Thierry, 53 ans, grand joueur de jeux vidéo
Thierry, 53 ans, est venu à la « LAN1 » avec ses enfants, pour regarder la compétition de jeux vidéo en ligne. Hommes de Polynésie a rencontré cet adepte de jeux vidéo qui nous explique que les jeux forment bien plus qu’on ne pourrait le croire.
Quarante ans de pratique
Thierry a commencé les jeux vidéo à l’âge de 13 ans, à l’époque cela se passait dans les bars.
« Mon premier jeu, c’était Space Invader… Je devais sortir pour aller jouer… Déjà, les jeux permettaient les rencontres… C’était avant l’arrivée des consoles à la maison. »
Thierry est passionné par les manga, les jeux vidéo prolongent l’univers japonais qu’il affectionne tant. « Ma première console, c’était une Sega. » Il est alors devenu adepte de toutes sortes de jeu… Les jeux de combat, de course ou de stratégie. Avec LoL, il a pu observer combien les jeux pouvaient créer des liens.
« Ce jeu donne une ouverture sur le monde. »
Ce père de cinq enfants âgés de 13 à 30 ans a toujours été baigné dans la culture des jeux vidéo. « J’ai appris à mes enfants à jouer, et pour moi, cela leur a appris à s’ouvrir. » Avec LoL, Thierry est d’autant plus convaincu de la capacité de socialisation des jeux vidéo.
« On peut rencontrer des personnes du monde entier, de tous les âges, de toutes les origines et de toutes les professions. »
Thierry pense à cet homme russe qui parle six langues. « Il a son travail et quand il rentre, il joue en ligne car c’est son plaisir. » Mieux encore, Thierry a déjà joué avec un papi de 70 ans…
« Il avait commencé après moi et il a vite joué bien mieux que moi ! Les jeux vidéo, il faut arrêter les a priori, ça peut vraiment aider ! »
Au-delà des stéréotypes, de l’entraide
Thierry est conscient des dangers des jeux vidéo, « il faut savoir faire rencontrer le virtuel avec le réel » et cela veut dire, respecter certaines valeurs.
« Des parents m’ont remercié car j’ai joué avec leurs enfants en ligne et je les ai remis à leur place quand ils ne disaient pas bonjour ou qu’ils étaient injurieux. »
Thierry se souvient également de cette fois où il a détecté le mal être d’un joueur. « Je l’ai invité à échanger dans un espace à deux et il m’a confié sa détresse… Je crois qu’il était au bord de la crise de nerf… » En parlant avec cet homme, Thierry a senti combien les liens même virtuels qu’ils avaient créés, avaient aidé…
Apprendre à ses enfants les bons comportements
Fort de son expérience des jeux vidéo, Thierry a incité ses enfants à mettre des limites tout comme à « s’éclater avec les jeux vidéo ». Il a également essayé de leur inculquer des principes de vie comme celui d’aller au-delà des images, des préjugés car un joueur en ligne peut se révéler être un futur ami.
« Bien sûr, il faut apprendre à se méfier… Et il faut apprendre à s’ouvrir, on peut être surpris du résultat. »
Autre grand sujet qui tient à cœur à Thierry, la représentation des femmes dans les jeux vidéo. Pour lui, « il y a encore beaucoup à faire ». Fier d’avoir transmis l’amour du jeu à ses filles, il est persuadé que les filles en pratiquant les jeux vidéo pourront créer des ponts et changer l’image d’Epinal que « les filles ne jouent pas aux jeux vidéo ».
« Nous avons tout à gagner qu’elles soient plus présentes. Les jeux évolueront… Et la société aussi. »
1 LAN est un acronyme anglais qui peut signifier : Local Area Network, en français réseau local, ce terme désigne un réseau informatique local, qui relie des ordinateurs dans une zone limitée, comme une maison, école, laboratoire informatique, ou immeuble de bureaux. (Source: Wikipedia)
Céline Hervé Bazin
Rédactrice web
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