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Benoit : L’anglais pour un passeport international

Publié le 3 août 2021

Sur un coup de tête, à l’âge de 28 ans, Benoit, professeur d’histoire géographie se voit parcourir le monde. Loin encore des tropiques et de l’océan qu’il admire désormais tous les jours, il fait ses valises et part pour l’Irlande… Depuis, le monde s’est vu, l’été s’est prolongé, l’air s’est humidifié et les plans se sont concrétisés. Benoit raconte à Hommes de Polynésie, les raisons qui l’amènent à souhaiter un futur bilingue pour la jeunesse polynésienne.

« Professionnellement parlant, je vis un rêve. »

Français le matin

Ch’ti de naissance, c’est dans le nord de la France, à Bully-les-Mines que Benoit va faire ses premiers pas. À l’issue d’une scolarité dans la région où il fera également ses études supérieures, il commence sa vie professionnelle dans l’éducation nationale.

« Après mes études à Lille, je suis resté et j’ai commencé à enseigner l’histoire géographie. »

5 années s’écoulent, et alors que le jeune professeur d’Histoire Géo fait le bilan, un appel retentit.

« Je tournais en rond, j’ai soudainement eu envie de connaître l’ailleurs. Les choses se sont vite passées, quelque temps après, j’étais en Irlande. »

En Irlande, Benoit découvre la langue qui va tout changer pour lui. Car ce voyage initial va le lancer dans une série de découvertes.

« Après l’Irlande, j’ai voyagé aux États-Unis, et en Thaïlande. Un petit tour qui a changé ma vie. »

À chaque voyage que Benoit entreprend, un constat.

« J’ai vraiment pu mesurer l’importance de l’anglais à l’échelle mondiale. Il m’a paru clair que l’anglais, au-delà de la beauté linguistique, est un passeport international. Partout où j’allais, je trouvais du travail. »

L’aventure continue, et maintenant acclimaté aux tropiques notamment grâce à la Thaïlande, Benoit se projette au milieu de l’océan Pacifique.

« Je n’ai jamais pensé que je vivrais sur une île au milieu du Pacifique, mais voilà, dès mon arrivée, je suis tombé sous le charme. »

International l’après-midi

Arrivé à Tahiti en 2012 avec comme seul bagage un sac à dos, le baroudeur, « arrivé à la roots », se lance et mise tout sur l’enseignement. L’aventure polynésienne commence.

« À mon arrivée ici, enseigner me manquait. Mais je ne souhaitais pas continuer dans le cadre classique. Avec mon bagage international bilingue, j’ai monté un centre de formation, de soutien scolaire et de préparation aux examens : les Cours Benoit. »

Malgré de très humbles débuts, de fil en aiguille, le téléphone sonne et les Cours Benoit rencontrent le succès.

« Le premier mois, je n’avais pas d’élèves. Du coup, j’avais beaucoup de temps pour mettre en place les choses. Comme publicité, j’avais imprimé des feuilles A4 que je mettais sur les parebrises. Très simple comme marketing (rires). Tout cela a vite changé. J’ai très vite eu beaucoup d‘élèves.  »

Benoit adore son métier et avec la demande qui se fait de plus en plus croissante, une idée naît.

« Bien qu’au départ, je n’étais pas très confiant, j’ai décidé de me lancer dans l’aventure. Monter une école n’est pas de tout repos. Mais je savais qu’il fallait aller plus loin. »

En 2016, Benoit décide de franchir le pas. Il devient directeur d’école.

L’école des Polynésiens du monde

Aujourd’hui, L’École Bilingue de Polynésie est en pleine croissance. Avec de nouveaux locaux pour la rentrée de septembre, Benoit voit grand et veut que cette expansion n’induise en rien une diminution de la qualité de l’enseignement. L’établissement garde des petites classes pour des cours plus personnalisés.

«  Avec 16 élèves par classe, nous sommes sûrs d’assurer un enseignement de bonne qualité. »

La formule est simple mais efficace. Un suivi du cursus scolaire de l’éducation nationale, avec des cours en français le matin et, « english in the afternoon ».

« Les enfants de la maternelle au primaire apprennent très vite. Ils s’adaptent vite et n’ont aucun problème à passer d’une langue à une autre. Personnellement, je suis épaté. »

Derrière le succès, il y a les enseignants, taties et intervenants anglophones.

L’équipe : Djescinella, Jessie, Benoit, Séverine, Harmonie, Jessica et Paula la mascotte

« En plus des enseignants, on a également des intervenants, Australiens, Américains et Anglais… De façon à pouvoir proposer un large panel d’accents. Mis à part ce beau monde, les taties ont un rôle crucial. Elles encadrent les élèves et aident les enseignants dans beaucoup de domaines. Je ne les remercierais jamais assez ! »

D’après Benoit, l’engouement pour l’anglais repose sur la situation géographique de la Polynésie. Avec la Nouvelle-Zélande, l’Australie, Hawaï et la majorité des îles du Pacifique sud anglophones, son ambition, c’est un futur bilingue pour les générations de Polynésiens à venir.

« C’est une réelle opportunité pour les enfants de pouvoir baigner dans cet univers. Je souhaite que plus de Polynésiens puissent se retrouver dans le monde et briller à l’international. »

Niuhiti Gerbier
Rédacteur

© Photos : Niuhiti Gerbier pour Hommes de Polynésie

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