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Portrait

Olivier Duret, la passion des spiritueux

Publié le 22 mai 2024

Agriculteur de formation, Olivier Duret a associé les spiritueux et la Polynésie quand, en 2010, il a été embauché dans le groupe Brapac pour en améliorer l’activité d’embouteillage. 14 ans plus tard, l’homme s’épanouit toujours dans son domaine de prédilection avec la création de sa propre gamme : en juillet 2023, ses premières bouteilles de gin et de rhum Va’eva’e ont garni les comptoirs. Hommes de Polynésie l’a rencontré à Taha’a au sein de son unité de production et de vente.

Au sortir de la navette maritime qui relie Uturoa à Tapu’amu se profile une jolie boutique invitant à se réfugier à l’ombre. Là est exposé tout un panel d’alcools proposés à la dégustation : rhum blanc, rhum paille, eau-de-vie de bière, rhum de Rangiroa, des Marquises, bière au gingembre, gins… La vitrine est à l’image de la personnalité d’Olivier Duret : original, curieux des associations, ouvert à l’invention, fin gourmet.

« Mes alcools forts sont plus destinés aux bars, restaurants et hôtels. Ceux-ci peuvent désormais proposer à leurs clients des cocktails 100% locaux. »

Cette boutique plurielle renvoie au parcours d’un homme qui n’a cessé d’évoluer dans l’univers du vin, des apéritifs et digestifs, depuis que son père, vigneron, l’a initié à la distillation.

« Par la suite, j’ai continué à m’exercer autant intéressé par les résultats extraordinaires que par les difficultés techniques. Et puis il y a eu l’aventure Mana’o avec la distillerie Avatea. En tant que cheville ouvrière, j’ai participé à la naissance, en 2015, du premier rhum agricole bio au monde ! »

Alchimie et expérimentations

Tout en représentant cette marque au sein de sa boutique, Olivier élabore une gamme toute personnelle de rhums et de gins. Pour y aboutir, il a testé une centaine de recettes et distillé près de 40 plantes avant d’obtenir deux gins : le Classic, à base de genièvre, et le Polynesian, à base de plantes locales. Les idées fusent quand on l’interroge sur les nouveautés à venir.

« Je travaille sur différentes liqueurs, une de citron-cédrat, une autre à base de cacao ou encore de café. Je finalise également un Tahitian Pastis. Le monde des spiritueux crée une belle convivialité ; à l’occasion de dégustations, par exemple au bar L’Ivresse, à Pape’ete, il n’est pas rare que je dédicace des bouteilles ! »

« Mon gin est basé sur une recette hollandaise du XVIIIe siècle ; or, puisque les baleiniers hollandais étaient très présents en Polynésie à cette époque, on peut imaginer que des gins aient été produits sur place. »

Les bouteilles de 35 cl, de quoi servir sept petits verres, se remplissent dans le hangar situé derrière le fare d’accueil. Là, Olivier distille lui-même une grande partie de sa production qui reste toutefois confidentielle au regard des rhumeries industrielles : pas plus de 3000 bouteilles par an.

« J’effectue le brouillis, une première distillation pour éliminer un maximum d’eau. Le volume de départ, réduit de deux-tiers, titre alors à 25 degrés. Ensuite, je refais une distillation lente, la bonne chauffe, afin que le mauvais alcool, le méthanol, s’évapore et que l’on récupère le bon alcool, à savoir l’éthanol qui est l’alcool de bouche plein de bons arômes. »

Transparence et traçabilité grâce au bio

Si ses rhums sont encore jeunes, Olivier prévoit de leur offrir un vieillissement digne de ce nom avec l’achat de fûts en chêne. L’an passé, il a même été tenté de se former comme tonnelier afin de maîtriser aussi cette étape ! Mais personne n’a le don d’ubiquité. La fabrication d’un rhum agricole nécessite aussi une présence dans les champs de canne à sucre. Près de 4 hectares sont ainsi cultivés sur Taha’a afin de produire le jus de canne qui servira non seulement à la marque Va’eva’e mais aussi à d’autres rhumeries. La recherche de qualité passe de fait par une culture respectueuse des sols. C’est pourquoi la totalité de la production est certifiée bio Union Européenne.

« J’ai tenu à la certification bio de sorte que Va’eva’e est contrôlé par l’organisme italien BioAgriCert qui s’est déplacé en personne et a vérifié l’intégralité des pratiques, de la parcelle à la bouteille. Quand tu es contrôlé à ce niveau d’exigence, on ne peut pas te reprocher de tricher. »

1 Direction de l’agriculture

Gaëlle Poyade

Rédactrice

©Photos : Gaëlle Poyade pour Hommes de Polynésie

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