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Évasion

Hiro, guide de randonnée et navigateur

Hiro, guide de randonnée et navigateur

Publié le 4 mai 2018

Hiro Damide est de Moorea. Il peut vous parler des oiseaux de mer pendant des heures sans qu’à aucun moment on ne s’ennuie. On apprend beaucoup de choses à écouter Hiro ! Il est guide de randonnée. Mais on le trouve également à bord des pirogues qui naviguent çà et là dans le Pacifique, et en particulier sur la pirogue Fa’afaite. Hommes de Polynésie est allé à sa rencontre afin de mieux comprendre le lien qu’il entretient avec la mer et la montagne.

Le lien

« Les deux mondes sont liés. Beaucoup de navigateurs ont fait de la montagne dans leur jeunesse. »

Depuis l’âge de vingt ans, Hiro rêve de naviguer. Il rêve des grands espaces qu’offre l’océan. Il rêve de suivre les chemins des étoiles, d’accompagner les courbes des vagues et de lire les courants et les nuages qui annoncent l’approche ou la distance des terres. Il rêve d’entendre le silence retentissant du grand large.

« Je suis lié à la mer depuis le sein de ma mère. Ma mère et mon père étaient à la pêche. Leur embarcation a coulé. J’étais dans le ventre de ma mère. »

Hiro, scruter la mer, toujours.
Hiro, scruter la mer, toujours.

Ce qu’on n’apprend pas dans les manuels

Il avait le choix entre être skipper ou guide de randonnée. La formation pour devenir guide de Randonnée est venue à lui avant celle qui prépare à la navigation. Il s’est laissé faire. Il a beaucoup appris sur son pays, la géographie, la faune, la végétation, les plantes, les fleurs, les montagnes, les rivières, l’Histoire de chaque région du pays, la direction des vents, l’orientation de nuit comme de jour, etc.

Mais la montagne enseigne elle-même ce qu’on ne trouve pas dans les manuels : l’endurance, la vie simple, l’ordre. On apprend à mettre chaque chose à sa place.

« Ce sont des procédés qui permettent d’apprécier la vie à bord d’une pirogue. »

La rudesse da la nature

La nature est immensément belle, mais elle est également rude. En montagne comme en mer, on n’a pas droit à l’erreur. Hiro parle de la tempête qu’ont connue Fa’afaite, Hokuleà et Hikianalia les pirogues Hawaïennes pendant les trois jours qui ont précédé leur arrivée à Rarotonga (Iles Cook). Avec des vagues de cinq à sept mètres, la vigilance vingt-quatre heures sur vingt-quatre était de rigueur. L’équipage n’avait pas droit à l’erreur, même si pour beaucoup d’entre eux c’était la première grande traversée et la première tempête.

Après trois jours de tempête, arrivée à Rarotonga sous la pluie.
Après trois jours de tempête, arrivée à Rarotonga sous la pluie.

La corde omniprésente

« Les cordes en montagnes sont ce qui nous relient à la vie. En mer, c’est ce qui retient les voiles et nous permet d’avancer. »

Pendant la tempête, tandis que chacun était relié aux lignes de vie durant les déplacements et le temps passé sur le pont, les cordes étaient aussi ce qui relie à la vie, en empêchant que quiconque puisse tomber à la mer.

La corde les relie et les rassemble lorsqu’ils chantent devant le marae des constructeurs de va’a à Rangiroa.

La corde, le lien. Hiro : 4ème à partir de la droite.
La corde, le lien. Hiro : 4ème à partir de la droite.

Formation sur le va’a

Puis un jour, Hiro lit une petite annonce dans le quotidien de Papeete, « La Dépêche ». Fa’afaite invitait qui le souhaitait à une formation de marin sur la pirogue de voyage. Ils furent vingt-cinq à y répondre. Seuls deux sont restés et ont poursuivi : Hiro Damide et Poerava Faufaari. Hiro souhaite maintenant poursuivre et aller plus loin, devenir Maître Navigateur et Capitaine.

Formation au grand cœur

« Je vois que la navigation et la mer créent des gens au grand cœur. »

Hiro voudrait à son tour faire quelque chose pour les autres. Il voudrait encadrer des personnes qui ont été mises au ban de la société et les former à la navigation. Il souhaite leur permettre de découvrir que la vie est belle, et que la liberté qu’offre l’océan dépasse celle que l’on connaît ou imagine sur terre.

Hiro et India, moment de détente sur la pirogue.

Ce qu’il retient et ce qu’il aime

Ce que Hiro retient de ces navigations, c’est l’esprit de solidarité qui réunit les membres de l’équipage dans les liens de la prière, avant le départ, pendant, et à l’arrivée.

« Ce que j’aime plus que tout, ce sont le vent et la tempête ! »

Rai Chaze
Rédactrice web

© Photos : Rai Chaze

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