Délices du palais et harmonie des espaces au restaurant Le Mandarin
Le saviez-vous ? Le restaurant Le Mandarin, qui a vu le jour en 1964, est aujourd’hui LE plus ancien restaurant de la Polynésie. Les symboles chinois de longévité qui ornent son plafond y sont peut-être pour quelque chose… Une vingtaine d’employés, cuisiniers, serveuses, barman, commis, livreurs, plongeurs s’activent chaque jour pour un restaurant qui a une capacité d’accueil de 300 convives.
Charles Beaumont, un des quatre fils d’Adrien Beaumont, l’ancien propriétaire, nous parle de cet établissement incontournable de la capitale, où Feng Shui, décoration chinoise, cuisine parfumée et exotique se mêlent aux divers flacons enivrants et aux mélodies des artistes musiciens locaux qui s’y produisent. Hommes de Polynésie vous dit tout sur cette bonne adresse.
Une histoire de famille
Né le 18 février 1967 à Tahiti, de parents d’origine chinoise de Tahaa et de Raiatea, Charles raconte :
« Je suis né dans la cuisine. L’éducation de mes parents, c’était le travail en cuisine, on y passait notre temps. On vivait juste au-dessus du restaurant. »
Après une scolarité dans des établissements privés de la capitale, il part aux États-Unis, à Berkeley, pour parfaire son anglais.
« C’était prévu que je parte en Suisse à l’école hôtelière de Lausanne, mais ça ne s’est pas fait. Il fallait remplir la condition de maîtriser quatre langues. J’avais pris des cours d’espagnol à Tahiti, des cours de mandarin dès la 5ème, suis allé aux États-Unis pour mieux maîtriser l’anglais. »
Des problèmes d’inscription lui font perdre une année et il décide de s’inscrire en licence AES à l’Université Paul Valéry à Montpellier.
« À 25 ans, j’ai fait mon service militaire à la base aérienne 190 pendant une année. Je voulais continuer mes études, mais mon père m’a dit : « non, tu reprends le Mandarin ». C’était en 1991. »
Christophe, son frère aîné, s’occupe alors de l’hôtel Mandarin qui avait ouvert en 1986. Vincent et Philippe, ses petits frères sont de jeunes étudiants. En termes de disponibilité, seul Charles peut prendre la suite d’Adrien. Aujourd’hui, cela fait 26 ans qu’il est à la tête de cet établissement.
« À ma reprise, j’ai voulu développer la qualité du service, la qualité des prestations. »
La décoration du Mandarin : un style chinois traditionnel
La déco du lieu est riche d’histoire.
« Mon père, Adrien Beaumont, est parti à Hong Kong dans les années 60 avec les plans de l’immeuble dans lequel se trouve le Mandarin pour rencontrer un architecte chinois, maître en Feng shui. Il lui a demandé de faire une déco typiquement chinoise. »
Les espaces de vie du Mandarin sont donc aménagés de façon à ce que le cadre de vie soit optimisé afin de privilégier le sentiment de bien-être.
À l’intérieur, on y trouve le Phoenix et le Dragon, placés côte à côte. Symboles du Yin et du Yang, ils représentent respectivement la beauté, la splendeur de la femme et la vitalité, la fertilité de l’homme. Il n’est pas inhabituel de les voir dans des restaurants chinois, tant l’harmonie passe par un équilibre entre ces deux forces dans la conception chinoise de la vie : le masculin et le féminin sont complémentaires. Ensemble, ils symbolisent la prospérité, une union fructueuse et la santé de la famille.
On y trouve aussi Fuk, Luk et Sau, trois dieux symboliques du panthéon chinois. Les Chinois pensent que leur présence permet d’attirer une bonne destinée. Fuk, dieu de la haute dignité sociale et de l’abondance, Luk, dieu de la richesse et de la prospérité et Sau, dieu de la longévité et de la santé, sont aussi des dieux du bonheur. Le bonheur, cet état de sérénité où le stress et les soucis sont absents, un état recherché pour les clients du restaurant Le Mandarin, totalement dépaysés par cet environnement atypique et soigné.
Une carte des vins exceptionnelle
C’est un travail de longue haleine qu’avait réalisé Adrien Beaumont dans le passé et que Charles a su perpétuer afin d’obtenir une incroyable carte des vins. Passionné par les alcools fins en général, c’est assurément l’une des plus belles cartes des vins de Polynésie.
S’il est vrai qu’il y a un vrai choix dans les Bordeaux, les vins de Bourgogne, du Languedoc Roussillon, de la Nouvelle Zélande, des États-Unis, de l’Argentine et d’autres pays sont aussi à l’honneur.
Une grande diversité est proposée dans les Bas Armagnac, avec une bouteille de 1900, des Cognacs, des whiskys de toutes origines (Écosse, Irlande, Japon, France…)
Quelques très belles bouteilles aussi dans les vins doux, avec un beau choix de Porto, dont une bouteille de 1989.
Les Champagnes sont aussi bien représentés : bruts, rosés, millésimés, éditions spéciales… Le choix est tel que la curiosité du client est attisée.
Des mets raffinés et délicats
La gastronomie chinoise renferme bon nombre de saveurs qui varient selon les endroits où l’on se trouve, un peu comme la cuisine française. Bien plus qu’une version simplifiée de la cuisine cantonaise, le restaurant Le Mandarin explore les goûts de différentes régions de Chine.
Trois chefs qui viennent de Chine officient dans la cuisine. Chacun apporte ses richesses, ses particularités, et les plats proposés ont des saveurs exotiques et uniques. Les amoureux des plats chinois traditionnels, tels qu’on les trouve en Chine, y trouveront leur compte, ainsi que les amateurs de cuisine revisitée.
Un service « plats à emporter », livraison et traiteur est proposé. Le restaurant peut aussi être réservé pour des occasions spéciales : anniversaires, mariages, baptêmes, entreprises.
Charles, qui fait vivre ce restaurant familial, a eu à cœur de retrouver dans un même lieu différents services. Cet établissement, qui dispose également d’un fumoir, d’une zone « bambins », d’un lounge et d’une piste de danse est l’un des seuls à être ouvert les dimanches midis et soirs.
« J’ai voulu lancer le concept de dîner concert, on a lancé ça au Mandarin et au Plazza. »
Loin des klaxons et de l’agitation du monde extérieur, le restaurant Le Mandarin est un véritable cocon où les plaisirs des sens ont la part belle. On goûte avec bonheur aux mets délicats et raffinés bercés par la douce musique locale quand s’en vient le weekend. On s’enivre de la beauté du lieu qui apaise et procure un état de bien-être et d’harmonie…
Un Must assurément. À découvrir, ou redécouvrir, seul, à deux ou à plusieurs !
Plus d'informations
Sur la page Facebook Le Mandarin Tahiti
Sur le site web www.restaurantlemandarin.pf
Et sur Zuckoo.pf
Tehina de la Motte
Rédactrice web
© Photos : Hommes de Polynésie