Teura, à la pointe de l’innovation
« Je ne viens pas d’une famille très aisée. Mon objectif, c’est que mes enfants aient tout ce dont ils ont besoin. Dans mon parcours, à chaque fois que l’on m’a dit que je ne serai pas capable de faire une chose, ça m’a donné envie de la faire. »
Un chemin atypique
Teura est né à Papeete le 8 février 1981. Pas très intéressé par l’école, il avoue :
« Je n’ai pas fait beaucoup d’études et me suis fait virer de Taaone. »
Rapidement, il décide de rentrer dans la vie active. Après avoir été accepté dans une formation d’Agent de Maintenance Polyvalent, il effectue un stage en entreprise dans un hôtel de Huahine. Son maître de stage, Fernand LOCK, lui dit après deux semaines :
« Ne retourne pas à ta formation, je vais te former. »
Ses grands-parents, famille Colombani, étant originaires de Huahine, Teura décide de rester se former pendant deux ans. C’est comme ça qu’il devient Agent de maintenance polyvalent : climatisation, entretien de la piscine, plomberie, mécanique, électricité, réseau informatique… Pendant 2 ans, de 2000 à 2002, il apprend.
« Je n’avais aucun avenir et là, quelqu’un me dit que je suis assez démerdeur, qu’il a besoin de moi tout de suite. J’avais 19 ans. »
Par la suite, Teura suit sa compagne sur Tahiti, travaille dans un copy service et devient patenté « négociant en matériel informatique » pendant un an. Il ajoute : « ce n’était pas fun, je m’ennuyais. »
En 2003, Technival cherche un électrotechnicien en station d’épuration. Teura est engagé.
« J’ai commencé comme agent d’entretien, puis technicien, responsable des plannings. Ensuite, je suis devenu responsable exploitation pour le service assainissement avec une équipe de 7 personnes. Aujourd’hui je suis responsable informatique à TSP. »
Innover, assurer une veille technologique
« Apporter des solutions, faire en sorte que l’on soit les mieux équipés et que nous disposions des meilleurs outils suite à des demandes de plus en plus complexes et techniques… Ce sont les raisons pour lesquelles le président m’a proposé ce job à TSP. »
Géolocalisation, télégestion, assistance technique pour tous les métiers… À la TSP, Teura touche à tout. Les camions de la TSP sont déjà géolocalisés. Ainsi, Teura a créé des outils (matériels, logiciels…) afin d’offrir aux clients de TSP toutes les informations relatives aux services commandés. Une puce RFID placée sur les bacs leur permet ce traçage.
« On peut sortir les infos sur une tournée par exemple ; ce sont des infos que les mairies peuvent vous demander. Quand on paye un service, on aime savoir si c’est bien fait. Nous, en tant que prestataire de services, on le fait, on le montre et cela nous permet de montrer qu’on le fait bien. »
En tant que prestataire et assurant la collecte des déchets sur Papeete et Pirae, Teura précise qu’il y a des restrictions d’horaires.
« Par exemple sur Papeete, on ne peut pas faire tourner les camions aux heures de pointe. Des fois, on a que 2 heures. Ce genre d’outil permet d’optimiser les tournées et de voir les zones où l’on peut améliorer le rendement et la qualité de service. »
En tenant compte du fait que les usagers des communes sont ceux qui sont directement impactés, il est essentiel pour Teura d’essayer au maximum de leur faciliter la vie.
« Il y aura prochainement une borne d’information de la TSP dans le hall de la Mairie de Pirae. Une application My TSP est aussi en projet. On aura les infos sur les horaires de collecte. »
L’usager rentre le nom de sa rue et obtient les informations concernant le ramassage du bac gris, du bac vert, des encombrants, des déchets verts et des autres déchets (ex : batteries, pots de peinture…).
« On les dirige vers la bonne personne en fonction du type de déchet. »
S'adapter pour être à la pointe
« J’ai dû apprendre 3 ou 4 métiers : le développement informatique, l’infographie, Sketchup et l’impression en 3D. Après, quand tu maîtrises, c’est sympa. »
Avant de sortir un prototype de ce qui est posé sur les camions, il a bien fallu deux ans, le matériel de géolocalisation étant « fait maison ». Un ordinateur « de poche », Raspberry Pi est présent sur le camion de collecte des déchets, et des lecteurs sont accrochés sur le lève conteneur, là où est accroché le bac.
« Ils prennent des infos. On enregistre le n° de bac et l’info est envoyée au serveur via la puce 3G. »
Permettre aux clients de pouvoir se débarrasser de leurs déchets en tenant compte de l’environnement est essentiel pour Teura.
« L’un ne va pas sans l’autre. On fait en sorte que ce soit fait dans les règles. C’est difficile ici, en milieu tropical. La moitié du matos n’est pas faite pour ici, surtout lors des fortes pluies, alors nous devons adapter et trouver des solutions. »
Il est des personnes, qui par leur parcours, peuvent devenir source d’inspiration. Parti de rien, Teura Orbeck, responsable informatique à la TSP a su se remettre en question et faire ce qu’il faut pour réussir et avancer malgré les difficultés qui se sont trouvées sur son chemin. Son message est clair :
« L’important, c’est de ne pas se décourager. Et surtout, il ne faut pas se laisser dire que l’on n’est pas capable de faire telle ou telle chose. Si on n’a pas eu la chance de faire des études, on ne peut pas accéder à ça : FAUX ! »
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Tehina de la Motte
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