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Art & Culture

‘ATA ‘ATA : LES STÉRÉOTYPES ILLUSTRÉS AVEC BIENVEILLANCE

Publié le 9 août 2022

Enfant du fenua, Steve partage sur les réseaux sociaux les stéréotypes auxquels il a été confronté dans l’Hexagone, toujours avec humour et second degré. Hommes de Polynésie profite de son retour sur sa terre natale pour le rencontrer.

Redécouvrant avec plaisir nos îles après quatre ans d’absence, il nous conte comment cette envie de lever le voile sur les stéréotypes est née.

LA CRÉATIVITÉ, UNE PASSION INHÉRENTE

Steve est né et a grandi à Tahiti. Il se remémore en souriant le fait que la créativité et l’amour du dessin, constituant désormais les piliers de son métier, ont toujours été là.

« Ma passion pour le dessin remonte à l’enfance. Je dessinais tout le temps et partout. Je faisais un peu partie des élèves qui restaient à l’arrière de la classe, je dessinais sur les tables ou mes cahiers. »

Cette passion alors encore brute s’affine au fil des années. Steve grandit en tandem avec des logiciels tels que Photoshop ou Illustrator, qu’il apprivoise en autodidacte. Après son baccalauréat, sa soif de savoir et de découverte le mène à Bordeaux, où il poursuit des études dans la communication visuelle.

Aujourd’hui graphiste dans une compagnie d’audit à Paris, il se nourrit de son expérience dans la Ville Lumière, rythmée par les échanges culturels, de connaissances et d’inspirations artistiques.

« J’apprends et découvre énormément de choses. Paris est une ville d’art qui stimule l’imagination et la motivation. »

‘ATA ‘ATA, SOURIRE EN TAHITIEN

À l’origine, ‘Ata ‘Ata¹ avait pour vocation d’être une vitrine permettant de démontrer ses talents de graphiste et d’obtenir un emploi. Il commence, pendant un mois, par partager quotidiennement une chose propre à Tahiti qui lui manquait dans l’Hexagone.

« Pour le logo, j’ai utilisé le visage souriant ‘ata ‘ata, que j’avais au départ dessiné pour faire sourire ma copine. Ça a plu et le chef du studio à Paris m’a engagé grâce à ça. »

Pour faire vivre sa page pendant le confinement et s’occuper, il a alors réalisé des posts à partir des clichés qu’il avait pu entendre en France.

« Depuis mes études à Bordeaux jusqu’à aujourd’hui, les gens me posent des questions sur la vie à Tahiti. Je suis parti de là. »

En plus de lever le voile sur certains aprioris, cela lui a permis de s’entraîner et d’aiguiser sa créativité en trouvant des moyens d’illustrer chaque sujet de façon pertinente. Au fur et à mesure, ses posts ont été partagés et ont suscité de l’intérêt.

« À la base, j’ai fait ces publications, car les sujets me concernent personnellement et j’ai remarqué que beaucoup de Polynésiens avaient en fait les mêmes ressentis et expériences. Ça a encouragé des partages d’anecdotes et j’ai trouvé ça super ! »

Après avoir illustré les stéréotypes qu’il a lui-même entendus, Steve a ensuite demandé à sa communauté de lui donner des exemples de clichés à éclaircir.

LA MEILLEURE MÉTHODE, LA TOLÉRANCE

Son objectif est avant tout de comprendre l’origine des stéréotypes et de rétablir la réalité en donnant des informations, s’appuyant sur des faits historiques et des connaissances tirés d’ouvrages ou de témoignages.

« Je ne suis pas là pour juger ou marteler les gens. Ce sont des constats objectifs qui offrent des opportunités de partager et de s’enrichir. J’essaie toujours de creuser et d’amener des éléments de réponse. »

Entre les lignes et les traits de crayons, le message qu’il veut véhiculer est la tolérance et l’acceptation. Pour lui, les stéréotypes naissent d’un manque de connaissances et ne sont pas nécessairement négatifs.

UNE VOLONTÉ DE PARTAGE

Au-delà des clichés généralisés sur la Polynésie, Steve veut rencontrer les gens, partager la connaissance et échanger avec nos matahiapo², détenteurs d’un savoir qu’il est nécessaire de transmettre.

« L’accès à notre culture passe aussi par les échanges avec les matahiapo, pas uniquement par les livres et internet. »

Il désire aussi aborder d’autres sujets qui lui tiennent à cœur, au-delà des clichés sur la Polynésie en général. Il pense notamment à la communauté chinoise, dont il fait partie. Car pour lui, connaître sa culture et savoir d’où l’on vient, c’est la clef pour savoir qui l’on est.

¹‘Ata ‘ata : sourire

²Matahiapo : premier né, ainé

Hina Teata–Carreel

Rédactrice

©Photos : Hina Teata–Carreel pour Hommes de Polynésie

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