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Société

Pas d’électricité dans l’air avec Tagaroa

Publié le 11 décembre 2020

Rendez-vous aujourd’hui dans la zone industrielle de la Punaru’u, au centre de conduite de la TEP, juste à côté de la centrale thermique d’EDT. Le décor est posé ! Hommes de Polynésie enfile ses chaussures pour retrouver dans cette zone sécurisée Tagaroa Normand,  chargé de conduite, qui nous dévoile les coulisses de son univers.

Les yeux rivés au ciel

Tagaroa voit le jour il y a 30 ans à Punaauia, où il passera son enfance.

« Mon père est issu d’une fratrie de huit, et je suis l’aîné des petits Mootua! J’ai eu une enfance assez ordinaire : les devoirs, le travail, et après on allait s’amuser dehors. »

Ses grand-parents sont quant à eux entre Punaauia, Papara et Rangiroa.

« Je n’avais jamais fait de grand voyage, autre que Rangiroa, et les avions me faisaient rêver ! »

Tagaroa nourrit alors le rêve de devenir aiguilleur du ciel, et travailler dans une tour de contrôle.

« Puis j’ai suivi une filière scientifique. L’attrait pour les avions était moins présent, mais celui de la gestion de flux OUI. »

De la physique à la microélectronique

Tagaroa décroche un Bac S et s’inscrit en Licence de Physique-Chimie à l’UPF. Il y suit les 2 premières années, puis part en France, à Montpelier, pour la 3ème année.

« On avait des cours d’électronique, et là, j’ai eu un déclic. »

Une maîtrise en électronique en découle tout naturellement.

« Ce qui m’intéressait, c’était les petits composants, les micro-puces que l’on trouve dans les téléphones portables, par exemple. »

Tagaroa poursuit avec un Master de Physique et Ingénierie des Matériaux pour Microélectronique et les Nanotechnologies. Rien que ça ! À côté, il s’intéresse à la transition énergétique.

« J’ai tourné mes recherches vers le développement des micro-puces utilisées dans les panneaux solaires, avec une application viable en Polynésie. Alors j’ai fait un 2ème Master  en Énergie, pour pouvoir lier fabrication de micro-puces et panneaux solaires. »

 

Son stage de fin d’année se déroule au Centre d’Expertise des Techniques de l’Infrastructure de la Défense (CETID), où il travaille sur le développement de panneaux solaires à coût restreint pour équiper les camps de base lors des opérations.

« En parallèle, avec ma copine, on voulait rentrer à Tahiti. Alors j’ai postulé à la TEP, et j’ai eu un 1er entretien en visio. »

Les portes de la TEP s’ouvrent pour Tagaroa comme Assistant chargé de conduite en août 2019, avec un contrat d’1 an en CVD par le biais du SEFI. Au bout de 6 mois, il passe Titulaire au poste de Chargé de conduite.

Un univers électrique

Pour comprendre le travail de Tagaroa, il faut d’abord comprendre celui de la TEP.

« Nous transportons l’énergie électrique (thermique ou hydraulique) via le réseau de Transport jusqu’aux distributeurs, qui la livrent aux consommateurs finaux. »

Facile, jusque-là. Mais certains paramètres sont à prendre en compte pour que tout se déroule bien.

« Le chargé de conduite, c’est un peu comme un aiguilleur du ciel, mais pour les flux électriques. »

Un de ces paramètres par exemple est l’Effet Joule, qui correspond à la perte d’énergie liée au transport. Pour diminuer cette perte, le chargé de conduite doit choisir le chemin le plus court pour transiter du point de production jusqu’au point de distribution. Un autre paramètre est la capacité du câble.

« On doit prendre en compte la quantité d’énergie produite et les besoins des consommateurs, mais aussi la capacité du câble à transporter telle ou telle quantité. Et si on fournit trop, le câble se retrouve en surcharge et éclate. »

Tagaroa n’est pas seul à ce poste. Ils sont en fait 5, à assurer une gestion continue des flux d’énergie. Au quotidien, il est devant son ordinateur, qui affiche la production, les besoins, la carte du réseau, les flux, des alarmes…Tout se gère à distance depuis la salle de conduite.

Vous l’aurez compris, la moindre erreur peut s’avérer lourde de conséquences. Rigueur et communication sont indispensables pour assurer sa mission en toute sécurité. Et cela correspond bien à Tagaroa, qui a trouvé avec la TEP un métier qu’il aime, et une équipe qu’il considère comme une deuxième famille.

Lubomira Ratzova

Rédactrice web

© Photos : Lubomira Ratzova pour Hommes de Polynésie

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