« King Georges », un athlète hors du commun
Sur-médaillé, surdoué et surinvestit, Georges Cronsteadt nous surprend encore. La mer est son élément, son moyen d’expression. Que ce soit à l’intérieur d’une pirogue traditionnelle ou sur une planche de stand up Paddle, la magie opère. Hommes de Polynésie est allé à la rencontre de celui que l’on surnomme « King Georges », une figure polynésienne qui marque l’histoire de son coup de rame.
Un parcours humain avant tout
Décidément, Mataiea est un vivier de champions dans le monde du sport polynésien ! C’est dans cette commune que Georges Cronsteadt, né d’une mère tahitienne et d’un père vanuatais y grandit avec ses frères et sœurs. C’est aussi à Mataiea qu’il choisit d’y fonder sa famille avec Heilani son épouse. Ensemble, ils ont deux garçons de 8 et 11 ans.
Adolescent, à l’âge de 14 ans, Georges s’essaye d’abord à la rame. En solo avec le va’a ho’e, mais aussi en équipe, au sein de l’équipe Mataiea Ho’e.
« Une expérience, des êtres humains qui marqueront à jamais ma vie et mes sources d’inspirations, qui me guident jusqu’à présent. »
Georges est un passionné de la mer avant tout. Il aime le contact avec l’élément qu’est l’eau de mer et tout naturellement est amené à pratiquer tous les sports qui touchent à la mer, tels que la rame, le SUP, le surf, la pêche, la pirogue à voile…
« Je voyais mes parents trimer alors très jeune j’ai enchaîné les jobs au sein des différents clubs avec qui j’ai débuté, c’était la seule porte vers un avenir… la stabilité et l’autonomie. »
Son premier amour, le va'a
Son palmarès dans certains sports est impressionnant. Tout débute à partir de l’année 1996 par le va’a chez les juniors où il s’illustre dans les courses locales et devient champion de Tahiti, puis champion de Polynésie française en 1997 et 1998. L’année suivante, 1999, marque sa consécration en tant que champion de Tahiti et de Polynésie française dans la catégorie senior. Deux fois vainqueur du Super Aito, rien ne semble le freiner.
« Ce qui m’a donné envie de m’investir dans la rame en premier c’était le fait de pouvoir m’en sortir, d’avoir un emploi, d’être indépendant financièrement. »
Mais Georges ne s’arrête pas là et décide de se confronter aux sportifs du monde entier. C’est ainsi qu’il devient trois fois Champion du Monde de va’a et champion aux Jeux du Pacifique.
« Ce que j’aime, c’est le contact à l’eau, le partage et le bien-être que cela procure. »
Addict du Stand-up Paddle
Depuis 2013, Georges brille aussi dans le monde du Stand up Paddle. Il obtient des récompenses lors du Naish Columbia Gorge Paddle Challenge dans l’Oregon aux États-Unis, de la National sup champion tour à Tahiti, de la Hanohano Huki Ocean Challenge Short en Californie, d’un championnat du monde au Mexique, du Air France Paddle Festival, du Waterman Tahiti Tour 5 et du championnat du monde de Fidji en 2016.
« Mes entraînements c’est ma vie 7/7j et au moins 1h à 2h30 suivant les compétitions. »
Ce qu’il a gagné dans tout cela ?
« C’est aujourd’hui pouvoir voir ma famille en bonne santé et heureuse de la vie que l’on mène. Voilà ce que j’ai gagné ! »
La pratique de ces sports apporte à Georges l’équilibre, mais aussi une façon de s’exprimer. Certains écrivent, d’autres peignent, d’autres encore chantent. Georges rame. Mais ses coups de rame, on pourrait presque les élever au rang d’art tant il fait des merveilles !
La transmission et des valeurs fortes
Pour autant, il n’en oublie pas certaines valeurs essentielles à ses yeux lors de la pratique des sports que sont le va’a et le stand up paddle.
« L’humilité, le partage de ses connaissances, le respect envers soi-même… Les autres et nos prédécesseurs qui ont fait en sorte que nous puissions vivre de ce sport « la pirogue » sont pétris de ces valeurs. »
La transmission, Georges en fait une de ses priorités.
« Surtout faire attention à l’influence que l’on a sur les futurs générations… C’est à mon sens l’essentiel pour inspirer les jeunes à prendre le bon chemin. »
Père de deux garçons, il souhaite surtout leur transmettre l’amour de la mer que son épouse et lui ont. En plus de cela s’ajoute le goût à l’effort, le respect des personnes et de la nature.
« Mais par-dessus tout qu’ils soient et restent fidèles à ce qu’ils sont, à leurs origines… »
Les projets de Georges pour cette année sont de rester dans le TOP 10 international, de pouvoir participer aux Championnats du Monde ISA et de faire un podium, encore et encore… Toujours avec cette citation qu’il garde en tête :
« Tu ne devrais jamais sacrifier ces 3 choses : ta famille, ton cœur et ta dignité. »
Pour lui, l’avenir, ce sont nos enfants dans ce paradis qui se dégrade à vue d’œil.
« Alors agissons : don’t talk, just act ! »
Tehina de la Motte
Rédactrice web
© Photos : Georges Cronsteadt