La tête dans les étoiles avec Claude et la SAT
« Personne ne sait comment sont exactement les choses quand on ne les regarde pas » Hubert Reeves1.
C’est par un matin ensoleillé d’octobre qu’Hommes de Polynésie est parti à la rencontre des membres de la Société d’Astronomie de Tahiti (SAT), et de leur observatoire perché sur les hauteurs de Faa’a, avec une vue à couper le souffle. Le président de la SAT, Claude LAMOTTE, est entouré de passionnés, qui scrutent le ciel polynésien à la recherche de ses merveilles. Tous ont un enthousiasme communicatif et leur travail unique en Polynésie mérite d’être valorisé.
Leur point commun ? Une passion qui remonte parfois à l’enfance.
Leur but est de la partager.
Promouvoir l'astronomie en Polynésie
Créée en 1997, la SAT dispose depuis plus de 10 ans d’un observatoire permanent au sein de la Cité de l’Air et organise des soirées ouvertes au public.
Celles-ci débutent par une simple inscription par téléphone. Rendez-vous est fixé aux alentours de 19h30 sur le site où l’on peut même poser son pē’ue2 pour s’installer.
Roger PARODI, ancien secrétaire de la SAT, se charge de l’animation pédagogique et nous raconte l’univers et les étoiles. Chacun peut ainsi apprendre de manière simple les bases de l’astronomie ou simplement rêver en observant les beautés du ciel.
« Les soirées ne sont jamais les mêmes car le ciel n’est jamais le même. »
Des personnalités bien connues de l’astronomie comme l’astronaute Jean François CLERVOY3, l’astrophysicienne Sylvie VAUCLAIR4 ou l’astronome Christian VEILLET5 ont visité l’observatoire et reconnu la qualité des travaux qui y sont effectués.
Le matériel utilisé est d’ailleurs tout à fait impressionnant.
Le Président de la SAT, Claude LAMOTTE, a lui-même fabriqué l’imposant téléscope DOBSON de 660 mm, y passant soirs et week-ends pendant plus de deux ans.
« C’était juste pour le plaisir de regarder le ciel ! »
Aujourd’hui la SAT possède également d’autres matériels d’une grande précision, dont certains sont tout à fait adaptés à un jeune public. L’approche de l’astronomie se fait en douceur avec des explications claires.
En complément de l’activité de la SAT, a également été créée l’association FETIA APATO’A, au sein de l’Université de Polynésie (UPF), pour permettre aux étudiants de participer à des soirées gratuites d’initiation à l’astronomie. Ces derniers ne doivent donc pas hésiter à se rapprocher de la SAT ou à aller voir sur le site de l’UPF s’ils souhaitent bénéficier de ces moments exceptionnels.
La beauté du ciel de l'hémisphère sud
« En France on perd environ 18 % du ciel alors qu’ici c’est seulement 4 % ! »
Le ciel austral est passionnant à observer et différent du ciel de l’hémisphère Nord : « ici les planètes passent au-dessus de nos têtes alors qu’en France par exemple, elles sont à l’horizon et le soleil passe deux fois dans l’année au zénith ».
Les prises de vues du ciel ne sont pas chose aisée quel que soit l’endroit du monde. Les temps de pose sont longs et les prises de vues sont le résultat d’une persévérance sans faille de l’astronome amateur. Le résultat est tout simplement fascinant.
À condition d’être dans un endroit sans trop de pollution lumineuse, on peut observer des milliers d’étoiles et leurs magnifiques nuances de couleurs. La première que l’on voit est l’étoile du Berger (en réalité la planète Vénus), la nébuleuse de la Lyre ou celle d’Orion.
Autant de noms mystérieux qui font déjà rêver et qu’Hommes de Polynésie vous invite à mieux découvrir aux côtés de la SAT et de ses membres si sympathiques. D’une simple soirée peut naître une grande passion. Roger PARODI me raconte que cette fascination peut d’ailleurs amener à de brillantes trajectoires professionnelles, à l’instar de personnes comme Etera LIVINE, jeune tahitien Directeur de recherches au CNRS6. N’hésitez pas à contacter la SAT pour plus d’informations !
Plus d'informations
Sur la page Facebook de la Société d’Astronomie de Tahiti
1 Hubert REEVES, astrophysicien franco-canadien, et militant écologiste. (Source : Wikipédia)
2 Natte de feuilles de pandanus (Source : Dictionnaire tahitien en ligne)
3 Jean François CLERVOY, ingénieur français et spationaute à l’Agence spatiale européenne (Source : Futura science)
4 Sylvie VAUCLAIR, astrophysicienne française, professeur émérite à l’Université de Toulouse (Source : Wikipédia)
5 Christian VEILLET, astronome français qui dirige le grand téléscope de Tucson en Arizona (Source : Futura science)
6 CNRS, centre national de la recherche scientifique, organisme public de recherche.
Nelly Hemain
Rédactrice web
© Photos : Facebook de la Société d’Astronomie de Tahiti
