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Portrait

Taupotini Iorss Hommes de Polynésie

Taupotini Iorss, la brigade territoriale mobile pour servir les habitants de Moorea

Publié le 15 septembre 2025

La brigade Territoriale mobile basée à Haapiti sillonne les routes de Moorea, à la rencontre de ses habitants. À son bord, Taupotini Iorss, gendarme. Cet homme de devoir retrace son parcours, de Paea à l’Alsace… Pour mettre en lumière son métier et ses enjeux en Polynésie française.

Gendarmerie et mobilité

« J’ai effectué ma scolarité à Paea, puis au lycée de Papara. J’ai fait une L1 à l’UPF, mais j’ai vu que je voulais travailler. Du coup, j’ai tenté les concours, et j’ai réussi celui de la gendarmerie. »

Ainsi, Taupotini découvre ce métier : il part en école de sous-officiers à Chaumont, en Haute Marne.

« J’ai découvert ce qu’était l’hiver, la neige et le froid ! En fin de scolarité, j’ai choisi la région Alsace, et j’ai intégré la brigade de Sélestat en 2018. »

Pendant ces années d’exercice, il tente à plusieurs reprises de revenir au fenua. Après trois demandes, il parvient à avoir son affectation :

« J’ai répondu à un appel à volontaires début  2024, sans trop d’espoir. J’ai été pris ! En juillet 2024 je suis revenu avec ma petite famille. Franchement, c’était un coup de chance ! J’étais content de revenir pour que ma fille connaisse sa famille. »

Choix de la famille

« J’ai rencontré ma femme Hineura ici. On se connaît depuis le collège : on a fait le Heiva ensemble, depuis, on ne s’est plus quittés. En Alsace j’ai fait le choix de la gendarmerie départementale pour éviter les longs déplacements et pour protéger notre vie de famille.  On a eu notre fille l’année dernière. »

Ainsi, Taupotini embarque son clan direction Moorea :

« On se plaisait bien en France. On avait nos amis, notre routine. Chacun notre travail. Mais avec un enfant, on a dû choisir nos priorités. Donc, on est revenus. Les grands parents sont ravis ! »

La brigade territoriale mobile de Moorea : proximité et dévouement

Taupotini est affecté à la brigade territoriale mobile de Moorea crée le 1er mars 2024 : il s’agit d’une des 200 brigades créées en 2022.

« L’objectif de cette nouvelle brigade mobile est de se rapprocher de la population qui ne possède pas forcément de moyen de locomotion pour se déplacer dans ses bureaux. On a constaté que les gens avaient du mal à venir vers nous, notamment pour porter plainte, alors on a décidé d’aller vers eux pour renouer ce lien. Nos missions ont évolué pour s’adapter à leurs besoins. »

À bord du Gend-truck, camion de la brigade mobile qui vient à la rencontre de la population, Taupotini et ses camarades reçoivent les plaintes, fournissent des informations sur le recrutement et donnent des renseignements.

« L’arrivée de 6 nouveaux gendarmes sur Moorea a permis de combler le manque d’effectif en étant plus présents sur le terrain et lors de permanences. Nous recevons le public dans nos locaux le lundi à Haapiti, nous installons le Gend-Truck à côté des mairies, le mercredi matin à Afareaitu et le vendredi matin à Papeotai. Ensuite, quand on va sur des interventions, nous prenons les plaintes directement chez l’habitant. La mission de proximité qu’on avait au début avec le Gend-Truck nous l’avons adapté sur nos patrouilles et interventions, et c’est quelque chose qui marche bien. »

Exercer chez soi

Taupotini, rentré dans ses îles, peut comparer l’exercice de son métier avec l’hexagone.

« L’accueil n’est pas le même. Ici on nous propose souvent le café, les gens sont très respectueux et chaleureux. Mais par rapport à là où j’étais en Alsace, il n’y avait pas autant de pauvreté qu’ici, je trouve.

Qui dit pauvreté, dit souvent manque de moyens pour s’éduquer et communiquer. Beaucoup se tournent vers la gendarmerie pour régler tous types de problèmes. Nous sommes habilités pour recueillir les infractions pénales, nous faisons tout notre possible pour orienter et accompagner les requérants dans leurs démarches. On fait du mieux qu’on peut. »

Et pour la brigade, Taupotini est un véritable atout :

« Ça apporte vraiment que je sois tahitien, parce que le but de la brigade mobile est d’aller au contact des gens : la langue tahitienne, beaucoup pratiquée à Moorea, permet de mener les missions à bien. Les gens, ça leur fait plaisir de tomber sur un tahitien qui parle leur langue, ils sont fiers de voir un de leurs enfants exercer au pays. »

Taupotini, conscient de cette chance, se réjouit d’être revenu :

« Je suis content d’être chez moi et d’exercer chez moi. Et d’essayer de faire un peu bouger à mon échelle les choses. »

Il nous propose une belle leçon d’engagement et d’humilité.

« Les gens sont très souvent reconnaissants de notre engagement mais moi, je n’attends pas de retour, avant tout, je fais mon devoir. Et mon devoir c’est servir l’autre. »

Marie Lecrosnier–Wittkowsky

Rédactrice

©Photos : Marie Lecrosnier–Wittkowsky pour Hommes de Polynésie

Directeur des publications : Yvon Bardes

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