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Portrait

Hoani Marescot, apiculteur passionné et fervent défenseur des abeilles

Publié le 1 août 2022

Originaire de Moorea, aujourd’hui, Hoani Marescot s’est forgé une place dans le monde apicole de son île. Fort de son expérience, il s’inquiète désormais de certaines problématiques, comme la déforestation de l‘ île ou l’utilisation excessive de désherbants qui pourraient affecter le secteur, mais surtout les abeilles. Il se confie à Homme de Polynésie pour retracer son parcours et donner son ressenti sur l’apiculture au fenua, en particulier à Moorea.

L’apiculture, une passion

Hoani Marescot grandit à Maharepa et à Papetoai. Il fait toute sa scolarité à Paopao avant de poursuivre au Lycée du Taaone pour obtenir un baccalauréat professionnel en 2007. Un parcours plus ou moins classique qui se verra chamboulé lors d’une formation d’initiation à l’apiculture organisée par le CFPA en 2014. Il découvre un secteur d’activité pour lequel il va très vite développer une passion. S’ensuivront d’autres formations avant de partir en France en 2016, plus exactement en Bourgogne, pour travailler dans une exploitation de miel. Après trois mois d’apprentissage, il revient au fenua pour se professionnaliser.

« Je trouve que c’est passionnant de travailler dans l’apiculture. J’aime beaucoup apprendre sur la vie de l’abeille : connaitre son cycle de vie, savoir comment elle produit du miel, etc. J’aime aussi travailler dans la nature. Je trouve que ce travail est adapté à mon profil. »

Après avoir commencé avec une dizaine de ruches, il développe progressivement son activité en investissant dans du matériel comme les corps de ruche et en créant sa propre miellerie1. Il possède aujourd’hui une centaine de ruches autour de l’île de Moorea et produit une tonne de miel par an. Hoani approvisionne des magasins, des restaurants ainsi que des particuliers à Tahiti et à Moorea. Il donne également des formations en apiculture pour les amateurs ainsi que pour les professionnels.

Pas assez de fleurs pour les abeilles à Moorea

Malgré sa réussite actuelle, Hoani s’inquiète de certaines problématiques qui pourraient fortement impacter le secteur de l’apiculture à Moorea comme la diminution de la quantité de fleurs.

« Les abeilles consomment du nectar et du pollen qui proviennent des fleurs. Or, il y a des périodes durant lesquelles il n’y a pas assez de fleurs pour les abeilles à Moorea. Elles n’ont pas assez de ressources. Je demande à la population de planter des fleurs dans leur jardin pour que les abeilles aient toujours de la nourriture. Cela leur rend service. »

Les pesticides, un danger pour les abeilles

Autre souci constaté, celui de l’utilisation excessive de pesticides dans les plantations agricoles, ce qui pourrait poser problèmes aux abeilles qui récoltent de la nourriture dans les fleurs de certaines herbes.

« Il y a des endroits où les agriculteurs pulvérisent des produits chimiques pas très loin des ruches. Les abeilles qui peuvent voler jusqu’à trois kilomètres, consomment ces substances toxiques et contaminent par la suite leur colonie. Je sollicite les agriculteurs ainsi que les particuliers à utiliser des produits faits maison ou biologiques à la place des produits chimiques. Je leur demande aussi de laisser un peu pousser leurs herbes avant de les couper de manière à ce que les abeilles aient toujours de la nourriture. »

Conséquences dramatiques de la déforestation pour l’apiculture

Hoani Marescot se préoccupe également des grands projets immobiliers en cours sur l’île de Moorea. Cela pourrait être fatal au secteur de l’apiculture sur l’île, d’autant plus que les abeilles, comme il le rappelle, se nourrissent également des fleurs d’arbres.

« Tous ces gros investissements auront des conséquences dramatiques sur la production d’abeilles et de miel. Il y a aussi de plus en plus d’habitations qui vont peu à peu déforester l’île.  C’est en fait tout un écosystème qui va en être impacté derrière cela. La seule solution selon moi est de réguler la population ainsi que les constructions. »

Disparition des abeilles = disparition de l’humanité ?

Hoani Marescot rappelle la chance qu’on a, car nos abeilles sont toujours en bonne santé contrairement à celles des autres pays du monde qui sont affectées par des maladies comme le Varroa ou la loque américaine. Encore faut-il qu’on en prenne soin. Il demande ainsi à la population de prendre toutes les précautions nécessaires pour les protéger. C’est également l’avenir de l’humanité qui en dépend comme le rappelle Hoani au travers d’une phrase célèbre populairement attribuée à Albert Einstein : « Si les abeilles venaient à disparaître, l’humanité n’aurait plus que quelques années à vivre ».

Einstein ou pas, le sort de l’Homme est intrinsèquement lié au bien être des insectes pollinisateurs dont font partie les abeilles.

1 Salle dédiée aux travaux d’extraction et d’entreposage du miel ;

Toatane Rurua

Rédacteur

©Photos : Toatane Rurua et Hoani Marescot pour Hommes de Polynésie

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