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Sport

Kohaï Schmit, grand espoir du triathlon polynésien 2/2

Publié le 24 juin 2024

Après avoir brillé dans les catégories jeunes, Kohai Schmit, à peine âgé de 15 ans, fait déjà partie des meilleurs athlètes du triathlon polynésien en catégorie senior et monte en puissance dans d’autres disciplines telles que la course à pied.  Le jeune champion prend même le temps de réfléchir à une éventuelle carrière sportive professionnelle. En attendant, il se confie à Hommes de Polynésie pour retracer son parcours et partager sa passion. 

Un cruel manque de concurrence au fenua

En plus des compétitions locales, Kohaï participe également à des compétitions nationales de France. Il termine notamment à la sixième place aux championnats de France d’aquathlons à Pontivy en 2021 dans la catégorie benjamin 2.  Avec Toanui TANETOA , classé septième, et Hugues LE CAM , classé treizième, ils remportent le titre de champions de France par équipe. En 2022, Kohaï termine à la huitième place lors des championnats de France d’aquathlon à Angers dans la catégorie minime 1, et à la seizième place en 2023 dans la catégorie minime 2 à Mesnard-La-Barotière en Vendée. Malgré ces bonnes performances, il estime que les jeunes espoirs polynésiens n’évoluent plus dans des conditions favorables pour obtenir de meilleurs résultats au niveau national.

« J’ai compris que je suis arrivé à un stade en Polynésie où je reste bloqué au niveau de mes performances. Nous avons moins de concurrents, ce qui nous empêche de progresser davantage.  En France, ils ont beaucoup plus d’athlètes et disposent de moyens sportifs plus importants pour avancer. Par exemple, ils ont mis en place des ligues pour regrouper les meilleurs jeunes de chaque région et organisent des compétitions telles que des mini-triathlon. C’est ainsi que les meilleurs se préparent efficacement pour les championnats de France. »

Des infrastructures insuffisantes pour atteindre le plus haut niveau

Les infrastructures locales ne seraient pas aussi adaptées pour le développement des jeunes athlètes polynésiens.

« Il y a vraiment des lacunes au niveau de nos infrastructures. Nous disposons de 2 ou 3 piscines, mais aucune n’est réservée aux triathlètes. Il faudrait revoir les créneaux d’horaires, le nombre de lignes d’eau, etc… Le stade Pater est aussi dans un état critique. Les pistes de courses sont très abimées et se remplissent d’eau lorsqu’il pleut. Cela nous pénalise lorsque nous voulons travailler notre chronomètre pour les courses. Le vélodrome de Fautaua est en bon état, mais reste très basique, comparé à ceux de l’étranger, notamment en ce qui concerne l’inclinaison, la qualité du revêtement, … »

Des difficultés d’entrainement et un encadrement insuffisant

« Par ailleurs, le comportement de la Fédération Tahitienne de Triathlon à mon égard m’a conduit à prendre des licences dans chaque discipline, au sein de trois clubs différents, afin de pouvoir continuer à progresser. Cela représente 20 heures par semaine, nécessitant une organisation complexe. En raison de ces difficultés d’entrainement et de l’encadrement insuffisant, beaucoup de mes camarades avec qui j’ai pu évoluer ont abandonné le triathlon, ce qui fait que je me sens un peu seul. Ce sont les raisons pour lesquelles il devient de plus en plus difficile pour nous de concourir aux championnats de France. »

Le jeune champion compte toutefois continuer à briller dans les compétitions locales. Parmi les compétitions qu’il a remportées récemment, celle du triathlon de Haapiti à l’occasion de sa première course en catégorie S (réservée aux athlètes âgés de 16 ans et plus), où il a affronté plusieurs triathlètes seniors, au mois de février dernier. Aux championnats de Polynésie d’aquathlons, il termine premier dans sa catégorie Cadet et deuxième au classement scratch, à quelques secondes seulement de Thomas Lubin. Ce dernier a gagné le Swim & Run de Nouvelle Zélande avec Cédric Wane, et ils se préparent ensemble pour les championnats du monde de Swim & Run en Norvège en septembre prochain.

Réflexion sur une carrière sportive

Scolarisé en classe de seconde, il se donne encore du temps pour décider s’il souhaite intégrer un établissement proposant des études sportives en vue d’une carrière professionnelle, ou s’il préfère poursuivre une scolarité classique.      

« Mon objectif est de continuer à évoluer à un très bon niveau, de m’améliorer et de voir ensuite si je peux suivre un cursus sport-études à l’étranger. Je ne sais pas encore si je veux faire une carrière professionnelle. Cela dépendra de mes performances et de ma motivation. Si je ne le fais pas, je vais poursuivre mes études scientifiques. Je pense poursuivre une licence de médecine pour devenir médecin ou infirmier, tout en continuant à participer aux compétitions sportives à Tahiti. »

Le sport pour s’épanouir

Pour conclure, Kohaï souhaite lancer un message aux jeunes polynésiens.

« Je les invite à faire du sport pour avoir une bonne condition physique et pour se sentir bien. Quand je vois certains tomber dans la drogue, je me dis que cela ne sert à rien. Ils perdent du temps et de l’argent. Il se mettent en danger pour rien. Pour ma part, le sport me permet d’avoir de bonnes sensations et de passer de bons moments avec des amis. Cela peut vraiment aider certains à oublier leurs problèmes et à s’en sortir. En tant que sportif, tu te fixes des objectifs pour progresser. C’est le but. »

 REMERCIEMENTS

>le club Punaruu athlétisme : Yoan Oopa et Titaua Maurin

>Le club OLP Natation : Samir et Clay

>Le club Pirae cyclisme : Taruia Krainer et Poerava Van Bastolaer

>La Fédération de cyclisme : Kahiri Endeler et Benoît Rivals

>le club Fei Pi Triathlon : Laurent Macheboeuf et Christophe Lefèvre

>Mes parents Yvette et Thomas, mes frères Takaï et Hakaui

      Toatane Rurua

      Rédacteur

     ©Photos : Toatane Rurua et Kohai Schmit pour Hommes de Polynésie

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