Toa, la main verte de Taravao
Toa Heifara aime la terre, les plantes, les fleurs. Il a appris le mode de fonctionnement unique de plus d’une centaine de fleurs grâce au savoir de ses parents. Aujourd’hui, il perpétue et enrichit la tradition familiale au sein de sa pépinière à Taravao. Hommes de Polynésie a rencontré ce géant aux mains d’or dans son royaume de fleurs au milieu des impatiens et des pervenches.
Le partage de la connaissance florale du Fenua
Originaire de Raiatea, Toa est diplômé du lycée agricole d’Oponohu de Moorea. Il a travaillé dans des secteurs variés comme le tourisme au sein d’une agence immobilière et en tant que formateur CFPA. Après avoir vécu 5 ans à Raiatea et y avoir rencontré sa femme, il décide de venir à Tahiti, et récemment de revenir à ses amours de jeunesse, les fleurs et les plantes.
« Pour aider mon père à la pépinière qui a connu des problèmes de santé, j’ai décidé d’arrêter mon travail dans une agence immobilière et de m’investir à fond dans la pépinière. »
« Ça change complètement, j’ai l’esprit plus libre et disponible. Pourtant, je travaille encore plus qu’avant avec des journées de 6h du mat à 19h ! Mais je ne vois pas le temps passer, j’adore ce que je fais. »
La pépinière était initialement spécialisée dans les plantes à fleurs. Progressivement, sous l’impulsion de Toa, elle se diversifie et s’ouvre aux arbres fruitiers et aux plantes à l’ombre.
« Les plantes à l’ombre comme les philodendrons, les hortensias, ou les aglaonèmes ont besoin d’ombre pour vivre comme le nom l’indique ! Une plante qui plaît beaucoup est le gobe-mouche qui sécrète un nectar qui attire les insectes tels les moustiques. »
Du soleil et des impatiens
En ce qui concerne les plantes à fleurs, les pervenches et les impatiens ont particulièrement la côte en ce moment. Les impatiens sont connues pour être très consommatrices d’eau, et à la base, peu résistantes au soleil. Mais cela n’a pas arrêté Toa, qui s’est donné pour objectif de rendre les impatiens plus tolérantes au soleil.
« On a fait des mois et mois de tests avec des boutures pour les aider à mieux résister au soleil. Et finalement, on a fini par trouver la recette magique ! »
« Il suffit de les exposer pendant deux semaines mi-ombre mi-soleil, puis les mettre au soleil complètement par la suite. Et pas question de garder le secret, notre but est de partager notre connaissance ! »
Toa constate que beaucoup de jeunes polynésiens marquent leur intérêt pour les plantes et les fleurs, un domaine ancestral qui allie savoir manuel et connaissances théoriques.
« Travailler avec les plantes et les fleurs, c’est quand même autre chose que de passer son temps derrière un ordinateur au bureau. Même si je fais moi-même pas mal de recherches internet pour améliorer ma maîtrise des plantes. »
« Là où j’apprends le plus, c’est dans les échecs directement. Par exemple, parfois, seule une greffe sur dix fonctionne. Le tout est de comprendre pourquoi pour réussir la prochaine ! ».
Les projets de Toa sont nombreux. Il souhaite ouvrir une autre pépinière à Faa’a au cours de l’année prochaine, développer les possibilités de livraison par internet et de commercialisation y compris vers les archipels, et enfin, partager sa passion avec les plus jeunes.
« On n’est pas vraiment pas dans une optique de faire payer notre connaissance. On accueille gratuitement des stagiaires et des volontaires qui souhaitent améliorer leurs connaissances florales. C’est la passion qui nous guide. »
« Et la relève est déjà assurée, ma fille de 9 ans peut déjà vous expliquer comment prendre soin de votre pervenche ou de votre tiaré tahiti. »
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Sur la page Facebook de la Pépinière TOA
G. C.
Rédacteur web
© Photos : G. C.
