Hommes de Polynésie Retrouvez nous sur
Site de Femmes de Polynésie Hommes de Polynésie

Je passe
d'un site à l'autre

Société

Vetearii Flohr, sauveteur en mer

Publié le 23 avril 2019

Notre portrait du jour se nomme Vetearii Flohr Contrôleur du trafic maritime au port autonome, il préside également à la destinée de la Fédération d’Entraide Polynésienne de Sauvetage en Mer. Son souhait ? Multiplier ses stations de sauvetages et par conséquent ses membres bénévoles inter-archipels. Hommes de Polynésie vous en dit plus sur ce personnage.

AMOUREUX DE LA MER

300 bénévoles en  2009, 145 en 2019, il n’a pas suffi longtemps à Vetearii pour comprendre les causes à cette hémorragie : disproportions entre moyens dévolus, effectif humain, surface à quadriller (un espace maritime aussi vaste que l’Europe) et rareté des opérations.

Pour limiter le déclin, Vetearii a rassemblé toutes ses forces pour passer outre sa timidité et parler de ce qui lui tenait à cœur : l’Entraide Polynésienne. Une première entrevue a lieu chez lui, à son bureau situé au rez-de-chaussée du Bâtiment Petropol sur la rue Alfred Poroi dans la zone industrielle Papeava de Papeete.

Au second entretien nous pénétrons dans ce que nous appelons le repère de sauveteur en mer : la Fédération d’Entraide Polynésienne de Sauvetage en Mer. C’est dans cet univers dédié aux gestes qui sauvent qu’officie ce fringant trentenaire. Un polynésien propulsé au rang de vigie.

CONTROLEUR MARITIME

Car avant de parler du sauveteur, un détour sur sa qualité de contrôleur du trafic maritime est à ce stade, nécessaire. Tel un aiguilleur du ciel à l’aéroport, Vetearii régule la circulation maritime en zone portuaire. Il autorise ou interdit l’entrée au port, surveille le trafic intérieur si besoin comme lorsque des pétroliers, bateaux transportant des matières dangereuses, circulent à l’intérieur.

« On fait comme la police des voiries mais sur un plan d’eau. »

En septembre prochain, Vetearii fêtera ses 5 ans de Motu Uta où il est, grâce à la capitainerie, bénéficiaire d’une formation en continue. Avant ça, il a été pendant 5 ans à l’Institut de Formation Pêche et Commerce, devenu le Centre des métiers de la mer de la Polynésie Française. Il a débuté au rang d’aide technique a évolué pour devenir agent administratif, a fini sa carrière avec le titre d’instructeur de formation professionnelle.

PASSIONNE DE NAVIRE

« Tout jeune j’étais passionné de navires, je trainais souvent sur le port de Papeete pour les regarder arriver et partir. »

La mer, il n’y viendra pas tout de suite. Comme la majorité des enfants, il doit suivre le parcours scolaire standard de l’époque. Le collège arrive assez vite et finalement il se rend compte au lycée que la voie qu’il s’était choisie ne lui correspondait pas. Vetearii ne se voyait pas ingénieur en équipement thermique.

Il fait une croix sur le lycée, le marché de l’emploi et Tahiti. Il s’envole pour la Nouvelle Calédonie « rejoindre ma mère ». Entre le caillou et Vetearii, on ne peut pas dire que cela ait bien accroché. Il décide de lever l’ancre cap sur le Fenua grâce à un épiphénomène aux conséquences insoupçonnées : une annonce. A l’institut de Formation  Maritime Pêche et Commerce aux activités nautiques de Tahiti, on cherche à former.

« J’ai suivi des formations ouvrant sur le métier d’officier de la marine marchande plus généralement sur le métier de marin. Certificat d’Initiation Nautique (CIN) en 2007, formation dite machine au Permis de Conduire les Moteurs Marins 250KW en 2008, et Brevet de Capitaine 200 UMS. Malgré toutes ces qualifications en poche aucun n’emploi ne se profilait à l’horizon. »

2009, il réussit à décrocher un job d’aide technique maritime au sein du centre de formation maritime (IFM-PC) où il a pu mettre en pratique ses qualifications durant 10 mois. Ayant les faveurs et la confiance du directeur d’alors, celui-ci lui proposa son premier commandement à bord du navire-école de près de 100 tonneaux de jauge brut.

