Alexandre Lestoquoit, le bienheureux !
Comment vivre en communauté dans une société hyperconnectée quand on est formaté autrement ? Pour répondre à cette problématique, certains se déconditionnent pour se recréer et vivre en cohérence avec sa nature. En Polynésie, il y en a qui cocréent, en mettant leurs idées en commun et en respectant leurs différences. En clair, pour vivre heureux, Alexandre Lestoquoit a donné sa vision à Hommes de Polynésie.
Globe-entrepreneur
Pontault Combault. Cela sonne exotique, mais se trouve pourtant en région parisienne. C’est là qu’Alexandre Lestoquoit voit le jour. Un univers d’enfant partagé entre le sud maximois de son père et la banlieue de Seine et Marne de sa mère, qui le fera mûrir de façon précoce.
“Mes parents m’ont donné l’occasion d’être autonome très jeune. A 15 ans, je travaillais en parallèle de mes études.”
Ses premiers jobs vont du bâtiment à la restauration, en passant par la vente, ou encore la gestion d’une immense ferme en Australie, dont la taille fait le double de la superficie de l’île de Tahiti.
“ Ce milieu désertique m’a permis de ressentir le bonheur. ”
Se déconditionner pour se recréer
Puis Alexandre part s’installer en Martinique, où, après plusieurs mois au contact de la nature, il lâche prise et chemine ailleurs. Au bout de 3 ans et demi, il entame un voyage de 7 ans dans différents pays.
« En Colombie, j’ai cocréé avec Andréa le Projet Casita Aloe Colombia (1) sur l’expérience du concept Villa Mahia (2), une résidence de luxe de 15 villas en écoconstruction avec un design en permaculture. En Guadeloupe, un responsable du patrimoine antillais m’initie à la géobiologie et à la charpente. »
Riche de compétences et après de nombreux allers et retours vers l’Amérique latine, Alexandre s’ancre dans une démarche d’évolution bienveillante. Il opte pour un déconditionnement et se déleste de tout son bagage socio-culturel.
« J’ai vu les limites du système qu’on nous vend à l’école et à la télé, et je préfère un autre paradigme : arrêter de mettre les gens dans des cases pour les accompagner à découvrir qui ils sont. Ce n’est pas nouveau, c’est le « qui suis-je » de Socrate, le Tao de Lao Tseu. »
Désormais patenté, il œuvre en « Cohérence », du nom de son entreprise, pour accompagner les gens qui le souhaitent à cocréer leurs rêves.
« Mon but est d’accompagner ceux qui le souhaitent à vivre une aventure commune dans cette redécouverte de soi avec des outils comme la permaculture, l’écoconstruction, la communication bienveillante. Il est nécessaire de se déconditionner pour se recréer. »
Le Perma-numérique
Homme d’action, Alexandre offre ses services dans la réalisation de projets écoresponsables, comme sur les hauteurs de la Résidence O’viri à Mahina, à la petite ferme du Tahara’a, où Philippe et sa compagne Vaiana cultivent et transforment leurs fruits et légumes en produits faits maison. Toujours à Mahina, il travaille sur l’aménagement d’un fa’a’apu chez un couple, en prévision d’une autonomie alimentaire. Et plus récemment, c’est un projet d’envergure qui le motive : la création d’un éco-lieu harmonieux, autonome, durable et reproductif, qui offrirait un habitat à plusieurs familles dans un milieu rural et en écoconstruction traditionnelle et éthique.
« La permaculture, c’est vivre en harmonie avec le tout. Le numérique peut aider. Cela nous permet de gagner en visibilité, de regrouper les personnes dans la même dynamique, d’en faire un lieu d’apprentissage et de partage. »
Jeanne Phanariotis
Rédactrice web
© Photos : Alexandre Lestoquoit
Directeur de Publications : Yvon Bardes