Avec Foodease, commandez c’est livré !
Quand la Sillicon Valley s’invite à Tahiti, les résultats sont appétissants. Avec Pierre Hugo Wadel, associé de Cédric Chan, Hommes de Polynésie démontre comment un click égale un dîner, histoire de vous donner goût à l’entreprenariat !
« C’est excitant car on est au début de l’ère digitale à Tahiti »
Route vers l’entreprenariat
Pierre-Hugo naît à Toulouse et partage son enfance entre la ville rose, la Guyane et les Etats-Unis.
« Les Toulousains partagent avec les Polynésiens ce côté chaleureux, généreux et festif ! »
Au lycée, le jeune homme fait sa 1ère aux États-Unis, dans la Silicon Valley. L’étincelle s’embrase.
« Là, j’ai vraiment découvert ce qu’était l’entrepreneuriat. C’est réellement l’ADN de la culture américaine. »
À son retour en France, Pierre-Hugo suit des études et décroche un diplôme d’ingénieur en recherches opérationnelles.
« L’objectif de ce domaine, c’est l’optimisation via les algorithmes informatiques »
Pierre Hugo se passionne pour la recherche de solutions pour tout problème. Un biais intéressant pour entrer dans le monde des start-ups.
La rencontre Foodease
C’est au sein de l’incubateur PRISM1 que Pierre-Hugo rencontre Cédric, porteur de projet initial et co-fondateur de Foodease.
« J’accompagnais des porteurs de projets pour challenger leur business model et leur lancement produit en utilisant des méthodes dites de Lean Start-up2. »
De fil en aiguille, le duo échange les idées et les expériences, et Foodease prend forme. Avec la connaissance du marché et la créativité de Cédric et l’expérience de Pierre-Hugo, le duo semble avoir trouvé un mariage constructif.
« La question la plus importante quand on lance une startup : Est-ce qu’un client est prêt à payer pour mon produit ? »
La réponse, arrivera plus tôt que prévu.
Le confinement, Foodease à tout prix
« Le confinement est arrivé du jour au lendemain, l’application n’était pas finie, mais on a décidé de le lancer. »
Sans application, la team décide de lancer une version de leur service sur Messenger. Avec juste un peu plus d’une dizaine de restaurants, le duo mise sur la nature inédite de la situation : c’est maintenant ou jamais !
« Notre première livraison, c’était pour Pizza Braise. La cliente nous contacte sur Messenger, et là on était tous dessus ! (Rires) Dis-lui : ia ora na, on te livre cela avec plaisir ! On voulait tous livrer la commande et rencontrer cette première cliente. »
Les livraisons se multiplient et l’entreprise s’agrandit, notamment avec un réseau de partenaires livreurs.
« Le fait d’avoir été contraint de commencer sur Messenger a peut-être joué en notre faveur, car il est plus difficile de familiariser les usagers potentiels à une nouvelle application. Ça a été un tremplin.»
Une perpétuelle amélioration
Cédric et Pierre-Hugo projettent quotidiennement Foodease dans le futur et les lendemains se doivent d’être toujours une amélioration.
« C’est une belle histoire entrepreneuriale, elle ne fait que commencer ! »
Après un confinement qui a vu Foodease se faire une place dans les habitudes de consommations locales, l’application voit enfin le jour.
« Le site et l’application ont été lancés le 19 août. Pendant cette semaine de lancement, on s’est enfermés à Work’In3 de 7h du matin à 23h, à travailler sans relâche. »
Mais ce lancement n’est pas une finalité.
« Tous les jours on finissait le service à 21h, puis on essayait d’analyser les problèmes qu’on avait eus, pour proposer un produit amélioré dès le lendemain. »
Solutions façon couteau Suisse
Toujours dans un élan d’optimisation, Pierre-Hugo ne voit que des opportunités, même avec les problématiques liées à la vie insulaire.
« Tahiti est au début de son histoire digitale, toutes les semaines de nouveaux entrepreneurs se lancent pour activer et valoriser le Fenua. C’est un atout d’avoir le recul sur ce qui fonctionne ailleurs pour l’apporter à Tahiti. »
Quant à la précision des cartes et du système d’adresse à Tahiti, Pierre Hugo a aussi une solution.
« On connait tous le « à droite après 3 dos d’ânes et juste avant le tumu uru » (rires). On utilise les cartes OSM4 car elles sont plus précises au niveau local. Contrairement à Google Maps, elles sont alimentées par les usagers locaux et libres de droit, et cela fait la différence. »
Guidé par la culture de l’efficience, le jeune entrepreneur s’emploie à apporter au mieux ses connaissances et son expérience à Foodease.
« Il y a toujours des solutions, la clef c’est de trouver la plus adaptée à la situation. »
« On est tous à fond chez Foodease et on est heureux de livrer des plats ! »
1Incubateur de start-up locales ;
2Approche marketing qui tend à réduire les cycles de commercialisation des produits, à mesurer régulièrement les progrès réalisés, et à obtenir des retours de la part des utilisateurs;
³Espace de coworking à Tahiti ;
4Open Street Map ;
Niuhiti Gerbier
Rédacteur web
© Photos : Foodease, Niuhiti Gerbier pour Hommes de Polynésie