Tamatoa, au revoir la finance ia ora na le taurumi*
« Je faisais enfin ce pourquoi j’étais fait. C’est comme ça que l’ai ressenti, c’était naturel, vraiment très naturel ! » Piqué au Tiare, Jean-paul MISCHLER, alsacien, devient Tamatoa! A bientôt 60 ans, il choisit une vie de masseur traditionnel à une confortable vie de salarié dans la finance. Après une dizaine d’aller-retour entre ses deux amours, son pays et Tahiti, Jean-Paul abandonne tout et prend un aller simple pour le paradis. Il dit pourquoi à Hommes de Polynésie !
« Je suis un enfant du monde, c’est toujours la définition que je donne, je suis né avec une valise à la main »
Cette fois la valise est arrivé à destination. Une île parmi les 118 qui composent la Polynésie Française. Il y a trois mois Jean-Paul MISCHLER est resté en France et Tamatoa a posé le pied sur le tarmac de Tahiti Faa’a.
« Ça y est je suis chez moi, voilà ce que j’ai pensé, c’est vrai et ça s’est toujours confirmé de plus en plus. Au fur et à mesure des voyages »
Sa première fois avec Tahiti c’était à 25 ans. Il flash sur une vahine dans un lagon….en Alsace. C’était une carte postale. Elle ne quittera plus son esprit. L’enfant du nord, qui a déjà un tour du monde au compteur avec des parents voyageurs, est attiré par cet autre hémisphère. Il travaille d’arrache-pied pour financer son voyage.
« Et puis le premier jour où j’ai posé le pied à Tahiti ça a été un choc, un véritable choc. J’en ai pleuré, les larmes m’en sont venus simplement. »
Pendant 20 ans, il construit sa vie professionnelle dans l’Hexagone, fonde une famille et transmet le gène du voyage à sa descendance. Tamatoa effectuera ainsi une dizaine d’aller-retour entre Paris et Tahiti.
« J’étais dans la finance, dans les voyages. J’ai essayé chaque fois de venir le plus possible, en économisant énormément, en travaillant là où j’étais. Dès que j’ai eu un boulot fixe, j’organisais mes vacances autour de ça. Je gardais toutes mes vacances pour venir ici, et puis voilà. A chaque fois pour explorer un autre coin de la Polynésie, d’autre îles. »
Le mode « Je reste » s’est enclenché il n’y a pas très longtemps. Les circonstances de la vie ont fait qu’il s’est séparé, ce qui l’a aidé à larguer les amarres, à décrocher, à enfin pouvoir rentrer chez lui…Il a tout abandonné sur place. Tout laissé. Mais que faire une fois à Tahiti ?
« Au fur et à mesure de mes voyages j’avais vu et connu le massage tahitien, je pratiquais le massage chez moi, et après quand j’ai découvert qu’il y avait une école de Bien être alors bien sûr j’ai foncé et je me suis spécialisé dans le massage tahitien. Je reste focalisé sur la Polynésie. J’ai voyagé, j’ai vu d’autres pays mais c’est chez moi, c’est tout. Aujourd’hui je veux le communiquer, le partager, je veux vraiment faire profiter quelque part à tous les gens que j’ai rencontré, c’est ma mission. »
Un salon du massage en juin dernier et voilà son réseau de clientèle établit !
« Je faisais enfin ce pourquoi j’étais fait. C’est comme ça que l’ai ressenti, C’était naturel, vraiment très naturel ! Je ne suis pas guérisseur, je ne suis pas tahua, je fais du massage de bien-être. S’ils viennent me voir pour une pathologie, je les invite à consulter un médecin. ».
Tamatoa est dans son élément. Mais son histoire ne s’arrête pas là…
« Je vais changer de nom, j’ai fait les démarches auprès du tribunal pour faire figurer Tamatoa sur ma carte d’identité.»
S’il a un conseil à donner ce serait : « allez voir le monde, chacun trouve son point de chute, mais voyagez ! Ça enrichit, on devient très riche, je suis très riche de rencontres, de culture. Moi j’ai choisi de sauvegarder une partie de celle-ci à travers ce savoir, c’est ma contribution. C’est tout !»
Jeanne PHANARIOTIS
Rédactrice web
© Photos : FB Tamatoa MISCHLER