Aranud, une vie dédiée à la musique
C’est l’aboutissement de longues années de passion musicale qui a amené ce parisien à sortir son 1er album de chansons en Polynésie ces jours-ci, en s’entourant de prestigieux duos avec des artistes locaux. Aranud, un homme de convictions, qui raconte son parcours Hommes de Polynésie
UN NOM D’ARTISTE DÛ A UNE FAUTE DE FRAPPE
En réalité, il s’appelle bien Arnaud. Mais lors de son enregistrement à la SACEM pour ses droits d’auteur, son doigt dérape sur un clavier, et il tape Aranud, au lieu de Arnaud… Une « coquille » qui restera définitivement son pseudo d’artiste.
Et donc le jeune Aranud est un parisien d’origine qui vous parle des quartiers de la capitale avec beaucoup de souvenirs du côté de Montparnasse ou de la Porte d’Orléans.
Je suis un bloc de texte. Cliquez sur le bouton modifier pour changer ce texte. Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.
C’est qu’il a fait énormément de petits boulots notamment dans le prêt-à-porter ou même la robinetterie de luxe en partenariat avec des architectes.
A l’époque, il avait « la tchatche » et un sens commercial avéré. Aujourd’hui il se sert de cette faconde pour se vendre lui-même en tant qu’artiste.
L’EPOQUE DES CONCERTS A L’OLYMPIA ET A BERCY
Parmi ses nombreux jobs, Aranud devient technicien de concert de 2004 à 2006. Il se souvient avoir assisté à des prestations fabuleuses en étant aux premières loges : Phil Collins, Ben Harper ou Eric Clapton étant les artistes dont il garde un souvenir impérissable.
Son quotidien était alors la préparation des salles, le montage et démontage de la scène et ses décors, et, au passage, il voyait les concerts de Kyo ou même des Rolling Stones, en étant au plus proche des stars.
« éveillé, réveillé : l’une de mes premières chansons »
Arnaud écrit et compose. Un de ses premiers titres intitulé « éveillé, réveillé » a été composé au Canada. Puis, un jour, il l’a fait écouter au directeur commercial de l’Olympia qui l’encourage et lui propose même de l’envoyer à la Star Academy, nouveau programme télévisé qui aurait pu lui servir de tremplin. Mais Arnaud a des principes parmi lesquels celui d’être anti-casting, et il refuse sans regrets de participer à cette aventure.
« quitter la métropole : Monaco ou Tahiti ? »
C’est une opportunité professionnelle qui le met face à un choix : soit partir pour le sud de la France et la principauté de Monaco, soit aller aux antipodes vers la Polynésie. Et c’est la carte postale et le mythe des tropiques au cœur de l’océan pacifique qui est retenu. Arnaud s’intéresse toujours à l’univers musical local et une rencontre va précipiter sa carrière…
« je rencontre Léo Marais, et on forme ensemble le groupe Léo et les 44 »
Avec Léo Marais, ils s’entendent assez rapidement jusqu’au point de former le groupe « Léo et les 44 » avec qui il composera 20 chansons et deux albums. Ils collaboreront aussi au Tahiti Festival Guitare.
CARRIERE SOLO ET LONGUE GESTATION DE L’ALBUM « PLAN B »
Arnaud, devenu Aranud, s’est fait un nom dans la chanson en Polynésie. Et c’est un long processus de création et d’inspiration qui commence pour Aranud, qui durera trois ans pour enfin arriver à cet album, véritable aboutissement de ces années, comme une sorte de bilan sur tout un tas de sujets lui tenant à cœur.
On peut déjà saluer plusieurs duos avec des noms connus localement : Teiva LC (« te ora »), Ariioehau (« tu es tout pour moi »), Weston (« je voyage dans l’espace »), Vaheana Fernandez (1) (« aime moi ») qui présente une chanson en solo (« je vis ailleurs ») ainsi que Teiva LC (« ino te ta’ata »)… Deux titres retiennent particulièrement l’attention : « un homme pour une femme », magnifique hommage aux raerae locaux, tout en pudeur et délicatesse, superbement mis en images par Manuarii Bonnefin (2).
Et puis la chanson « plan B » qui donne son nom à l’album, qui a toutes les chances de devenir un tube avec ses intonations et sa mélodie qui rappellent Calogero. Une chanson qui fait allusion au bad buzz médiatique déclenché dans l’émission « on n’est pas couché » par Christine Angot qui, face à Grand Corps Malade (3) avait déclaré « être artiste c’est toujours un plan B. C’est toujours ne pas avoir pu faire ce qu’on voulait quand on était petit. Devenir artiste est toujours le résultat d’un échec ».
Une déclaration qui avait ému toute la communauté des artistes s’insurgeant contre autant de mépris. Et un sujet rêvé pour Aranud qui écrit notamment ces paroles :
« critiqués et malmenés, nous les artistes,
On est habitués par des chroniques
Sur chaînes publiques
Par des harpies bien sympathiques
On s’en prend plein pour pas un rond
Des commentaires pas folichons
Ces gens payés à critiquer
Bien plus facile pour exister (…)
Nous ne sommes que des enfants messagers
C’est le choix d’une vie mais pas d’un plan B »
Un sujet d’actualité qui répond avec élégance à l’agression d’une critique qui n’a pas tout compris à la démarche de certains artistes pour qui écrire et chanter est quelque chose de vital.
L’album CD est donc comme un bébé pour Aranud, et on lui souhaite d’être entendu par un maximum de public au fenua et ailleurs, lui qui aime dire que « on est là pour faire passer des messages »
APRES L’ALBUM
Aranud compte bien faire connaître son album, pour lequel ses complices de toujours Eremoana Ebb et Damien Dufour ont activement collaboré, et il donnera un concert privé début janvier avec de nombreux artistes invités pour son lancement.
Aranud est aussi coordinateur événements, notamment dans la vie nocturne de Papeete. A ce sujet, il assurera bientôt la programmation et l’animation musicale d’un établissement local (le « piano bar » qui va devenir très prochainement le « Cesar Rock Palace ») pour, justement, offrir une nouvelle scène aux artistes locaux et continuer de vivre de sa passion.
(1) Voir portrait dans FEMMES DE POLYNESIE
(2) Voir portrait dans HOMMES DE POLYNESIE
(3) Grand Corps Malade dont le dernier album est également titré « plan B »
Laurent Lachiver
Rédacteur web
© Photos : Laurent Lachiver et Aranud