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Évasion

Ravahere, la spontanéité de la nature

Ravahere, la spontanéité de la nature

Publié le 8 mars 2018

Ravahere Taputuarai est botaniste. Connu et reconnu dans le monde de l’environnement, ce passionné de la nature, discret et solitaire cache une spontanéité contagieuse, de multiples connaissances sur l’environnement, et une passion inattendue pour les mangas et les jeux vidéo, son autre mode d’évasion. Rencontre avec un homme simple et généreux.

À l’écoute des plantes

Né à Papeete, Ravahere grandit dans le quartier familial à Taunoa. Aujourd’hui, il habite la maison de sa grand-mère à Pirae. Il suit une filière scientifique « sans aimer ni les mathématiques, ni la physique. » C’est donc naturellement qu’il se tourne vers les Sciences de la Vie et de la Terre. Il découvre la biologie végétale et connaît une véritable révélation. Il sait qu’il souhaite continuer dans cette voie. Il part à Montpellier pour trois ans et s’initie à la biologie végétale. Il continue en maîtrise et réalise qu’il connaît mieux la faune et la flore de métropole que celle polynésienne.

De retour en Polynésie, il suit un stage puis fait partie du CVD (Corps de Volontaires au Développement) pendant deux ans à la Délégation à la Recherche sous l’égide de Jean-Yves Meyer. Il poursuit ensuite son travail de botaniste à Malardé pendant un an.

« J’ai commencé à beaucoup apprendre sur la flore locale… Et j’ai compris combien j’adore les plantes, combien j’aime découvrir des milieux différents. Nous avons la chance de vivre dans des îles avec des milieux très divers avec beaucoup d’espèces, donc beaucoup d’informations à répertorier et à connaître. »

Fort de son expérience et expert en faune et en flore de Polynésie, celui que tout le monde surnomme « Rava » se lance à son compte.

La gratitude des éléments

Quand Rava commence son entreprise, il ne connaît pas bien les rouages administratifs et se prend les pieds dans le tapis.

« À l’époque, les gars de la CPS me connaissaient bien, je me plantais tout le temps dans mes déclarations. »

Très humble et rempli d’autodérision, Rava apprend à connaître ses forces et ses faiblesses. Véritable bibliothèque de savoir, il aime partager ses connaissances et son métier tout en restant en retrait en cultivant la simplicité et le recul.

« J’aime la solitude. Je raconte souvent cette histoire pour expliquer la magie de mon métier. J’étais sur le Mont Temehani où je campais pour le travail. Un copain m’envoya un SMS pour me dire qu’il va y avoir un feu d’artifice. Là, je sors et je vois des lumières monter dans le ciel… C’était magnifique. »

Ce genre de détails et de moments, c’est ce que Rava cultive au quotidien, lui qui aime tant dialoguer avec les plantes.

Une passion pour les histoires

Il suffit de lancer Rava pour comprendre le feu qui l’anime pour les mangas et les jeux vidéo… Intarissable, il est un fan fidèle de Zelda et de Final Fantaisie depuis tout petit. Il apprécie particulièrement les jeux de rôle et les possibilités infinies qui existent en jouant.

« Les jeux vidéo, j’aime car ils t’apportent des émotions. J’aime ces émotions que l’on ressent… »

Adolescent, Ravahere a été conquis par des mangas de science-fiction philosophiques qui s’aventurent dans l’introspection. De ces lectures, il en retire parfois des enseignements, et aussi l’impression d’être connecté à un Tout.

« Mon métier, ce sont les arbres, je ne leur ai jamais fait de câlin comme certains font… Pourtant, quand je suis dans la nature, je ressens ces moments de connexion, je me sens lié à la nature. »

Le sourire ouvert sur le monde, c’est à travers son humilité et ses multiples expériences que Ravahere transmet un principe qui lui fait écho en lui : celui que nous vivons tous liés les uns aux autres, que ce soit avec les êtres humains, les plantes, le monde vivant…

Céline Hervé Bazin
Rédactrice web

© Photos : Céline Hervé Bazin, Ravahere Taputuarai

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