Vetea, des prothèses pour retrouver une liberté de mouvement
Accident ou maladie, certains n’ont pas – ou plus – le privilège de cette normalité, qu’est de marcher sur ses deux jambes. Comment se relève-t-on quand on se retrouve en fauteuil, et comment renoue-t-on avec une vie “normale” ? Vetea Yu Hing fabrique des corsets et prothèses sur-mesure et personnalisables à souhait à la demande des patients. Hommes de Polynésie se plonge aujourd’hui dans un univers que beaucoup d’entre nous ont la chance de ne pas connaître.
Prédestiné aux fourneaux
Vetea a 24 ans. En 2013, il sort diplômé du lycée hôtelier, prêt à se lancer dans la restauration, et plus précisément la pâtisserie. Car ce qu’il aime, c’est manier les ingrédients, et leur donner cette alchimie qui les transforme en œuvres culinaires et esthétiques.
“J’ai travaillé 2-3 ans en hôtellerie, puis j’ai basculé vers l’armée, le RSMA, qui cherchait des volontaires techniciens pour délivrer des formations.”
Pendant 2 ans il enseigne aux stagiaires les métiers de la cuisine et de la restauration. Mais le terrain lui manque, et il décide de revenir dans la vie active, dans les cuisines d’un restaurant.
“Mais entre la coupure entre les services et les fluctuations des horaires de travail, je me suis rendu compte que ce rythme ne me convenait plus.”
De la cuisine à l’atelier
Il y a 2 ans, sa sœur lui parle de Fare Orthop, ouvert depuis 6 mois, et dont elle connaît le gérant, Maxence.
“Il cherchait quelqu’un de motivé pour travailler dans son équipe.”
Une nouvelle aventure professionnelle commence pour Vetea. Pendant 6 mois, il apprend le métier de technicien avec une formation intensive aux côtés de Maxence, qui en maîtrise les aspects théoriques comme pratiques. Il se familiarise avec les produits, les matières, leurs spécificités, les patients et leurs besoins.
“Ça m’a tout de suite plu. J’aime le côté manuel, manier des matériaux comme le plastique, la mousse, le tissu, la résine. Ça m’a rappelé la cuisine, où l’on marie les ingrédients, pour concevoir un plat.”
Qu’est-ce qu’une prothèse ?
Une prothèse, c’est ce qui vient se substituer à un membre de notre corps qui a été amputé. Elle permet de regagner en autonomie, mais a également un rôle d’insertion sociale du patient. Pour que son utilisation soit optimale, elle se doit d’épouser le corps à la perfection.
“On commence par une prise du moulage sur le patient à l’aide de bandes plâtrées ou d’un scanner 3D. Puis on procède au thermoformage du moule : on appose le plastique sorti du four sur le moule plâtré sous vide d’air pour qu’il prenne la forme.”
Enfin viennent la découpe, les finitions et la personnalisation. Car la prothèse blanche a fait son temps…
“Les patients la trouvent fade et ont plus de mal à l’accepter qu’une prothèse customisée, et les motifs polynésiens ont vraiment la côte !”
Des valeurs humaines qui résonnent
“Nous devons nous concentrer sur le mode de vie du patient et sur ses données physiques, pour lui proposer une esthétique et des matériaux qui lui conviennent.”
Vetea mène au quotidien une réflexion sur l’amélioration des systèmes et la personnalisation maximale des prothèses, pour s’adapter toujours mieux à la spécificité de chaque patient.
“Nous prenons régulièrement des nouvelles de nos patients, pour nous assurer que l’adaptation se passe bien, et voir s’il y a des retouches à faire sur leur prothèse.”
Dans cette équipe de 4 salariés Vetea se sent bien et en harmonie avec les valeurs de l’entreprise, centrées sur l’humain.
“Il y a un côté famille. Nous ne réparons pas des voitures, nous sommes dans l’humain. La relation que nous avons avec nos patients joue sur leur moral, et c’est primordial.”
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Sponsorisé par Fare Orthop
Propos recueillis par Vainui Moreno
Article rédigé par Lubomira Ratzova
© Photos : Vainui Moreno pour Hommes de Polynésie