Wilfred, jeune chef d’entreprise polynésien à l’avenir prometteur
À tout juste 20 ans, Wilfred crée l’application APETAHI, application polynésienne spécialisée dans la localisation des transports en commun. Le besoin était réel, mais il fallait y penser : Wilfred l’a fait. Il aime l’informatique et est passionné par les nouvelles technologies. Confiant, rempli d’espoir, avec une attitude très positive, c’est un garçon qui sait ce qu’il veut, qu’Hommes de Polynésie a rencontré.
« Je veux faire quelque chose qui va bouleverser le monde… »
Fort du succès de son application avec ses 8 000 téléchargements, Wilfred est ambitieux. Tout a commencé alors qu’il était élève en seconde au Lycée Taaone. En cours de maths, alors qu’il travaille sur les probabilités, il se pose la question : combien y a-t-il de chances sur dix qu’un bus arrive ? Et pourquoi ne pas appliquer les lois de probabilité aux transports en commun ?
« J’étais à l’arrêt de bus et je me suis dit pourquoi ne pas créer une appli qui prédirait l’heure d’arrivée du bus ?… ».
Il lance son entreprise APETAHI, prénom de sa petite amie.
« C’est elle qui m’a beaucoup écouté, beaucoup soutenu. Aujourd’hui nos chemins se sont séparés, mais qui sait, peut-être que l’on se retrouvera ?… ».
Disponible sur Android, « bientôt sur Iphone… », Wilfred espère pouvoir sortir une nouvelle interface graphique. Confiant, il affirme : « J’espère avoir cette idée qui pourra me pousser plus loin. J’espère un jour apporter ma contribution à la Polynésie. C’est vrai, je suis quelqu’un avec beaucoup d’ambition, quelqu’un qui ose le dire tout simplement… ».
« Je veux montrer que tout le monde en est capable, parce que moi, je viens d’une famille simple… »
Wilfred n’est pas né avec une cuillère en argent dans la bouche :
« Je viens de l’un des quartiers les plus chauds de la ville de Faa’a, le quartier Tavararo. Mais j’ai un très bon respect pour mon quartier… »
Il dira même qu’il a eu une jeunesse compliquée, qu’il a toujours été considéré comme quelqu’un de différent, qu’il a souvent été rejeté dans sa classe, surtout par les filles. Malentendant d’une oreille, il a essuyé des moqueries et des humiliations dans son enfance, mais « cela m’a rendu plus fort aujourd’hui. Un jour j’en ai eu marre et j’ai fait des sports de combat. Aujourd’hui, je ne me laisse plus faire… », dit-il. Avec « deux frères et sœurs, et une grand-mère adorable », heureusement, « la vie était facile à la maison… ».
« Chacun a un potentiel en soi. Il faut se donner les moyens, se fixer des objectifs… »
Wilfred reconnait volontiers qu’il n’a jamais été premier de sa classe à l’école, et qu’il « n’était pas le plus intelligent… » bien que ses matières de prédilection étaient les maths/physique. Par ailleurs, il lit beaucoup de revues informatiques, de pdf sur le web, et commence même à coder des sites internet à l’âge de douze ans. Il se renseigne beaucoup, apprend toujours et encore afin d’accumuler des compétences :
« Il faut travailler, tous les efforts seront récompensés. C’est ma vie. Je travaille énormément le weekend, quinze heures sur mon ordi… ».
Aujourd’hui en troisième année de licence à l’école POLY 3D, il ne compte pas s’arrêter là et souhaite poursuivre en Master en France, et pourquoi pas, finir en beauté avec un doctorat en informatique ?
Oser, avoir de l’audace, toujours aller au bout des choses, ne pas fléchir sous le poids des critiques… Ce sont les messages que Wilfred souhaite passer. « Aux jeunes, je leur dirai : n’ayez pas peur d’entreprendre… ». Sa détermination, ses compétences et sa force de caractère, il souhaite les mettre au profit de l’innovation technologique, et faire ainsi rayonner la Polynésie à travers le monde. C’est un noble dessein, souhaitons-lui bonne chance !
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Tehina de la Motte
Rédactrice web
© Photos : Hommes de Polynésie