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Art & Culture

Feel good : être généreux peut vous rendre heureux

Publié le 22 janvier 2021

On ne saurait pas vraiment vous dire pourquoi mais la photo de ce jeune homme est un des visuels qui a le plus intrigué l’équipe d’ Hommes de Polynésie. Pourquoi cette mise en scène ? Qui se cache derrière ce regard en fleurs ? Et pourquoi cette ombrelle en dentelle ? Voici un personnage mystérieux débordant de créativité mais surtout d’une très grande générosité qu’il acquis avec une touchante simplicité dans laquelle beaucoup peuvent se reconnaitre.

Mais alors, qui est-il ?

Il s’appelle Dimitri Nguyen-Verdenet. Il est né le 9 octobre 1989 à Paofai et a passé son enfance entouré de ses parents Catherine et Vuong, et de son grand frère Teano, à Pirae.

Il suit un parcours scolaire général et décide de poursuivre en Australie après le lycée.

« J’avais l’opportunité. Mes parents étaient aisés donc c’était le moment d’en profiter. »

Dimitri en famille et avec ses amis

Deux ans après, ses parents partent s’installer à Vuillafans1.

De son côté, Dimitri est partagé entre plusieurs mondes et ne s’épanouit pas en tant qu’étudiant. Il tente alors le coup dans la vie active et se dirige vers la France.

« Là-bas, je trouve du boulot dans une compagnie de spectacle. Je reste avec la troupe pendant une année. C’est le meilleur job que j’ai eu jusqu’à présent. Je me suis éclaté ! »

Dans cet univers, le jeune homme aime cette ambiance familiale qu’artistes et techniciens dégagent.

« Musiciens, acteurs, transformistes, magiciens, ingénieur son et lumière, avec le tonton régisseur qui animait tout ça avec son mégaphone. On s’amusait et partageait cette énergie avec le public. »

Un an après, son père, alors âgé de 49 ans décède suite à AVC2.

« La mort c’est brutal mais cela fait aussi partie de la vie que l’on aime tous. J’ai eu la chance de pouvoir soutenir ma mère et mon frère dans ce moment. »

Dimitri a su ouvrir son cœur pour tendre vers un message toujours plus positif.

« J’ai fait le deuil au bout de trois ans. Il ne faut pas se prendre la tête avec ça. Ça vient naturellement. »

Ému, il se souvient de ces bons moments du passé qu’on appelle nostalgie.

« Mon père était un super être humain mais j’ai vu mieux en papa. J’ai beaucoup de respect pour l’homme qu’il était. C’est dire, même s’il n’avait pas été mon père, on serait surement devenus amis. »

Arrière, pause, burnout

Tiraillé entre ses désirs et ses doutes, l’atmosphère se détend néanmoins petit à petit. Dimitri se lance dans la restauration.

« J’ai réalisé mon alternance dans un petit hameau, dans la campagne de Montpellier. Un endroit magnifique où les gens étaient libres de faire ce qu’ils voulaient. L’énergie du lieu, du staff et des invités étaient vraiment belle. »

Puis il repart en Australie pour retrouver son frère qui étudiait pour devenir Ostéopathe avec qui il cohabite quelques mois.

« Et je retrouve mon frère d’une autre mère, mon ami d’enfance Victor ! »

Les deux copains explorent le pays. Ils font de la plongée, rencontrent du monde, découvrent des spots magiques en pleine nature…

«I’ve decided to get paid in freedom instead of money.3 »

Home sweet home

« Je rentre à Tahiti afin de retrouver la tranquillité de mon petit paradis. »

Et il s’en est passé des choses sur l’île en sept ans.

« Je suis agréablement surpris de voir que l’art en général a pris de l’ampleur. La culture est bien mise en avant à travers des évènements tel que la Hura Tapairu. »

Il crée une association : Tiki Slack.

« Lors de mon alternance en France, on m’avait initié à la slackline et j’ai trouvé ça génial. Du coup je partage ce loisir avec tout le monde. »

La slackline est une discipline d’équilibre dynamique qui favorise le lâché prise de l’esprit et du corps.

« C’est un peu comme le yoga. Plus tu laisses faire et mieux tu slack. Et ça fait un bien fou. »

En parallèle, il travaille dans l’audiovisuel avec Virginie Tetoofa4 qui lui donne l’opportunité de vivre et d’acquérir de l’expérience dans l’audiovisuel.

« J’ai pu, grâce à ce poste, participer à pas mal d’évènements. »

Dimitri est étalonneur pendant un an et fini par se perdre une fois de plus dans le milieu du travail.

« Faire des projets, créer des choses, ça je sais faire. Mais faire de l’argent, je n’y arrive pas. »

Constant souci qu’est l’argent… Et l’hypocrisie par-dessus le marché ; notre ami atypique et sensible a vraiment du mal à s’y faire.

« J’ai ravalé ma fierté en me disant que mes passions ne seront pas ma source de revenu principale. Je ne veux pas faire de compromis dans ce que j’aime. Le travail ça sert à vivre en société. Mais la vie, ce n’est pas que le boulot et encore moins notre rôle de citoyen ! »

Aujourd’hui, Dimitri est serein quant à ses projets qu’il développe avec ses amis pendant ses temps libres.

« J’ai plus de temps pour moi. Je veux vivre des choses avec les gens. »

Partager sans compter ou plus qu’on est tenu de le faire. Donner sans rien attendre en retour. Le bonheur, chaque humain est capable de le crée pour lui-même. Le partager et aider le besoin de l’autre fait sens. Cela peut venir d’un simple sourire ou même un coup de pied aux fesses. Enfin, pour revenir à l’intrigue du début, les fleurs au-dessus de son nez représentent le jardin de ses yeux entretenu par la lumière qui passe au travers de cette fameuse dentelle… Dimitri est un amour sur pattes ; il va de l’avant en disant :

« C’est en aidant ceux qui t’entoure à fabriquer leur bonheur, que tu finis par faire ou agrandir le tien. »

1Vuillafans est une commune française située dans le département du Doubs en région Bourgogne-Franche-Comté

2Accident Vasculaire Cérébrale

³« J’ai décidé d’être payé en liberté plutôt qu’en argent. »

4Lire le portrait de Virginie Tetoofa

Vainui Moreno
Rédactrice web

© Photos : Dimitri Nguyen-Verdenet et Vainui Moreno pour Hommes de Polynésie

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