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Portrait

Jeff Alcaraz, de la Meuse à Moorea !

Publié le 22 janvier 2019

C’est une histoire d’amour que l’on vous raconte aujourd’hui. Une idylle entre un homme et le fenua, comme la Polynésie sait si bien en provoquer. Ancien pâtissier, puis gendarme mobile, restaurateur et désormais loueur de véhicules indépendant, c’est encore un parcours atypique que raconte Jeff Alcaraz à Hommes de Polynésie

Jeff Alcaraz est né en Afrique du Nord, et, comme beaucoup de population en 1962, il traverse la Méditerranée pour se retrouver très jeune à Marseille.

« mon premier job : pâtissier…  avant l’Armée»

Après un CAP, Jeff est en âge de travailler et il va passer deux années aux côtés d’un artisan pâtissier, confiseur, chocolatier.

UNE LONGUE CARRIÈRE MILITAIRE

Puis vient l’âge du service militaire que Jeff passe à Toulon. Il fait ensuite ses classes à Auxerre, et rentre à la Gendarmerie, ce qui va le faire énormément voyager

En 1982 il est affecté à Verdun, où il passera neuf années pendant lesquelles il multiplie les déplacements en fonction de l’actualité. Il est notamment appelé pour assurer la sécurité de François Mitterrand ou de Jacques Chaban-Delmas.

C’est ainsi qu’il va intervenir en Corse, et qu’un jour, c’est le grand voyage aux antipodes : il faut aller maintenir l’ordre à Tahiti, où les dockers de Papeete bloquaient le Port. Nous sommes en 1986.

« je découvre le paradis, la gentillesse des gens… »

Et forcément pourrait-on dire, fatalement même, Jeff tombe amoureux du fenua, de la joie de vivre, de la gentillesse des polynésiens, du tutoiement naturel. Car la Polynésie a été, depuis des décennies, une merveilleuse terre d’accueil pour les voyageurs du monde entier. C’est ce qui donne aujourd’hui l’harmonieuse diversité de sa population, que beaucoup de pays nous envieraient.

Comme beaucoup de militaires de passages, Jeff goute également à la bringue et découvre les musiques locales et leurs mélodies entraînantes. Evidemment, il n’est pas non plus insensible à la beauté légendaire et exotique des vahine.

« un problème de santé met un terme à ma carrière dans la gendarmerie »

La carrière militaire de Jeff s’arrête en 1997 suite, quelques mois plus tôt, à une méningite dont il se sortira avec une importante surdité. Mais Jeff a une mentalité de battant et il n’est pas question qu’il reste sans rien faire.

UNE ROULOTTE DANS LA MEUSE

Le projet qui va l’occuper pendant huit années c’est une roulotte pizzeria. Contrairement à nos roulottes tahitiennes, celle de Jeff est itinérante et il parcourt le département de la Meuse, et rayonne dans la région de Varennes-en-Argonne…

Varennes, un nom célèbre dans l’Histoire de France et la Révolution Française, puisque c’est dans ce village que Louis XVI et Marie-Antoinette furent arrêtés lors de leur fuite depuis Versailles. Une roulotte que Jeff finira par vendre en 2006.

« j’avais la nostalgie de la Polynésie »

Le magnétisme de la Polynésie agissait toujours, et Jeff avait gardé des contacts. À cette époque il en avait marre de l’anonymat des grandes villes métropolitaines. Un coup de fiu, même s’il n’appelait pas ça comme ça à l’époque.

Jeff revient en 2007 en Polynésie et file immédiatement sur Moorea. Il veut, certes, se la couler douce mais en ne restant pas oisif.

« j’avais envie et besoin de monter un petit business »

Comme il l’avait fait pour la roulotte, Jeff tâte un peu le terrain et finit par acheter une entreprise de location de vélos, avec trois points de vente. Mais cela n’était pas suffisant pour vivre même s’il sentait le potentiel du tourisme sur l’île.

C’est ainsi qu’il revend le commerce pour passer à la vitesse supérieure et mieux répondre à la demande : une location de scooters, moyen idéal de découvrir l’île tranquillement.

Aujourd’hui Jeff a sa petite entreprise de location de scooters sur Moorea, avec même la nouveauté de quelques voitures. Le plus difficile était de se faire une place face aux grandes enseignes internationales du secteur, mais il a réussi son pari : il développe son réseau grâce aux hôtels et aux pensions qui lui font confiance et qui apprécient son implication, et sa disponibilité.

Le bouche à oreille fait le reste, et Jeff vit donc très simplement en ayant réalisé son rêve, avec encore des envies de développement à taille humaine, puisqu’il envisage la création d’un ou deux emplois locaux.

Laurent Lachiver
Rédacteur web

© Photos : Laurent Lachiver

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