« Mon inexpérience dans le domaine de la conduite du navire conduisit le directeur à demander une dérogation auprès de l’administrateur des Affaires maritimes de 2 fois 6 mois. Ces dérogations délivrées par les Affaires maritimes m’ont permis de valider mes temps de navigation et d’obtenir la délivrance de mon premier brevet de capitaine en 2010. Jusqu’en avril 2012 je mis à profit mes compétences à bord du navire-école en tant que capitaine et au sein de l’administration de l’IFM-PC en tant qu’agent administratif. »

En 2012, le voilà de retour sur les bancs de l’école maritime pour poursuivre son ascension dans le domaine et suivre la formation du Chef de quart 500 UMS. Après 6 mois de formation et un examen, il obtenait le grade de Chef de quart 500 et de second capitaine sur navire de moins de 500.

2013, le nouveau directeur de l’IFM-PC le rappela au sein des équipes pédagogiques de l’établissement pour assurer la formation de la conduite des navires comme adjoint de formation professionnelle puis comme instructeur de formation professionnelle jusqu’en août 2014.

« Là encore, les mois passés au sein de l’établissement comme formateur ont servis à valider mes temps de navigation nécessaire à la délivrance de mon brevet de capitaine 500 UMS en 2015. De septembre 2014 à aujourd’hui j’exerce la fonction de Vigie au port autonome de Papeete. »

NOMME PRESDIENT DE LA FEPSM

Dans sa tour de contrôle, il y a des officiers de ports en plus du contrôleur. C’est eux qui en cas d’accidents, de troubles ou d’incendie, prennent les décisions de coopération avec la direction générale. Le rôle de Vetearii lui, est de les appliquer selon LE manuel du bon contrôleur : le code des ports.

« Il y a des conduites à tenir : pas de travaux à chaud type soudures, ou autre aux alentours de cette zone sans autorisations. ».

Un métier qui va le préparer à la fonction qu’il s’apprête à endosser : sauveteur en mer !

« J’ai été un simple adhérent au début de la FEPSM, puis un membre d’une commission technique en charge de la communication puis en charge des senseurs de suivi en réel du trafic maritime et aérien. Puis par la force des choses, élu président par les membres adhérents en juin 2018. Nul ne peut accéder à ce poste sans passer par le vote des adhérents en assemblée générale. »

La FEPSM est en effet une fédération d’association, elle est structurée en association Loi 1901. Elle est à but non lucratif et a été créée par une volonté commune de l’État et du Pays en 2009. Aucun salarié mais que des bénévoles au service de tous les usagers de la mer (plaisance et professionnel) qui ont ce souci de la sécurité en mer.

Pour l’assister dans ses missions de gestion financière et administrative, il peut compter sur sa Trésorière, Mohea.

« Ensemble nous décidons des orientations de la fédération en tenant compte des capacités financières de la FEPSM. De la mise en place de mode opératoire et de procédure pour chaque situation dans la vie de la fédération afin de faciliter le travail et de pouvoir effectuer une traçabilité des actions menées. »

En externe, Vetearii travaille en étroite collaboration avec le JRCC TAHITI sur le plan de l’organisation opérationnelle de la FEPSM. Cela implique la tenue à jour des listings d’adhérent et de structure opérationnelle dans le cas d’une opération.

« On ne peut pas prendre la liberté d’intervenir sur un événement. La procédure veut que l’on en réfère au JRCC qui lui décide d’engager un moyen de la FEPSM ou d’un moyen plus conséquent comme l’armée. »

Par moyen dévolu, Vetearii parle de deux vedettes maritimes en base à Hiva Oa  et Faa’a « elles ont été mises aux normes de sécurité  et configurer en vedette de sauvetage en mer avec l’aide financière de l’Etat. Elles sont dotées d’équipement de navigation électronique et de moyen de communication VHF marine . » Pour le reste, il ne peut compter que sur l’équipement de ses membres bénévoles comme des poti marara, ou poti ‘auhopu. 

