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Sport

Manua Menard, transmettre la passion des vagues avec Mahana Surf School

Publié le 29 août 2024

La journée s’achève et le soleil continue sa route vers l’ouest, pour disparaître derrière l’horizon. C’est à cette lumière dorée, typique des derniers instants de la course de l’astre que Hommes de Polynésie s’installe au bord de l’eau en compagnie de Manua, fondateur de la Mahana Surf School.

LA MER COMME TERRAIN DE JEU

Manua est né de parents français, passionnés de plongée et tombés amoureux de la Polynésie. Il arrive à Tahiti alors qu’il est âgé de seulement deux mois.

« Dans mon cœur, je suis un enfant du fenua. C’est ce que j’ai toujours connu. »

Lorsqu’il est adolescent, il est en surpoids. Ses parents lui demandent de choisir une activité physique. Il s’essaye au surf et la passion commence, nouvelle et débordante.

« Le surf c’est mon échappatoire à la vie de tous les jours. Tu es entouré par la nature, tu joues avec elle, sans penser au sport derrière. »

Depuis, dès qu’il a un moment de libre, il le passe dans l’eau.

« La mer, c’est un terrain de jeu, c’est mon lieu de travail. Je la respecte beaucoup car elle est dangereuse aussi. C’est un lieu puissant, une source de dépassement de soi. »

Au sortir de ses études supérieures, il donne son premier cours de surf.

« Après avoir fini mon master, j’ai fait un stage où j’ai donné des cours à des personnes en situation de handicap. C’est là que j’ai décidé d’en faire mon métier. »

RENDRE LE SURF ACCESSIBLE À TOUS

Ainsi, en 2022, naît la Mahana Surf School.

« J’avais envie de parler du soleil. Il y a une grande relation entre un surfeur et le soleil. »

Manua occupe dorénavant ses journées dans les vagues, à transmettre ce qu’il aime le plus.

« C’est cool de se dire que tu peux apprendre ta passion  à tout le monde. J’aime beaucoup voir le bonheur sur leur visage quand ils ont pris une belle vague. C’est un réel plaisir de voir ce sport, qui peut être considéré difficile, mais qui est clairement accessible. »

Manua et ses élèves

Les journées ne sont pas de tout repos, car le jeune homme est responsable des novices qu’il amène à l’eau et la mer est impétueuse. 

« La pédagogie, c’est hyper important. J’ai des jeunes de 12 ans qui commencent à être vraiment bons et voir leur progression sur un an, c’est beau. Je les emmène au récif et là, la sécurité, savoir comment gérer les conditions, tomber dans l’océan, c’est primordial. »

Alors qu’il accueille des élèves de 4 à 80 ans, certains se montrent téméraires et nécessitent une vigilance absolue.

« Les petits, plus c’est chaotique, plus ils veulent rester sur la planche. »

Des élèves après une session

Parfois, ses cours sont réservés à une certaine tranche d’âge, notamment pour les plus jeunes en raison d’une question de sécurité. Mais Manua apprécie cette mixité intergénérationnelle et ne s’en prive pas.

« Ça peut inspirer les adultes débutants de voir des enfants de 11 ans gérer dans les vagues. »

PARTAGER SA VISION

Au-delà du surf, ce que notre professeur se plaît à inculquer, c’est un art de vivre, un dépassement de soi-même avec l’environnement qui nous entoure.

« Quelques fois avec les enfants, on est allés ramasser les déchets sur les plages de la côte est. »

Comme il reçoit également des familles de touristes dans ses cours, il nous confie que cela lui plairait de proposer des journées où il leur ferait découvrir un peu plus de la culture polynésienne, notamment à travers des plats qu’il préparerait lui-même.

« Ça fait longtemps que je suis passionné de cuisine, c’est aussi une partie de moi que je voudrais partager. »

À l’avenir, il souhaiterait également utiliser ses réseaux sociaux pour promouvoir un mode de vie plus sain.

« Bien manger, planter son mā’a, le voir pousser, se nourrir de ce que tu produis, faire du sport, bien dormir, être bien dans son corps. Je ne veux pas forcément dire aux gens comment se comporter. C’est ce que le fenua a de meilleur à nous offrir. C’est important  de vivre avec la générosité de notre ile, et de lui rendre. »

Finalement, ce qui qualifie la Mahana Surf School, c’est beaucoup de bienveillance, une volonté de partage et surtout, un amour inconditionnel pour les humains qui souhaitent partager la passion de Manua.

« Tous ceux qui se trouvent une passion pour le surf trouvent l’énergie de se dépasser. »

 

Cartouche

Rédactrice

©Photos : Cartouche, Manua Menard, Nils Aubelle pour Hommes de Polynésie

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