touche à quelque chose de beaucoup plus puissant.

« Quand tu joues de la musique, tu entends la nature, elle te parle. Ton île, l’océan, tu te rends compte de la beauté qui t’entoure. Quand quelqu’un chante, il se rapproche du divin. C’est quelque chose de sacré pour moi. »

Dans beaucoup de ses compositions et de ses interprétations, Taro s’inspire de la nature. Le phénomène reste difficile à expliquer, mais le résultat n’attend qu’à être ressenti. Une méthode qui est vécue dans la plus grande bienveillance et dans l’écoute, car pour Taro, à chaque musique, son événement.

« Avec mon orchestre, nous nous produisons un peu partout. Que ce soient pour les enterrements, les fêtes nationales, à Noël ou à l’église. Je suis également responsable de la cellule musicale de l’église adventiste. Il y a beaucoup de jeunes talents dans nos rangs. »

Petit à petit, Taro laisse sa place sur scène à la jeunesse.

Comme s’il y était, il se visualise tout seul dans la petite église adventiste de Faa’a. Posé les yeux fermés devant le piano droit, touchant délicatement les notes qu’il projette dans une vibration quasi céleste. Les notes se rencontrent à l’endroit où la mélodie se mêle à l’harmonie, là où les ondes sonores côtoient les esprits…

« La musique c’est le remède dont j’avais besoin dans ma vie, je le souhaite à tout le monde. J’espère que les jeunes resteront branchés et connectés à elle. »

1 le Fond d’Entraide aux Îles

Niuhiti Gerbier

Rédacteur

©Photos : Niuhiti Gerbier pour Hommes de Polynésie

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