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Erwan Micolod, kinésithérapeute en mission à Rapa

Publié le 18 juillet 2024

De passage à Tahiti, Erwan Micolod a accepté de rencontrer Hommes de Polynésie pour nous raconter la mission médicale à laquelle il a participé en mai 2024. Ce kinésithérapeute basé à Tubuai est parti à Rapa pendant trois jours afin de délivrer des soins à la population.

Un kinésithérapeute des iles

Diplômé en 2007 de l’école de Rennes, Erwan Micolod est venu pour la première fois en Polynésie il y a quinze ans, pour exercer aux iles de la Société. Revenu en 2021 avec sa famille, il s’installe à Tubuai, dans l’archipel des Australes et y exerce en tant que libéral.  Il y a quelques mois, depuis son ile, il est contacté pour une mission.

« En avril, le centre médical de Tubuai m’a proposé de rejoindre la mission médicale qui partait à Rapa. Le médecin qui y avait été envoyé l’année précédente trouvait pertinent qu’un kinésithérapeute l’accompagne. »

Si 700 kilomètres séparent Tubuai de Rapa, le masseur-kinésithérapeute breton n’a pas hésité.

« Ce qui m’a motivé à partir, c’est l’aura de Rapa. Il me tenait à cœur de rencontrer les habitants et découvrir la vie en communauté propre à cette ile. Elle est éloignée, et présente des particularités géographiques et climatiques.

J’ai pu découvrir cette ile et ses habitants tout en dispensant des soins. »

Un jour et demi de voyage... et Rapa se dessine à l'horizon.

Une mission très attendue

Rapa est l’ile la plus au sud de l’archipel. Son isolement géographique entraine des complications, notamment dans le domaine de la santé.

« Il n’y a pas de médecin à Rapa : il y a un dispensaire et deux infirmiers. Le médecin référent est basé à Tubuai. Normalement, deux missions médicales de quinze jours sont organisées chaque année. C’est l’occasion pour les Rapa de consulter des médecins. La première mission de cette année a failli être annulée… Il se serait écoulé un an avant que la population puisse voir un taote.»

La mission de mai 2024 est rendue possible par un heureux hasard : le patrouilleur militaire l’Arago, ayant prévu un passage à Rapa, offre trois places à son bord pour acheminer la mission. Rapidement, la Direction de la santé dépêche un médecin, une sage-femme. Erwan, le kinésithérapeute, se joint à eux. Ils partent de Tubuai pour trois jours de travail. Ils intègrent ainsi la mission officielle d’Etienne de la Fouchardière, chef de la subdivision administrative des iles Australes.

Le voyage sur l’Arago

Comme Rapa est accessible uniquement par voie maritime, d’ordinaire, les missions se coordonnent avec le passage du Tuhaa Pae[i].  Cette année, le personnel médical a été pris en charge par le patrouilleur l’Arago depuis Tubuai. Erwan et ses collègues en profitent pour partager un moment avec les marins.

« C’était un autre aspect agréable de la mission : nous avons découvert le monde de la marine nationale. Nous avons été très bien accueillis sur le bateau et nous avons échangé avec les marins qui nous ont expliqué leur métier. »

L'arrivée à Rapa, à bord du navire l'Arago.

Une ile accueillante et dynamique

L’équipe médicale arrive à destination après un jour et demi de voyage et est accueillie par le maire et la population suivant un protocole propre aux missions officielles de l’État.

 « L’accueil à Rapa est particulièrement incroyable. »

Rapidement, l’équipe se met au travail. Les infirmiers de l’ile ont organisé le séjour des médecins et sélectionné les patients pour chaque praticien. En trois jours, Erwan dispense une trentaine de consultations.

 «Le besoin en kinésithérapie s’est fait ressentir. Les Rapa travaillent énormément dans les fa’a’apu et la pêche, et font beaucoup de sport (futsal, volley). La population est active : les gens ont des douleurs musculo-squelettiques parce qu’ils mettent leur corps à rude épreuve. »

Erwan a prodigué à la fois des soins curatifs et préventifs.

«Un des volets de ma mission se consacrait à faire de la prévention pour les habitants. Le médecin a insisté sur ce point car il n’y a pas de kinésithérapeute à l’année sur l’ile.»

Une expérience humaine

Lorsqu’il raconte son périple, Erwan semble encore transporté. Il a été marqué par l’accueil de la population : cette ile se fait un point d’honneur à recevoir à bras ouverts les arrivants, touristes ou missionnaires.

«Ça a été une très belle expérience humaine, parce que j’ai rencontré plein de gens différents, les Rapa, les marins de l’Arago. J’ai apprécié d’échanger avec tous les membres de la mission, ainsi que le tāvana  de Rapa.»

Erwan est prêt à y retourner pour une nouvelle mission avec une équipe de personnels de santé spécialisés et espère apporter davantage à la population et découvrir encore un peu plus cette ile des Australes.

[i] Cargo qui relie Tahiti aux Australes. Il se rend à Rapa une fois par mois.

Lecrosnier–Wittkowsky Marie

Rédactrice

©Marie Lecrosnier–Wittkowsky pour Hommes de Polynésie et Erwan Micolod

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