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Art & Culture

Thierry Thuilier, de l’importance de faire des films en Polynésie   (1/2)

Publié le 11 juin 2025

Entre le sable noir de la Pointe Vénus et les montagnes de Mahina, nous rencontrons Thierry Thuilier, cadreur et réalisateur, passionné de cinéma. Après avoir tourné des clips vidéo pour de grands artistes français, des émissions TV, et des reportages sur la Polynésie, Thierry réalise, en 2024, son premier court-métrage, « Hana ». Intimiste, ce film tourné au fenua témoigne d’un regard aiguisé et précieux sur nos îles et leur société. L’auteur nous partage son parcours, l’évolution de son rapport à l’image et son attachement au fenua. 

L’image et le divertissement

Thierry Thuilier a suivi la formation « classique » pour travailler dans le domaine de l’image : après un BTS audiovisuel, il commence rapidement à tourner en tant que cadreur. Il s’investit aussi bien dans des courts métrages, que dans la fiction ou les directs.

Thierry derrière la caméra, et Stéphane Berne dans Secrets d'Histoire.

« Quand tu es cadreur, tu changes de style tous les jours : j’ai été cadreur pour les clips de nombreux artistes comme Lorie, de Matt Pokora, Michel Sardou, mais aussi pour des émissions tv comme Secrets d’Histoire avec Stéphane Berne, Top Chef, The Voice. Et puis j’ai fait des directs. Pendant quinze ans, j’étais caméra principale du Président de la République sur les cérémonies officielles en direct. J’ai aussi filmé les différentes compétitions de football, avec notamment la Coupe du monde en Afrique du Sud en 2010… Et tout ça, au Steadicam. »

Le Steadicam, c’est sa spécialité: il s’agit d’une caméra portée, dotée d’un stabilisateur d’image, si bien que l’on peut courir avec. Sa spécialité était très peu répandue en France à l’époque, et il a su tirer son épingle du jeu pour participer à tous ces tournages.

En arrivant en Polynésie en 2017, Thierry décide de s’impliquer davantage dans la création.

« J’avais envie de passer à la réalisation donc c’était aussi l’occasion car j’étais dans un nouvel environnement. En France, je pense que j’étais pas mauvais à mon poste donc on me gardait là, c’est pas facile d’évoluer. Et moi j’avais envie de faire autre chose. Ce qui a été possible en venant ici, parce que je suis passé à la réalisation de documentaires, de reportages. »

Il multiplie ainsi les émissions pour Témoins d’Outre-mer et Outre-Mer le Mag’ . Aujourd’hui, il réalise l’émission « C pas si loin ».

« J’étais journaliste réalisateur : j’avais carte blanche, je proposais les sujets. Ça m’a permis de faire le tour de la Polynésie. Tu filmes des cartes postales, mais quand t’es sur place, ce n’est pas forcément ce que tu vois. Il y a une réalité qui est différente de ce que l’on montre. À un moment, je me suis dit : il faudrait que je fasse quelque chose qui soit un peu plus dans la réalité de la vie polynésienne.» 

Thierry réalise le clip de SIlvio Cicero : Utuafare

Le court-métrage pour passer à la réalité

Après avoir mis le fenua en images à travers différents documentaires, Thierry a l’opportunité de sortir de la carte postale et faire un documentaire plus proche du quotidien polynésien. En effet, il est contacté par Silvio Cicero pour un court métrage :

« Silvio n’avait que le titre, Hana, et le thème, l’adoption. Il fallait tout créer à partir de là. J’ai commencé à réfléchir : le thème de l’adoption ne me parlait pas trop, mais ce qui m’intéressait c’était le pourquoi.»

Hana

Thierry s’investit à fond: il écrit le scénario, tourne avec son équipe, assiste activement au montage. Naît ainsi le court métrage « Hana », bâti de plusieurs histoires vraies, rassemblées en un récit :

« J’avais vu ou entendu beaucoup de choses dans les îles, et je m’étais dit qu’il fallait que je les porte à l’image. Et puis, ma compagne, qui travaillait au Fare Tama Hau, me racontait pas mal d’histoires. Enfin, une amie, qui fait partie de l’équipe du film étant enfant fa’a’amu, m’a raconté son histoire. A partir de toutes ces expériences réelles, j’ai créé l’histoire de la vie d’une Polynésienne. C’est romancé, accentué, mais ça part du vrai. »

Le réalisateur confie qu’il s’agissait de la première fois qu’il traitait un tel sujet et qu’il réalisait de A à Z un court métrage. De l’écriture au montage, Thierry Thuilier s’est investi avec passion dans ce projet. Et cette passion porte ses fruits :

« Si cette opportunité de réaliser court métrage m’est tombée dessus, je me la suis appropriée. Ce court métrage est parti sans grande prétention, puis il a fait son chemin. J’ai eu de bons retours, et le film a été mis en lumière quand il a obtenu le prix du meilleur court métrage en Australie, et le prix de la meilleure musique en Inde. »

Marie Lecrosnier–Wittkowsky

Rédactrice

©Photos : Marie Lecrosnier–Wittkowsky et Thierry Thuilier (archives) pour Hommes de Polynésie

Pour plus de renseignements

Site internet

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