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Sport

Teiki, l’art de la transmission

Publié le 8 avril 2021

Le rugby, « un monde où l’on se rencontre plus qu’on ne se croise. » Ces mots de Daniel Herrero prennent tout leur sens alors que l’arbitre siffle la fin du match. Attentif et bienveillant, Teiki observe, non sans fierté, ses joueurs saluer l’adversaire. S’il prend de la hauteur depuis la tribune, il se refuse à rester sur le banc de touche et fait de chaque jour l’occasion de s’améliorer. Hommes de Polynésie rencontre aujourd’hui celui qui revêt la double casquette d’enseignant et de coach sportif.

APPRENDRE POUR ENSEIGNER

Ce besoin de transmettre, il le porte en lui depuis toujours. Son père, missionnaire suisse dans l’enseignement protestant, dirige l’école Vienot lorsqu’il rencontre sa mère, future institutrice. Tous deux veilleront à l’éduquer dans les valeurs chrétiennes, l’amour et l’indulgence. De cette union, il garde la double nationalité et une soif de connaissance inextinguible. Sans doute exacerbée par l’éducation qu’il a reçue, l’envie de partager le savoir ne le quittera plus jamais.

Alors qu’il étudie à l’IUT de Mulhouse, il découvre l’univers du rugby, le sens de la solidarité et de la camaraderie.

« C’est ce côté chevalier du sport qui m’a toujours plu, l’idée de faire briller sa patrie. »

Coupe de Polynésie 2007 – RC Pirae VS Taputapuatea
Bien qu’encore jeune, il se reconnaît dans ce goût de la performance, cet esprit de partage, cette cohésion.

« Il faut avancer ensemble en faisant des passes vers l’arrière, voilà tout le paradoxe. »

A 18 ans, il revient à Tahiti et réussit le concours de l’école normale. Il intègre alors l’ASCUP, la première équipe universitaire de rugby mise en place par Patrick Lopez-Diot. C’est avec ce dernier et Apolosi Foliaki qu’il constituera, quelques années plus tard, le Rugby Club de Pirae.

Joueur charismatique, capitaine respecté, Teiki évolue sur le terrain comme à l’école et s’inscrit à diverses formations. Naturellement, sa vocation d’instituteur le mène sur la voie de l’entraînement.

Il délaisse progressivement ses crampons pour se consacrer à l’analyse.

Sur le terrain

« J’aime préparer un groupe, l’amener à la confrontation et corriger ce qui ne va pas. En tant qu’enseignant, on est préparé au fait de devoir s’exprimer devant un public. »

FAIRE LES CHOSES DIFFEREMMENT

En juin 2009, le RCP¹ se retrouve sans entraîneur. Il accepte alors de reprendre l’équipe à condition que tout le monde adhère à la philosophie du « One love, one team ».

« Je voulais apporter une notion de famille, de solidarité, faire en sorte que les joueurs soient épanouis. »

Le socle de Teiki : sa famille

Ces valeurs, il les redécouvre en 2010 lorsqu’il rencontre celle qui deviendra son épouse et sur qui repose l’harmonie de son quotidien : Heimanu. Elle insuffle une part de spiritualité à sa vie et lui permet de trouver un équilibre.

Teiki se sent investi d’une mission, celle de mener son équipe à la victoire. Toutefois, il nourrit également le projet d’élever ses joueurs. Porter les couleurs du club, c’est embrasser son devoir d’exemplarité. Pour lui, le jeu reflète l’homme.

Championnat de Tahiti

VERS L’EGALITE DES CHANCES

Convaincu que l’on peut faire bouger les choses, il veut être instigateur du changement. Il œuvre à une société plus égalitaire. Le sport apporte un cadre, de la rigueur et permet de lutter contre l’oisiveté. Le rugby est un idéal où chacun trouve sa place.

« Quel que soit ton gabarit, tes qualités (la vitesse, l’évitement, l’intelligence), il faut progresser ensemble. »

CAE, chômeurs ou avocats, tous portent le ballon dans la même direction. Ses joueurs, Teiki les connaît bien, c’est cette compréhension des qualités humaines de chacun qui soude le groupe.

« Mes joueurs, je les aime sincèrement. Je suis affecté par ce qu’ils traversent, je suis attaché à chacun d’eux. »

LE FUTUR DU RUGBY POLYNESIEN

Le club essaye de mobiliser les jeunes issus des quartiers prioritaires. Il leur inculque le goût de l’effort et quelle plus belle vitrine que la réussite internationale d’anciens joueurs du club : Teiva Jacquelain, seul Tahitien de l’équipe de France à 7, et Makalea Foliaki, joueur en ligue 1…

Teiki avec Teiva Jacquelain

Cette fierté, Teiki la partage avec les bénévoles qui consacrent leur temps au développement du club.

« Souvent on met en avant l’entraîneur mais moi je ne suis qu’un catalyseur qui permet cette synergie. »

Signature historique d’une convention FFR - FPR²

¹ Rugby Club de Pirae

² Fédération Française de Rugby – Fédération Polynésienne de Rugby

Caroline BAUDIN
Rédactrice web

© Photos : Teiki  DUBOIS pour Hommes de Polynésie

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