Eric Zorgnotti : la confiance à travers le sport
Travailler avec ses faiblesses et ses points forts, Eric connaît bien. À travers son parcours, il se forge un mental d’acier et gagne en estime. Cet ancien sportif, aujourd’hui Directeur technique du Comité Olympique, reçoit Hommes de Polynésie dans son bureau pour parler de ses aventures humaines extraordinaires.
De l’armée au triathlon
Eric Zorgnotti est né à Compiègne, dans l’Oise. Il n’y restera que peu de temps, car sa famille voyage beaucoup par le métier de son père : militaire.
« C’est peut-être pour cela que je quitte la métropole à 19 ans, pour m’engager dans la marine nationale. »
En classe de 2nde, il rencontre Isabelle, la femme de sa vie.
« Après la terminale, elle fait une école d’infirmières, et moi je pars à Tahiti, découvrir de nouveaux horizons. »
Dans le cadre de l’armée, Eric est amené à voyager, mais réalise qu’il n’est pas fait pour cette carrière.
« Je suis quelqu’un qui adore anticiper et prendre des initiatives, ce qui n’est pas toujours compatible quand on est dans l’armée. »
En 1997, Eric, Isabelle et leurs 2 garçons de 3 et 5 ans s’installent à Tahiti. Son bagage de radariste à l’armée lui permet de décrocher un poste de Directeur technique pour des photocopieurs. Mais en 2001, il a l’opportunité de travailler dans sa passion : le triathlon.
Le sport, une relation humaine avant tout
« Ce n’est qu’en 83-84 que j’ai commencé à devenir sportif. Je me suis découvert et j’ai commencé à faire des semi-marathons à l’âge de 20 ans. »
Eric prend goût au perfectionnement, et s’intéresse de plus près à la nutrition, au sommeil, à l’hygiène de vie, au fonctionnement du corps… En 1989, il s’inscrit dans un club de triathlon à Toulon, qu’il représentera à chaque compétition, notamment lors des championnats de France. Sa femme et ses enfants le suivent en camping-car.
« J’avais la compétition, l’échange humain, le dépassement de soi. Pendant longtemps j’ai manqué de confiance en moi, et le sport m’a permis de me dépasser. »
« En 97, juste avant de partir pour la Polynésie, je participe au triathlon de Nice et j’arrive 20e sur 1 500 – l’apothéose pour moi. Et en octobre, je m’inscris à l’Aito Man à Moorea : un Iron Man de 4 km de natation, 180 km de vélo et 42 km de marathon. J’ai terminé 2ème, à 3 min du 1er. »
En parallèle de son travail, Eric s’investit dans le milieu du triathlon. Il met un pied dans l’événementiel sportif en 98, avec l’organisation du Défi de la Maroto. Sa rencontre avec Laurent Macheboeuf, entraineur et triathlète local, donnera naissance à une école de triathlon : Fenua Tri. Il quitte son travail et propose également ses services à la Fédération Tahitienne de Triathlon pour l’événementiel, et prend en main l’organisation du Triathlon des Entreprises et de l’Aito Man de 2001 à 2004.
« À partir de 2002 je commence à faire des formations complètes avec les brevets fédéraux de triathlon, puis brevet d’Etat de maitre-nageur, et enfin diplôme d’État de triathlon et de natation. »
En 2004, il est chargé de la sélection et la préparation des athlètes pour les jeux du pacifique de Samoa 3 ans plus tard. En 2008, il devient le premier Cadre technique fédéral salarié, en charge du développement du sport au sein de la fédération de triathlon.
« L’Aito Man s’est arrêté en 2004, faute de finances privées. Alors j’ai développé le Triathlon des entreprises jusqu’en 2017. »
La culture, le sport, l’art : 3 choses essentielles à la vie
En 2017, Eric démissionne de son poste au CTF et prend une patente de consultant. Il travaillera comme éducateur sportif auprès de personnes atteintes de maladies chroniques au sein du réseau Maita’i Sport Santé, et intervient comme consultant auprès des entreprises sur l’amélioration de la performance.
« J’étais loin de la performance et ça me faisait du bien ; j’apportais toutes mes compétences et connaissances pour les aider à se sortir de leur maladie et à changer leur mode de vie. J’ai rencontré des gens en difficulté financière et sociale, et cette relation m’a beaucoup apporté. »
« La problématique de la performance est la même dans le sport et en entreprise. À travers des activités ludiques, je mets en avant ses valeurs principales : Exigence, Engagement, Envie et Écoute. »
En octobre 2019, il apprend que le Comité Olympique recherche un Directeur technique. Il postule et décroche le poste, qu’il occupe depuis le 1er janvier 2020.
« Après un entretien d’embauche, je suis recruté à l’essai, puis passe en CDI le 1er janvier 2020. J’ai proposé un projet de développement et de performance sportive sur plusieurs années, avec pour objectif d’obtenir la candidature des Jeux du Pacifique en 2027, et de les gagner. »
Et quant à la relève, elle est assurée par ses fils, Valentin et Benjamin…
« Valentin est Docteur en physique et passionné de musique. Benjamin est ingénieur et sportif de haut niveau. Nous leur avons donné le choix de s’exprimer, que ce soit dans la culture ou le sport. Je suis fier de mes enfants. »
V.M
Rédactrice web
© Photos : Eric Zorgnotti, V.M pour Hommes de Polynésie