« Pour exercer ce métier, il faut avoir beaucoup de temps à consacrer à ses adhérents et à la fédération. Savoir être à l’écoute des attentes de ses membres et de ses partenaires, répondre aux besoins exprimés. Avoir de la reconnaissance et de la gratitude envers tous ceux qui œuvres à la hauteur de leur petit moyen au rayonnement de la fédération. »

Le JRCC possède un listing de l’ensemble des référents que Vetearii déploie dans le cas d’un signalement de disparition ou de noyade d’une personne, en contre parti du remboursement du carburant consommer pour cette opération. Il est calculé en fonction de la durée de l’intervention, et cette durée est consigné par le JRCC dans un rapport de situation.

Vetearii travaille au quotidien avec ses plus proches collaborateurs que sont ses 2 cadres techniques fédéraux, Fabien pour les radiocommunications et matériels techniques et Marc à Hiva-Oa pour le projet d’acquisition d’une vedette de sauvetage et d’assistance médicale des Marquises. Il entretient des relations avec le service des Affaires maritimes de l’État en P.F sur la gestion de la subvention annuelle et la direction Polynésienne des Affaires maritimes sur le plan technique et sur la communication de la sécurité en mer.

« Et surtout avec mes chefs de station et président d’association de sauvetage. Lorsque la fédération a été créée, l’émulation des débuts a convaincu jusqu’à 300 membres bénévoles ! Sauf que dans certaines îles, des stations ne sont jamais intervenues.»

A sa prise de fonction le 25 juin 2018, Vetearii s’est engagé à former les futurs bénévoles aux gestes de base, tant médicales qu’en termes d’intervention sur site « parce qu’aujourd’hui je ne plus faire intervenir des personnes qui n’ont aucune qualification, qui risque de mal faire les choses et de se mettre elles même en danger. »

Vetearii appelle tous les amoureux de la mer à venir partager leurs idées pour que demain la mer soit un lieu de convivialité. Il espère ainsi que la structure tiendra encore dans 10 ans comme la SNSM en France.

En 2019 « Être né à Tahiti ne peut plus justifier des départs en mer sans aucun matériel de survie, ne serait-ce qu’une balise  de détresse. Être né à Tahiti ne signifie pas être vacciné à l’eau de mer  au point de ne pas la craindre. »

800 navires sont à ce jour équipés de balise pour la plaisance. C’est autant de personnes potentiellement sauvées. Cet équipement est proposé à la vente par la Fédération au tarif unique de 30 000 francs. Les plaisanciers qui n’en disposent pas sont invités à se rapprocher de la FESPM ; Les professionnels sont appelés à s’équiper d’une radiobalise de localisation des sinistres , un matériel qui, on le rappel, est en parti subventionné par le pays.

« Dans un pays comme le nôtre où l’on est éloigné de tout, je pense qu’il n’y a que l’entraide qui peut fonctionner entre nous ! Nous autres hommes de Polynésie, savons encore vivre avec notre environnement, notre culture, notre langue et la diversité qui est la nôtre. Si vous vous sentez de suivre des formations, de vous équiper alors vous serez le bienvenu au sein de la Fédération. »

Plus d'informations

Sponsorisé par la Fédération d’Entraide Polynésienne de Sauvetage en Mer (FEPSM)

Facebook : FEPSM

Contact  : Vetearii FLOHR, Président 

Adresse : Bp : 90130 – 98715 Motu uta ; 60, rue Alfred POROI bâtiment G6 ex-Pétropol zone industrielle Papeava Papeete.

Téléphone : +689 87 25 19 68 – +689 87 33 16 16 – +689 40 85 16 16

Mail : president@fepsm.com / contact@fepsm.pf

Horaires d’ouverture : Lundi, Mercredi et Vendredi de 09h à 12h45 / Fermée les mardis et jeudis

Jeanne Phanariotis
Rédactrice web

© Photos : Hommes de Polynésie

Partagez Maintenant !

Newsletter

Abonnez-vous à notre newsletter pour recevoir du contenu de qualité

* En cliquant sur VALIDER, nous attestons que l'adresse mail ne sera utilisée que pour diffuser notre newsletter et que vous pourrez à tout moment annuler votre abonnement.