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Geek

Philippe Martin, pour un avenir en 3D

Publié le 30 mai 2020
A l’ère du digital, où les enfants manient tablettes et smartphones mieux que leurs parents, où le jeu vidéo ne laisse plus de place à l’ennui, peut-on envisager son avenir professionnel dans sa passion de geek? Quand on voit que le marché américain du jeu vidéo dépasse le marché mondial du cinéma, il y a de quoi se poser des questions. Hommes de Polynésie a rencontré Philippe Martin, responsable des études à l’école d’animation & de jeu vidéo de Polynésie – POLY 3D, dont le parcours peut en inspirer quelques-uns. Avis aux intéressés, la 4e promotion de cette école pas comme les autres est en plein recrutement… 

Destination Métropole

Philippe pousse son premier cri il y a 40 ans à Tahiti, où il grandit et suit sa scolarité. Une fois le sacro-saint BAC S en poche, il s’envole pour la métropole.

« On m’a dit: ‘ Prends la voie qui t’ouvrira le plus de portes pour ta vie professionnelle. ‘ « 

Il intègre une école de commerce à Lyon, mais arrête au bout d’un an, désireux de vie active. Un BTS Action Co s’ensuit, qui le mène à l’équipe commerciale d’une société de mobilier en inox.

 » Je m’occupais des marchés de différents pays d’Europe et du Maghreb … et j’ai proposé de développer le marché du Pacifique Sud avec la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie. « 

Otako, par Anthony Fraccalaglio

Une carrière prometteuse se dessine … Mais le mal du pays se fait de plus en plus présent.

 » A l’issue d’un voyage en Polynésie en décembre, j’ai démissionné et suis rentré à la maison. « 

Il travaille comme commercial dans la grande distribution, avant de rejoindre quelques années plus tard l’entreprise familiale.

 » J’aimais beaucoup mon travail, mais quelque chose me manquait. « 

Philippe entame une introspection, et décide de reprendre ses études.

Retour aux études

 » La CCISM proposait une formation en partenariat avec l’ESSEC 1 pour un Master en Management opérationnel. »

Le voici donc reparti sur les bancs de l’école pour 18 mois d’apprentissage en parallèle de son travail. Une fois diplômé …

 » On m’a proposé de commercialiser la formation que je suivais ! « 

Pour mieux comprendre la suite, revenons quelques années en arrière.

 » Au début de mes études supérieures, j’avais le choix entre commerce et … arts. « 

Artiste et gamer

 » J’ai toujours aimé dessiner. Enfant, je dessinais les personnages Disney de mes livres. « 

En parallèle, il y a les jeux vidéo.

« Ma première console était une Nintendo, avec les cassettes qu’on dépoussiérait en soufflant dessus. »

A l’adolescence, Mario Bros laisse place à Assassin’s Creed, et Disney à Ghibli et à l’univers manga. Il se passionne pour processus de création des dessins animés.

 » J’aurais aimé travailler dans ce domaine, mais à l’époque le jeu vidéo n’était pas envisagé comme une industrie sérieuse et fiable. Aujourd’hui, avec l’animation, ils pèsent aussi lourd que l’industrie automobile. « 

Poly 3D, vivier de talents polynésiens

En 2014, dans le cadre du développement stratégique de l’offre de formation de la CCISM, Philippe travaille sur le projet d’une école de jeu vidéo et d’animation : Poly 3D, qui verra le jour l’année suivante.

 » La Polynésie compte énormément de jeunes passionnés par ce domaine, et qui n’ont pas la possibilité de partir se former en métropole ou au Canada, des pays reconnus pour ça. « 

Élèves de 2e année de POLY 3D en plein challenge

De plus, le fenua est une destination stratégique pour une telle formation.

 » Ces secteurs permettent l’outsourcing2. Notre fuseau horaire permet à des studios sur les autres continents de travailler en 3/8. Et le fait d’être un territoire francophone en plein milieu du Pacifique crée une continuité avec le Canada et la France. « 

La pédagogie de POLY 3D s’axe sur l’autonomie, la polyvalence et la pratique. Elle prépare les élèves à intégrer des domaines professionnels très exigeants et en constante évolution.

 » La 1ère année vise à casser les habitudes scolaires, à apprendre où chercher l’information et à aimer le travail bien fait. On ne peut évoluer qu’en dépassant un certain stade d’effort. II faut être passionné pour s’accrocher. « 

Depuis son ouverture, Poly 3D attire les regards de grands acteurs de l’industrie du jeu, comme Ankama, Sony Entertainment ou Ubisoft, qui, en quête de talents, gardent un œil attentif sur les jeunes recrues.

Philippe, avec les élèves de 2e année de POLY 3D

Avenir Digital

Dans le cadre de la stratégie de développement du numérique en Polynésie mise en œuvre par la CCISM, il participe activement à la création du Digital Festival Tahiti, rendez-vous annuel de l’innovation numérique.

 » Le but est de sensibiliser les Polynésiens aux opportunités de l’univers technologique, et de montrer à de grands acteurs internationaux le potentiel et les talents que nous avons. « 

La technologie au service de la tradition ? Si certains restent perplexes, d’autres découvrent grâce à la réalité virtuelle la navigation traditionnelle sur une pirogue entre Tahiti et Bora Bora3, ou encore le spectacle et les sensations d’une plongée sous-marine dans un lagon polynésien4. Alors à quand une course de va’a sur PS ou des battle de ori tahiti en Ring Fit sur Nintendo Switch?
Hiro, tiré du jeu vidéo Hiro's fantastic journey par Moerani Flhor

 » C’est une opportunité pour les Polynésiens de vivre de leur passion et de prendre confiance en eux, car ce qui les empêche d’avancer, c’est eux-mêmes. Vous êtes capables de faire des choses exceptionnelles, et c’est en se dépassant qu’on atteint ses objectifs et qu’on se réveille heureux le matin. « 

Plus d'informations

Sponsorisé par la DGEN

1 École Supérieure des Sciences Économiques et Commerciales

2 externalisation de l’activité

3 expérience VR proposée sur le stand de la Polynésie française à l’Exposition La Mer XXL 2019 et commanditée par la Vice-Présidence du Pays

4 développé avec l’Institut de Biomimétisme de Polynésie

Lubomira Ratzova
Rédactrice web

© Photos : Lubomira Ratzova et Vainui Moreno pour Hommes de Polynésie

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