Hommes de Polynésie Retrouvez nous sur
Site de Femmes de Polynésie Hommes de Polynésie

Je passe
d'un site à l'autre

  • Jean-Paul Forest, un dialogue avec la pierre

Art & Culture

Mike Leyral, un micro engagé et un objectif intrépide

Publié le 2 février 2020

Journaliste reporter d’images pour TNTV et correspondant de l’Agence France-Presse et du Monde, Mike a pour habitude de donner la parole aux autres. Pour Hommes de Polynésie, il accepte de tourner l’objectif et de parler de l’un de ses derniers documentaires. “Nauru, la prison australienne” sera projeté mardi à 18h dans la salle Muriavai de la Maison de la culture à l’occasion du 17e FIFO.

JOURNALISTE TOUT TERRAIN

« Mon histoire avec le fenua ? Je suis arrivé enfant en Polynésie avec ma famille. J’ai fait ma scolarité au collège Taaone, au lycée Gauguin, à l’Université Lyon II pour une maîtrise de Lettres modernes, et à l’UPF avec un DEA d’anthropologie ‘Sociétés et Cultures du Pacifique insulaire’ ».

Mike fait ses débuts dans le journalisme à RFO en 1999, et depuis 2005 exerce à TNTV, en parallèle de vacations d’enseignant en journalisme à l’Institut Supérieur de l’Enseignement Privé de Polynésie (ISEPP) et à l’Université de la Polynésie française (UPF).

« J’admire les hommes qui ont fait de leur vie un combat, comme Hugo ou Badinter, et quand on n’a pas leur plume ou leur éloquence, pour montrer ce qui est tu, il reste le journalisme. »

DOCUMENTARISTE OCÉANIEN PAR PASSION

Depuis 2019, il est rédacteur en chef des documentaires à TNTV et a pour objectif de développer leur production. Ses thèmes de prédilection que sont la culture, l’éducation et l’enfance l’amènent parfois sur d’autres territoires du Pacifique : Rapa Nui, Aotearoa, Nauru.

« J’aime la Polynésie, mais ce n’est pas un amour exclusif, j’aime aussi découvrir les autres parties de l’Océanie, si proches et pourtant si peu connues. »

Rapa Nui, fille des Marquises est le premier sujet proposé par Mike au FIFO en 2014. Il est retenu dans la catégorie « Ecrans océaniens »1.

« C’est une catégorie où il n’y a qu’une seule diffusion sur la durée du festival, le public est donc restreint, mais les échanges sont toujours très positifs. C’est valorisant de revoir son film au milieu d’un public, qui réagit, et d’en parler après la projection. C’est tout l’intérêt du FIFO. »

Reportage à Samoa - Forum des iles du Pacifique 2017

LES REFUGIÉS DANS LE PACIFIQUE : UN SUJET ENGAGÉ

L’année dernière, Mike présentait Aotearoa : 50 Maohi chez les Maori. Cette année, place à Nauru, la prison australienne. Un sujet « coup de poing » de 28 minutes sur cette île minuscule de Micronésie, plus petite République insulaire du monde, et son millier de réfugiés, soit 1/10e de la population de l’île victime de la « Pacific solution », politique migratoire australienne.

« En 2018, avec Brandy Tevero, nous nous rendons à Nauru pour couvrir le 49e Forum des îles du Pacifique. En préparant notre voyage, on découvre cette histoire incroyable qui mène ce petit État, parmi les plus riches de la planète, à sombrer dans la pauvreté absolue. »

Le camp numéro 4, enserré dans les pitons rocheux de Nauru

Le pays, ruiné par l’épuisement de son phosphate, passe un accord avec l’Australie pour « accueillir » des réfugiés politiques, indésirables sur l’île-continent. Comme l’île de Manus en Papouasie-Nouvelle-Guinée, Nauru va négocier financièrement cet « accueil », faisant de ces réfugiés une « ressource ».

Mike choisit alors d’écrire un article et de préparer un documentaire sur ce drame, n’ayant pourtant obtenu aucune autorisation de tourner de la part des autorités, malgré de nombreuses demandes. « Nous sommes la seule télé du Pacifique à être entrée dans les camps et à avoir interviewé les réfugiés. » Son traitement du sujet, notamment la question du suicide des enfants, sera relayé par bon nombre de médias dans le monde.

Nauru août 2018

Après la catégorie « Écrans océaniens », Mike espère voir un de ses documentaires sélectionné en compétition officielle. En attendant, il vous donne rendez-vous mardi 4 février à 18h en salle Muriavai, à la Maison de la culture, et sera sur place pour échanger avec le public à l’issue de la projection.

1 La catégorie « Ecrans océaniens » valorise « ces films qui montrent à leur façon des communautés, des pays ou des aspects peu connus de la vie océanienne. »

Vaea D.
Rédactrice web

© Photos : Mike Leyral

Partagez Maintenant !

Newsletter

Abonnez-vous à notre newsletter pour recevoir du contenu de qualité

* En cliquant sur VALIDER, nous attestons que l'adresse mail ne sera utilisée que pour diffuser notre newsletter et que vous pourrez à tout moment annuler votre abonnement.