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Société

Larsen: sa culture au service de la solidarité

Publié le 18 décembre 2020

Ori tahiti, orero, percussions, culture générale polynésienne…À 42 ans, Larsen OOPA est plus que jamais connecté à ses racines. Assistant technique à l’Office Polynésien de l’Habitat (OPH), il réalise au quotidien qu’au-delà d’une identité, connaître sa langue et sa culture change la donne avec ses interlocuteurs sur le terrain. Hommes de Polynésie vous présente un amoureux de son fenua et de la richesse humaine de ses habitants.

La naissance d’une ambition

Né d’une maman de Tahiti et d’un papa de Huahine, Larsen grandit dans des valeurs polynésiennes, avec une éducation portée sur la droiture et le respect.

Côté études, il obtient son DNB, son BEP électrotechnique et un Bac pro de Maintenance des Systèmes Mécaniques Automatisés (MSMA).

« J’ai toujours été plutôt manuel et débrouillard. Et c’est ce qui m’a attiré dans la filière professionnelle. »

Il commence à travailler à travailler en tant que manœuvre, puis comme livreur et monteur d’engins. Il est polyvalent et sérieux, et le rythme est intense. Mais au bout d’un an, une opportunité dans un tout autre univers s’offre à lui.

De la machine à l’humain

En 2003, Larsen intègre le Fonds d’Entraide aux Îles (FEI), qui accorde des aides aux habitants des îles en matière d’habitat, de développement et d’assistance à la suite de sinistres naturels reconnus par un arrêté ministériel. Il est agent instructeur, chargé d’aider les demandeurs à monter leur dossier.

« J’ai découvert des endroits en Polynésie qu’on visite rarement dans sa vie. J’ai appris à connaître l’administration, les îles, les conditions de vie des habitants, leurs besoins. Chaque île a sa culture, sa façon de vivre et de voir les choses. J’ai été marqué par la générosité des habitants et leur accueil. »

Son CDD est renouvelé, puis transformé en CDI.

« Ma plus belle récompense était de voir les dossiers aboutir, car j’avais un suivi depuis le montage jusqu’à la construction du fare MTR à l’époque. »

En 2013, le Fonds est intégré par l’OPH. Trois ans plus tard, Larsen postule à un appel à mobilité interne, pour découvrir d’autres aspects de son métier.

Entretien et réparations

« Aujourd’hui je ne travaille plus avec les demandeurs d’aides, de matériaux ou de fare OPH, mais avec les entreprises, les communes et les locataires. »

Au sein du service maintenance depuis 2016, Larsen se rend tous les jours sur le terrain pour visiter les résidences, constater leur état et discuter avec les locataires des différents problèmes rencontrés. De retour au bureau, il traîte les réclamations, dysfonctionnements, détériorations ou de tout autre problème technique signalé par les locataires ou recueilli en visite sur site.

« Il y a régulièrement des urgences : problème électrique, d’eau potable, d’incivismes, etc. On essaie d’anticiper les problèmes courants pour pouvoir être plus réactif en cas d’imprévus, la sécurité des locataires étant notre plus grande priorité. »

Son équipe se compose de 8 assistants techniques et 4 aides-assistants qui se répartissent le travail. Larsen gère 15 résidences, dont 1 à Moorea, 1 à Manihi et 1 parcelle à Puka Puka, mais reste polyvalent et peut intervenir sur les résidences de ses collègues en cas de besoin.

« On est deux agents à avoir des lotissements dans les îles – c’est sûrement dû à ma précédente expérience. Je sais par exemple qu’il ne faut pas s’y rendre en semaine, car les locataires qui travaillent ne rentrent que vers 17 heures. Il faut vivre au rythme des îles ! »

Et « vivre au rythme des îles », ça passe aussi par la culture !

« Le reo tahiti m’a été indispensable, dans les îles, où les habitants ne parlent pas forcément français, comme à Tahiti. Les locataires montrent un profond respect quand on leur parle en tahitien, et ça change les bases de notre relation. »

Le déclic

« À 34 ans, la danse s’est mise à m’attirer de plus en plus. Depuis 8 ans, je prends des cours au Conservatoire pour passer mon diplôme, et surtout pour avoir ma médaille d’or en ori tahiti, tout comme mon oncle Hugues OOPA en 2012, qui a été le premier à l’avoir.  Ça a comblé un vide, et m’a apporté un épanouissement.»

Larsen ressent le besoin de se reconnecter davantage à ses racines. Il s’inscrit en parallèle aux U.V. de culture générale, de percussions, et de orero, avec John Mairai.

« John est un personnage emblématique de la Polynésie, très riche en savoir, en culture, en histoires et en dialectes. Il m’a  beaucoup appris, et j’ai un grand respect pour lui.»

Avec la femme de sa vie, il adapte même son mode de consommation à son environnement naturel : une alimentation essentiellement locale, de saison, et même végétarienne. Et quand ils le peuvent, les dimanches, c’est ma’a tahiti !

Jovial et chaleureux, Larsen évolue avec son temps, toujours avec humour et bonne humeur. Bien ancré dans son identité culturelle, il est déterminé à continuer d’œuvrer pour la solidarité, tant dans sa vie privée que professionnelle.

Lubomira Ratzova
Rédactrice web

© Photos : Lubomira Ratzova pour Hommes de Polynésie

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