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Art & Culture

Matani Kainuuku, chef de la troupe de danse polynésienne Nonahere

Matani Kainuku, transmettre la culture pour la faire vivre

Publié le 13 novembre 2025

Chef du groupe de danse Nonahere, Matani Kainuku est aujourd’hui l’un des piliers de la culture polynésienne. Hommes de Polynésie vous en dévoile un peu plus sur cet homme, également passionné par les langues en général.

 

Une famille d’artistes

Matani Kainuku a grandi à Pirae, dans la vallée de Tenaho. C’est là, dans ce quartier populaire, qu’il découvre, enfant, la culture polynésienne.

« Mon père était ouvrier et ma mère, secrétaire au comsup. Dès mon enfance, j’ai été complètement baigné dans la culture. La famille de ma mère est une famille d’artistes. Ma grand-mère était accordéoniste, guitariste et guide touristique. Ma mère chantait, mes sœurs chantaient et dansaient avec Moeata Laughlin. Esther Tefana aussi était la cousine germaine de ma mère… »

La culture vécue au quotidien

Et si le jeune Matani Kainuku fait ses premiers pas dans l’univers de la culture polynésienne, il est alors loin de s’imaginer qu’un jour, il en deviendrait l’une des références.

« À l’époque, c’était notre quotidien : le chant, la danse faisaient partie intégrante de notre vie, c’était vraiment pour le plaisir. J’ai appris à danser comme cela. On ne pensait pas du tout à l’idée de professionnaliser ça. »

Matani Kainuku, danseur polynésien et chef de la troupe Nonahere

Les premiers concours et festivals

À son adolescence, sa famille déménage ensuite à Mahina, sur des terrains familiaux.

« La commune de Mahina organisait le premier Heiva i Taurea en 2003, j’avais 30 ans. Ma sœur m’a proposé de créer un groupe de danse et d’être le directeur artistique, car j’avais déjà participé au Heiva comme danseur et que je savais créer la musique, composer et chorégraphier. »

L’amour du ’ōrero et des langues en général

Si Matani Kainuku garde un excellent souvenir de cette expérience, il est aussi marqué par la force de la langue.

« Les chefs de groupe étaient de fervents défenseurs de la langue tahitienne. C’est de là qu’est venue mon envie de faire de la préservation de la langue mon cheval de bataille. D’une façon générale, j’aime les langues : j’en parle six. Parler la langue, c’est comprendre la culture d’un peuple. »

En parallèle, Matani Kainuku est reçu au concours de l’École normale et devient instituteur puis professeur des écoles. Il se spécialisera ensuite auprès d’enfants en grande difficulté scolaire. Pendant la crise du Covid, il réussira le difficile concours d’inspecteur de l’Éducation nationale. Il pilote les 20 Centres des jeunes adolescents (CJA) du territoire, en charte de l’inspection des personnels des écoles privées sous contrat avec l’Etat des villes de Papeete et Pirae. Enfin, il est en charge du groupe territorial en charge de l’enseignement de l’histoire et de la géographie.

Matani Kainuku, danseur polynésien et chef de la troupe Nonahere

« J’ai commencé ma carrière d’instit à l’école To‘ata. Le groupe Te Maeva répétait dans la cour de l’école, et Coco Hotahota m’a sollicité pour venir chanter avec eux le spectacle Rohotu no’ano’a. »

La création de Nonahere

Mais c’est surtout en 2003 que la carrière artistique de Matani Kainuku prend une autre tournure.

« On m’a sollicité pour créer un groupe afin de participer au Heiva Taure’a de Mahina. On a nommé la troupe Nonahere en référence au thème de notre spectacle, basé sur la légende de l’ogresse Nona, et on y a ajouté Here pour l’amour. Au Heiva i Tahiti en 2005, on a remporté le second prix pour notre première participation. »

C’est alors le début d’une aventure extraordinaire pour Matani Kainuku et sa troupe Nonahere, qu’il dirige toujours plus de vingt ans après. Les victoires au Heiva s’enchaînent : 2006, 2007, 2008.

« Les gens se demandaient qui j’étais, d’où je sortais, car je n’avais pas un parcours habituel. J’ai appris comme cela, je suis autodidacte.  »

Jury au Heiva

En 2009, on lui propose de devenir pour la première fois membre du jury ; il le sera à de nombreuses reprises. Il sera également plusieurs fois président du jury du Heiva et du Hura Tapairu, dont il est un des membres du jury permanent depuis sa fondation.

Le besoin de toujours créer

Si ce parcours fait de Matani Kainuku, l’un des piliers de la culture polynésienne. L’homme ne se repose pas sur ses acquis et veut continuer à la faire vivre. Après plusieurs années d’absence sur scène, il a décidé de revenir avec son groupe place To‘ata lors du Heiva de juillet 2026.

« Mon épouse m’a dit que j’étais fou, mais cela me manquait. Pour cette nouvelle édition, j’ai décidé de mettre le thème de la femme à l’honneur. J’aime profondément créer. Pour moi, la danse, ce n’est pas tant la technique : elle doit être attachée, liée à la langue et à la culture. C’est cela qui permet d’en comprendre le sens, de donner du sens ! »

Matani Kainuku, danseur polynésien et chef de la troupe Nonahere

Pauline Stasi

Rédactrice

©Photos : Pauline Stasi et Matani Kainuku pour Hommes de Polynésie

©Vidéos : Pauline Stasi 

Directeur de publication : Yvon Bardes

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