James, directeur de l’association Arii Heiva Rau
“Il y a tant à faire pour les jeunes de Polynésie”
À 29 ans seulement, James Pawels dirige l’association Arii Heiva Rau qui vient en aide aux jeunes défavorisés de Moorea et des autres îles de Polynésie. Le jeune homme parle avec passion de son travail à Hommes de Polynésie.
Après son BTS en Management des Unités Commerciales au Lycée polyvalent de Taaone, James Pauwels s’est retrouvé à travailler pour l’association Arii Heiva Rau où il s’occupait des insertions professionnelles :
“Au départ, j’ai accepté ce boulot par nécessité et non par envie”.
Un job alimentaire pour celui qui ne se voyait pas travailler toute sa vie pour une association :
“On entend souvent qu’il y a des détournements de fonds à des fins personnelles dans les associations. J’en avais une mauvaise image. Mais je me suis vite rendu compte que j’avais tort”.
Les mois passent, et les années aussi. James finit par devenir le directeur de l’association, et huit ans plus tard, son travail est devenu une passion qui l’anime au quotidien.
“Je ne me rendais pas compte qu’il y avait autant de misère en Polynésie, même si je trouve que cela va mieux aujourd’hui. Il y a moins de délinquance et plus de respect. On voit le fruit de notre travail. J’ai toujours voulu aider les gens. Peut-être parce que je viens d’un milieu modeste. Une chose est sûre en tout cas, jamais je ne m’essouflerai ! Je suis tellement motivé à faire plein de choses pour nos jeunes.”
Les jeunes qui font partie de l’association Arii Heiva Rau ont de 3 à 21 ans.
“On s’occupe des enfants qui ont des problèmes financiers et/ou familiaux. L’association est fédérée à l’Union Polynésienne pour la Jeunesse. On travaille avec le pays pour organiser des activités artistiques, sportives et culturelles comme des sorties au ciné, au motu… C’est vraiment la détente pendant les vacances et on veut offrir aux enfants des choses qu’ils n’ont pas forcément à la maison. Hors vacances, on est plus dans de l’accompagnement scolaire”.
L’association se veut complémentaire de l’école.
“Sans les associations en Polynésie, les enfants seraient livrés à eux-mêmes dans la rue”.
James regrette cependant que le secteur associatif soit méconnu du grand public :
“On n’est pas assez mis en avant, notamment sur les métiers qui existent au sein d’une asso’. Or, cela fonctionne comme une entreprise avec de la création de projets, des demandes de financement, tout un personnel qui est autour etc. En tant que directeur, je gère 19 salariés et je travaille avec une vingtaine de prestataires. Nous n’avons aucun bénévole. Dès lors que tu apportes quelque chose, tu te dois d’être rémunéré. Il y a vraiment de nombreux corps de métiers au sein des associations : éducateur, cuisinier, aide-soignant, psychologue…”
Pour travailler dans une association, il faut avant tout aimer le contact, le partage, la transmission de savoir, savoir écouter l’autre et savoir faire la part des choses entre la vie personnelle et professionnelle.
James aimerait aujourd’hui ouvrir une autre antenne de son association sur Tahiti :
“Le siège social se situe à Moorea et on aide les enfants de Moorea et des îles. Mais il y a tellement de choses aussi à faire à Papeete. J’aimerai également développer des projets pour les Matahiapo”.
Plus d'informations
Page Facebook de l’association Arii Heiva Rau – Francas https://www.facebook.com/ahrmoz/
Noémie SCHETRIT
Rédacteur web
© Photos : James PAWELS