Manuarii Teauroa, de Rurutu à ESMOD Paris
La mode est partout, internet, livres, télévision, magazines, c’est simple elle n’a jamais été aussi présente qu’aujourd’hui. Un univers branché, artistique et peuplé de célébrités qui attire de plus en plus de jeunes créateurs. Encore faut-il pouvoir y accéder. C’est désormais chose faite pour Manuarii Teauroa, il a intégré la prestigieuse école de haute couture ESMOD INTERNATIONAL de Paris. Hommes de Polynésie est revenu avec lui sur cette étape cruciale de sa jeune vie.
UN TAHITIEN A ESMOD PARIS
Une écharpe autour du coup indique que Manuarii est à l’heure d’hiver. Malgré le froid ambiant la chaleur qui se dégage de ses propos réchauffe le cœur. Arrivé en mars dans la capitale, il a dû essuyer 5 examens avant de pouvoir intégrer une école de couture qui développe un enseignement de haut niveau depuis 175 ans.
Un sésame pour une industrie exigeante. Manuarii le sait, lui qui a quitté son Rurutu natal pour s’adonner entièrement à sa passion devra faire preuve d’investissement personnel, de rigueur, de créativité. Critères obligatoires pour poursuivre son cursus de 2 ans condensé sur une année.
En jeu ? Ces maisons de haute couture qui embauchent des Esmodiens comme GIVENCHY, GUCCI, YVES SAINT LAURENT, LOUIS VOUITTON pour ne nommer que celles-ci. Et pour s’assurer une place de choix parmi les talents de demain Manuarii est décidé à suivre une formation qu’il sait déjà intense.
UN RÊVE DEVENU RÉALITÉ
A l’entendre on en oublierait presque qu’il a été lauréat en 2017 du prix de la meilleure robe végétale à l’élection de Miss Punaauia avec une tenue faite de graines de Pipitio venues des Marquises. Il n’en revient pas lui-même du parcours accompli. Car chose invraisemblable Manuarii cousait tout à la main, alors accéder à une telle institution est juste un rêve !
Et avec des tendances en constante évolution, la mode se consomme différemment. Ere de la mondialisation des réseaux sociaux oblige, Manuiarii veut prendre une longueur d’avance sur la mode du futur. Une anticipation qu’il débute dès Tetiaroa. Sur son dernier lieu de travail il y avait une déchetterie.
A Paris précisément avec dans ses bagages de la nacre ainsi que des perles. Une initiative salutaire puisque cette semaine ils ont pour devoir de réaliser un couvre-chef dans le cadre d’un concours en l’honneur de Sainte Catherine. Une fête en hommage aux artisans de la mode.
UN INVESTISSEMENT DE TOUS LES INSTANTS
14 000 Euros, soit près de deux millions de francs pacifique, c’est la somme que Manuarii a déboursé pour figurer sur la liste de la très sélecte école. Les économies de plusieurs années de travail intégralement investies dans ce qu’il est persuadé être une opportunité formidable d’évolution de carrière. Une inscription rendue possible grâce au soutien indéfectible de ses premiers sponsors : ses parents.
Manuarii fait donc partie de la promotion 2018 de l’Ecole ESMOD international de Paris, le premier espérons-le d’une nouvelle génération de créateurs made in fenua.
Jeanne Phanariotis
Rédactrice web
© Photos : Manuarii Teauroa