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Société

Patrick, un nouveau regard sur la formation

Publié le 11 août 2022

Il y a 3 constantes dans la vie du directeur de l’École Supérieure Cours Bufflier (ESCB), la famille, le rugby et l’enseignement. Pour elles, Patrick Lopez-Diot s’investit quotidiennement. Aujourd’hui, au sein du centre de formation qui a fêté ses 50 ans l’année dernière, tout porte à croire qu’il a toujours eu sa place. À l’aube de la rentrée de septembre, Patrick présente à Hommes de Polynésie, les raisons pour lesquelles l’éducation post-BAC mérite un regard nouveau.

Une graine posée

Patrick a 19 ans quand sa famille s’installe définitivement à Tahiti. La vie de l’île n’est pas une découverte, car plus jeune, ils avaient fréquemment foulé le sol polynésien.

« J’ai même fait une partie de mon enfance aux Tuamotu. Mais en 1997, quand nous sommes revenus, nous ne sommes plus jamais repartis. »

Au lycée Paul Gauguin où il passe son BAC avec brio, Patrick, faisant preuve d’aisance avec les chiffres, n’hésite pas à aider une de ses professeurs qui donne des cours en parallèle des heures de lycée.

« Avec les formations de rugby quand j’avais 15 ans, c’est sans doute ma première expérience dans l’enseignement. Mais aussi, durant ma scolarité certains professeurs m’ont inspiré. »

La graine posée ne germera que plus tard. Car à l’issue de ses études, une licence en comptabilité et gestion, Patrick, souhaite accumuler les compétences dans le domaine.

« Quelques mois après l’obtention de mon diplôme, je reçois l’appel d’une connaissance qui travaille au Cours Bufflier, elle me dit qu’ils cherchent quelqu’un pour des cours de comptabilité. »

Cette fois-ci ne sera pas la bonne. Patrick ne se sentant pas légitime de par son manque d’expérience professionnelle, décline l’offre et trouve peu de temps après du travail.

Une question de familles

Quelques années plus tard, l’expérience, Patrick en a bel et bien accumulé. Entre l’OPT pendant 2 ans et le BTP avec GL construction1 où il termine Responsable administratif et financier, Patrick voue dorénavant une bonne partie de son temps à sa famille.

« C’est ma première passion.  Avec ma femme, d’origine chilienne, nous avons 5 garçons que nous essayons d’élever le mieux possible, dans le respect de nos valeurs. »

L’aspect familial, il le retrouve également dans le rugby. En 2002, il crée avec ses amis, le Rugby Club de Pirae, club qu’il n’a jamais quitté.

 « Depuis plus de 20 ans maintenant, je suis toujours impliqué dans le rugby que ce soit en club ou plus récemment à la fédération polynésienne de rugby, notamment au niveau des jeunes, car le rugby local poursuit son développement. »

Les choses semblent bien lancées, notamment grâce au projet CAMPUS 2023 qui vise à professionnaliser la structuration et les fondations des clubs.

« L’objectif étant de former les professionnels du sport. Cela dans les multiples domaines possibles. »

Comme un appel

En 2006, faisant écho au précédent appel, Patrick est sollicité pour une substitution de quelques mois en tant que professeur de comptabilité à l’ESCB.

« Puis la personne que je remplaçais n’a pas pu revenir. Au départ, je suis resté pour que les élèves puissent terminer leur année. Enseigner m’a beaucoup plu, donc j’ai continué. »

Au point où en 2009, Patrick rachète l’école. À présent de bonne réputation, d’importantes modifications ont été nécessaires pour redonner vie à l’établissement.

« Il y a eu des moments vraiment durs. C’est quand tu es au fond que tu prends appui pour remonter. »

De nouveaux cursus voient le jour. Du BTS Comptabilité et Gestion des Organisations au Bachelor de Marketing, les formations diplômantes se multiplient. Tandis que l’école reçoit son affiliation et son agrément à la Fédération Européenne Des Écoles, elle peut innover en offrant des formations en alternances.

« Nous sommes également retenus comme centre d’accueil du projet CAMPUS 2023. À présent, je suis content de dire que dès la rentrée, nous proposons un Mastère Européen Management et Stratégie d’Entreprise. »

ESCB, un taux d’insertion exceptionnel

« J’ai eu la chance de faire un contrat en alternance au sein de l’EPIC Vanille de Tahiti, où j’ai pu aborder d’un point de vue pratique, les problématiques liées à la gestion comptable d’un établissement public. » – ancienne élève, aujourd’hui bien lancée dans le métier.

Pour le directeur, la différence est là. Grâce au cours en alternance que proposent les Cours Bufflier, les apprenants ont la main mise tant sur la théorie que sur la pratique.

« On entretient de bonnes relations avec les entreprises locales. C’est également ce qui nous permet de proposer des formations en adéquations avec le marché du travail. »

Le résultat, un taux d’insertion élevé. Car pour Patrick, il est insensé de commencer des études supérieures qui n’aboutissent pas à un emploi ou une création d’activité.

« Souvent, les jeunes suivent et se lancent dans les études supérieures sans réellement réfléchir aux débouchés. Nous mettons l’accent sur le fait qu’il y a d’autres façons de se former. »

Et aux Cours Bufflier, les contrats d’apprentissages en alternance témoignent de la diversité quant aux méthodes mises à la disposition de ceux qui veulent se former.

« Je suis un fervent défenseur des contrats d’apprentissages en alternance, car j’ai pu voir les bénéfices qu’ils engendrent pour l’entreprise et pour l’employé. »

Parmi les avantages pour les apprenants, l’acquisition d’un diplôme professionnalisant qui les plongent directement dans leur secteur d’activité. Et pour les entreprises, la formation d’un apprenti pro qui aura préalablement adhéré à la culture de la société.

« Le fait que notre école soit petite pourrait s’apparenter à une faiblesse, mais c’est en fait notre plus grande force. »

Avec les Cours Bufflier, Patrick a su répondre au besoin grandissant d’une génération d’étudiants qui ne trouvait pas leur voie dans les normes imposées. Et de son point de vue, Patrick nous rappelle que pour bien enseigner un domaine que tu as appris, il est essentiel de se remettre en question, et de chercher à s’adapter à un public changeant. Le directeur se rattache à Joseph Joubert quand il dit « enseigner, c’est apprendre 2 fois ».

La méthode laisse de bonnes traces, comme en témoigne une ancienne élève :   

« C’est l’une des meilleures expériences que j’ai pu avoir, ça a redonné un sens à ma vie. »

1 Une entreprise de construction locale

Niuhiti Gerbier

Rédacteur

©Photos : Niuhiti Gerbier pour Hommes de Polynésie

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