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Évasion

Tui, marquisien entrepreneuriat

Tui, un marquisien qui se lance dans l’aventure entrepreneuriale

Publié le 22 décembre 2017

D’apparence extérieure, Tui impose, de par sa taille et sa carrure. Les yeux souvent rieurs lorsqu’il commence à parler, le contact est facile et une connexion se fait dès que l’on entend sa voix douce et chaleureuse. Avec un objectif en tête, et surtout l’envie de réussir pour sa petite famille, Hommes de Polynésie a rencontré ce jeune homme qui n’a plus peur de prendre des risques et de les assumer. 

Une enfance oisive et protégée

Né à Atuona, ville principale de Hiva oa, aux îles Marquises, le 12 mars 1985, Tui est un enfant issu d’un couple mixte. Petit dernier d’une famille de quatre enfants, c’est le gâté de sa maman marquisienne et de son père français.

« Très turbulent, je ne restais pas en place. Comme je n’étais pas très bon élève, on m’a orienté au CED Saint Joseph de Nuku Hiva, après la troisième. »

Élève pensionnaire de la première promotion de ce lycée professionnel fraîchement inauguré, et ce, pendant trois années, Tui apprend beaucoup et obtient un CAP. Il choisit la spécialité GEPR (Gestion de la Petite Exploitation Rurale) et découvre les fondamentaux de l’agriculture.

« À l’époque, on avait une usine d’abattage, ce qui permettait de lever des fonds pour l’école, un pied dans la vie active. J’ai aimé. Cela m’a permis de me construire en tant qu’homme, avec les enseignements de frère Rémy Quinton. »

Une phrase le marque à cette époque-là, et ne le quittera plus jusqu’à aujourd’hui :

« La richesse d’un homme vient de sa main et de sa tête. »

Après un court passage à Tahiti où il prévoit de poursuivre ses études par un BEP Finitions Revêtement Peinture Carrelage, Tui décide de rentrer à Hiva oa, par manque d’intérêt.

« Une fois à Tahiti, c’est Tahiti, avec toutes ses tentations. Une communauté urbanisée où il faut avoir de l’argent. »

Après avoir erré pendant un certain temps, totalement dépourvu à cette époque d’un quelconque esprit de travail, Tui en profite pour faire la fête. Il faut que jeunesse se passe.

Une rencontre déterminante : Tahia

En 2007, alors âgé de 22 ans, Tui rencontre celle qui est aujourd’hui la mère de leurs deux enfants : Tahia. Un vrai coup de foudre, et leur première fille naît un an après leur rencontre.

« Quand bébé est arrivé, on vivait du coprah. Tahia a ensuite eu un CDD de deux ans, ce qui nous a permis de subvenir aux besoins de notre petite famille. »

Tui commence alors à exploiter son côté artiste et s’oriente vers la sculpture. Il travaille le bois, mais n’accroche pas. La pierre ensuite, et c’est une révélation. Il réalise de petites ventes, et commence à croire en son potentiel par le travail.

« Sur un coup de chance, en 2009, un cousin me propose d’aller passer un entretien pour le poste de correspondant pour TDF. J’ai eu le job, et suis jusqu’à présent toujours prestataire de services pour eux. »

Un nouveau challenge : l'entrepreneuriat

C’est en octobre – novembre 2017 que Tui décide de créer son entreprise de location de vélos à assistance électrique : Marquises Cycles.

« Le fait de voir beaucoup de personnes réussir dans vie m’a donné aussi envie de bien gagner ma vie. J’ai cherché des solutions. »

Le fait qu’il n’y ait pas sur place la possibilité de louer des vélos électriques lui donne l’idée de se lancer dans cette voie. Pour lui, le besoin est réel, à combler. De nombreux touristes qui font l’effort de venir jusqu’aux Marquises ont en commun une certaine sensibilité face à l’environnement, un attachement pour la nature.

Les vélos de la marque HAIBIKE qu’il propose sont fabriqués en Allemagne : « ce sont les pionniers en vélos à assistance électrique, une référence mondiale au niveau de la qualité et de la résistance ».

Ces vélos qui se rechargent sur secteur ont une autonomie de 100 km. Tui est aujourd’hui le distributeur exclusif des vélos de cette marque aux Marquises. C’est E-bike Polynesia, gérée par Medhi et Tatiana, que Tui remercie chaleureusement pour la confiance accordée, qui lui a donné cette exclusivité.

« Ces vélos permettent de monter des côtes plus facilement, tout en faisant du sport. Tu as du plaisir avec, et le temps d’admirer et de profiter de nos beaux paysages des Marquises. »

Pour Tui, ses vélos à assistance électrique conviennent parfaitement aux personnes pas trop sportives, qui n’ont pas la carrure taillée d’un cycliste : « Pour franchir des paliers que tu ne pensais pas être capable de franchir… »

Prouver à la banque que c’est une activité qui peut rapporter et obtenir un prêt est la prochaine étape. Une bonne étoile le guide et Tui est aidé par un touriste avec qui il s’était lié d’amitié. C’est lui qui lui monte son dossier : « c’est grâce à lui pour la plus grande partie, il assuré des formations en comptabilité et vécu cinq ans à Tahiti. On est toujours en contact, c’est mon comptable ! » (sourire). Les banques suivent, le prêt est accepté, l’aventure commence.

Soutenu moralement par sa famille qui le suit dans ce projet, Tui réussit à dépasser l’appréhension relative à la prise de risques liée à la création d’une entreprise. Il est persuadé que l’écotourisme est l’avenir du tourisme aux Iles Marquises. Un endroit avec des sites archéologiques exceptionnels, une végétation luxuriante, des reliefs propices à l’exploration et l’aventure à deux roues…

Cette aventure n’en est qu’à ses balbutiements, mais le message de Tui est plein d’espoir.

 « Aujourd’hui, il faut être acteur de son futur, ne pas avoir peur de se lancer et le faire. Bien sûr, il faut que ce soit réfléchi et surtout, y croire. »

Plus d'informations

Sur la page Facebook Marquises Cycle

Tehina de la Motte
Rédactrice web

© Photos : Hommes de Polynésie et Marquises Cycle

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