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Art & Culture

Maruarii, une vie au son du ukulele

Publié le 30 novembre 2019

Maruarii est musicien professionnel et chef d’entreprise. A 36 ans, il fait partie de ceux qui ont réussi à laisser s’exprimer leur mélodie intérieure et à vivre de leur passion. Le visage radieux et posé, le créateur de Play whit Maru et Guits’ N’ Uke Institute partage avec Hommes de Polynésie sa vision spirituelle de la musique.  

« Do, Fa, Sol 7 »

La famille de Maruarii est une famille de mélomanes. Quand il était enfant, il aimait écouter un ami de son grand frère, qui venait jouer du ukulélé chez eux. Trois accords en boucle revenaient souvent dans les chansons et l’interpellaient, alors il les a écrits sur un bout de papier.

Quelque temps plus tard, Maruarii tombe sur ces notes dans sa chambre. Il prend sa guitare, et fait sonner les 3 accords : Do majeur, Fa majeur et Sol majeur 7… À ce moment précis, quelque chose se produit dans son corps, comme une vibration qui le traverse. Rien ne sera plus jamais comme avant pour Maruarii, alors âgé de 9 ans.

 « La musique c’est ce que je sais faire de mieux dans ma vie. »

Aujourd’hui, il joue, chante, et enseigne aux jeunes et aux moins jeunes. Si la musique l’ouvre au monde, c’est son cursus scolaire qui le forme au métier : un BEP comptabilité et bac commercial, un an en tant qu’enseignant en brigade mobile dans différents archipels, et un concours d’entrée à l’école normale…

« Quand on enseigne ce que l’on aime, c’est magique ! »

À l’ère du digital, de Spotify, et des mp3, transmettre les bases musicales et la maîtrise d’un instrument est assurément magique! Avec Play whit Maru, il va plus loin en permettant à ceux baignés par les refrains des Te ava piti, Barefoots boys, Royal band et toute la musique du Tahiti d’antan de le rejoindre sur scène pour chanter un morceau. Des airs au parfum d’autrefois remastérises au cours d’un live, relayé sur Facebook.

« C’est gratifiant de conserver et de transmettre ce patrimoine musical. »

Le miracle

« En 2010, j’étais en Nouvelle-Zélande quand mon frère m’annonce que notre mère est dans le coma. »

Il rentre pour être à ses côtés, et à son chevet, se met à chanter pour elle.

« Je fredonne un air qui nous est familier, et sur la dernière note ma mère ouvre les yeux ! »

Coïncidence ou miracle, sa mère sort du coma comme réveillée par la voix de son fils. À compter de ce jour, Maruarii ne voit plus la musique comme simplement un moyen de véhiculer des émotions, mais comme «quelque chose de bien plus grand que nous. »

Il y a de la musique dans l’air

Avoir la tête dans les nuages est naturel pour un artiste, et souvent un obstacle pour cadrer son activité. Mais avec de l’organisation et une planification financière structurée, vivre de la musique est possible, Maruarii en est l’exemple.

« Être artiste est une chose, être chef d’entreprise en est une autre. »

La clé a été son frère. Ensemble ils ouvrent la porte à l’entrepreneuriat avec Guits’ N’ Uke Institute. À l’aide d’une caméra, d’un ukulélé et de partitions, il initie des aficionados à l’instrument. À ce jour, il en est à sa 3e année de persévérance. Un état d’esprit devenu viral au Japon, si bien que Maruarii s’y rend une fois par an pour donner des ukulélé master class. Internet apporte une dimension internationale à son métier.

« Il faut juste réussir à se débarrasser des préjugés et des idées reçues. » 

Le 7 décembre prochain il offrira un concert à l’hôpital du Taaone, avec à ses côtés sa mère, qui l’accompagnera au ukulélé. À l’image de sa définition de l’homme de Polynésie, Maruarii œuvre pour son pays sans forcément se mettre dans la lumière.

« On doit croire en ses rêves et faire ce que l’on aime dans la vie, avec conviction et sans se laisser influencer par la négativité. »

Plus d'informations

Jeanne Phanariotis

Rédactrice Web

© Photos : Cyril Pallière et Jeffrey Liao

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