
Frédéric Godemet, au contact de la nature
La nature a un grand pouvoir de guérison, tous les anciens vous le diront. Pour ça, il suffit de se mettre au diapason. Une connexion qui peut s’établir très tôt. Et puis parfois, de nombreuses saisons sont nécessaire comme pour Frédéric Godemet. Quatre décennies et le voilà enfin reconnecté. Hommes de Polynésie a rencontré monsieur terrarium.

« A partir du moment où les gens sont contents, c’est pour moi encore plus rémunérateur, dans le sens spirituel du terme. Cela nous enseigne le partage »
SOUS LES TROPIQUES
Il faut se rendre à Mahina, sur la côte Est de Tahiti, pour trouver le sujet de mon article : Frédéric Godemet, dit Fraid. Un Parisien au look de surfeur, loin de l’image que l’on peut se faire de l’horticulteur. Car oui, cet homme est profondément passionné par les plantes. De plantes tropicales pour être précis. Son havre de paix niché sur les hauteurs du Tahara’a en témoigne. Il cultive l’art de créer des écosystèmes autonomes appelés terrariums. Mais avant d’aller plus loin, commençons par le début…
Frédéric Godemet a 4 ans lorsqu’il foule le sol polynésien. Comme beaucoup de métropolitains de passage à Tahiti, son père est militaire. Sa mère s’occupe du foyer. C’est elle qui lui donne le goût des plantes. De son séjour en Polynésie, il ne retient d’ailleurs que cette verdure. Marqué par cette luxuriante nature, il passera le reste de son adolescence à tenter de retrouver ce cocon naturel.
« J’ai passé 4 ans à Tahiti avant de repartir. Et quand on est rentré, j’avais comme un manque. C’est l’hiver qui m’a fait réaliser que je ne pouvais pas vivre en France. J’avais besoin de chaleur. Il me fallait quelque chose qui me ramène indirectement à Tahiti et ce lien, c’était les plantes »

L'APPEL DE LA NATURE
Frédéric a 12 ans et se prend de passion pour les plantes tropicales.
« Je voulais avoir une serre, mais j’ai commencé en plantant dans des aquariums. J’y ai fait pousser des graines de haricots, un litchi. Je me suis mis aux bonsaïs, mais cela s’avère beaucoup trop technique et est difficile à faire vivre en France. J’ai ensuite essayé les orchidées, et j’ai investi dans une lampe. »
Malgré son envie de repartir, Frédéric poursuit ses études. Pendant son Master en Management d’Entreprise, il se lance dans la fabrication de planches de surf. Son premier job : shaper. Il réalise plus de 200 planches. Et puis en 2001, le climat hexagonal ne lui convenait plus du tout ! Le retour à Tahiti est programmé. Il retourne là où il se sent le mieux, sous les tropiques.
« J’ai pas mal voyagé pour le surf dans tous les pays tropicaux et puis j’ai enchaîné les boulots. D’abord 7 ans en tant que commercial pour SDA, puis 7 autres années à la Brasserie du Pacifique. J’avais jusqu’à 80 appels par jour, autant dire que mon forfait 16 heures a explosé. Mais en 2015, j’ai voulu quitter l’univers du business parce que je ne suis pas un compétiteur. »
du stress a la zen attitude
Frédéric revient à ses premiers amours : les plantes. Il recommence à faire des terrariums, sorte d’écosystèmes ou de mini-jardins tropicaux. Il se rend à Raiatea pour y suivre une formation en permaculture, dont il ressort diplômé en 2016. Dès lors, la créativité ne le quitte plus. Séduite pas ce concept, une amie lui ouvre un autre champ de possibilités.
« Elle m’a motivé pour créer ma page artiste. J’ai depuis réalisé ma première exposition. Les choses se sont ensuite accélérées avec la mise en place de stage d’initiation au terrarium. A ce jour, j’ai réalisé plus de 500 contenants. Je ne compte plus les balades en forêts pour y récolter l’essence de ces petits écosystèmes.»
La zen attitude guide ses pas. Ils l’ont conduit au concept du mandala. Des dessins à la forme circulaire qui permettraient de se recentrer, de vivre dans le moment présent, d’atteindre un état de médiation plus élevé dans le but de réduire le stress de la vie, de lâcher prise. A 40 ans, Frédéric vit pleinement sa nouvelle vie.

EDEN DU TAHARA'A
Son havre de paix, niché sur les hauteurs du Tahara’a, témoigne de la qualité de vie qu’il s’est choisi. Il cultive l’art de créer des écosystèmes autonomes sous le regard parfois amusé d’une bande de vini. Il garde ainsi l’esprit ouvert.
Détenteur d’une patente d’artiste enseignant, Frédéric souhaite sensibiliser davantage les enfants aux bienfaits de ce concept. Ils apprendront à marcher en forêt pour y sélectionner la plante de leur choix. Ensuite ce n’est qu’une question de temps, deux mois environ pour que le terrarium s’autorégule. La patience est mère de toutes les vertus.
Plus d'informations
Atelier du Méridien : 2 personnes maximum
Tarifs : Enfants 5000 francs 2h30 / Adultes 7000 francs 1H30
Cours de mandala
Instagram : gardenglasstahiti

Jeanne PHANARIOTIS
Rédactrice web
© Photos : Facebook Frédéric Godement
Directeur de Publications : Yvon Bardes